La Commission européenne devrait pouvoir entrer en fonction dès le 1er décembre après l’accord entre les trois principaux partis européens sur le collège des commissaires. Un accord qui illustre la place centrale de la droite européenne, prête à s’allier avec l’extrême droite.
[Info Public Sénat] Sénatoriales à Paris : « Je ferai ma liste, on a besoin de renouveau à Paris », annonce la sénatrice LR Céline Boulay-Espéronnier
Par François Vignal
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Ce n’est plus le printemps, mais les listes LR pour les sénatoriales à Paris bourgeonnent de tous côtés. Ce mardi matin, le parti a validé la composition de la liste officielle. Elle sera menée par la sortante Catherine Dumas, suivie du maire du XVIe arrondissement de Paris, Francis Szpiner. Au grand dam de l’autre sortant, le sarkosyste Pierre Charon, qui a décidé par conséquent de lancer sa propre liste dissidente, comme publicsenat.fr l’a appris. On sait déjà qu’Agnès Evren, députée européenne, à la tête de la fédération de Paris, compte être aussi candidate, après la décision de l’évincer de la liste officielle.
Ce n’est pas fini. Car une quatrième liste, qui était dans les cartons, se confirme, avec Céline Boulay-Espéronnier. Elle aussi sénatrice LR sortante, elle n’a pas été retenue sur la liste estampillée LR. Après la décision de la CNI, c’est aujourd’hui décidé. Elle part en dissidence. « Je ferai ma liste. On a besoin de renouveau à Paris. Je vais envoyer un courrier aux sénateurs pour expliquer les raisons de ma candidature », annonce à publicsenat.fr Céline Boulay-Espéronnier, qui avait été élue en 2017 derrière Philippe Dominati. Celui qui avait été candidat dissident ne se représente pas.
« Le Sénat n’a pas vocation à voir recaser des personnalités politiques qui n’arrivent pas à gagner des élections »
« Je suis sortante, j’ai un bilan à défendre et je ne pense pas que la liste sénatoriale à Paris soit de nature à impulser une vraie alternance à la gestion d’Anne Hidalgo. Le Sénat n’a pas vocation à voir recaser des personnalités politiques qui n’arrivent pas à gagner des élections sur leurs noms. Je pense à Francis Szpiner, qui s’est présenté aux suffrages des habitants du XVIe, qui a perdu les législatives et souhaite être maintenant sénateur. C’est méprisant pour l’électorat », dénonce la sénatrice, au sujet de celui qui occupe la seconde place de la liste investie par les LR. Lors des municipales de 2020, Céline Boulay-Espéronnier avait été candidate contre Francis Szpiner dans le XVIe, rassemblant 5,2% des voix. A noter que la même attaque est portée également par Pierre Charon contre le maire de l’arrondissement.
« J’ai toujours été fidèle à mon groupe LR et apparentés au Sénat. Et au groupe, il y a beaucoup de personnes qui n’ont pas leur carte », souligne Céline Boulay-Espéronnier. Ce qui n’est plus son cas aujourd’hui, car elle avait adhéré aux LR lors de la primaire, pour faire la campagne de Xavier Bertrand, dont elle était porte-parole.
Reste une difficulté pour la sénatrice : elle n’est plus conseillère de Paris. Un frein pour l’élection ? « Oui et non. Car Philippe Dominati a fait son siège alors qu’il n’était pas conseiller de Paris », relève la candidate.
« Positionnement plus divers droite, peut-être un peu en marge des partis »
Pour sa campagne, elle entend viser large. Logique, les grands électeurs totalement LR se reporteront sur la liste officielle. Tout en se revendiquant de « la majorité sénatoriale », elle « souhaite (s)’adresser aux grands électeurs qui estiment qu’il faut avoir un positionnement plus divers droite, peut-être un peu en marge des partis, tout en ayant de fermes convictions d’être de droite, en étant sans concession sur les questions régaliennes et de sécurité », soutient-elle, tout en défendant, en même temps, la nécessité « d’aider Emmanuel Macron à gouverner à droite. On le voit dans la gestion de la crise des banlieues. Non pas pour se vendre mais pour l’aider à gouverner à droite », insiste la sénatrice.
Si avec quatre listes de droite, tout le monde ne pourra pas être élu, elle n’entend pas être présenté comme la quatrième candidate, et rappelle que la liste que Philippe Dominati et elle avaient conduit en 2017 était arrivé en tête, avec 15% des voix, devant la liste officielle de Pierre Charon et celle, alors dissidente, de Catherine Dumas. Pour suivre la droite à Paris, il faut parfois s’accrocher. Une chose est sûre : la division à droite pourrait peut-être faire le jeu de la gauche, qui a pour le moment deux listes (PS/PCF et EELV). En effet, plus il y a de listes aux sénatoriales, plus le quotient, soit le nombre de grands électeurs nécessaires pour « faire » un siège, baisse. De quoi créer quelques surprises…
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