Paris: Seance questions au gouvernement Assemblee nationale

Immigration : y aura-t-il bien deux textes de loi ?

Le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, verrait d’un bon œil l’examen de deux textes sur l’immigration, l’un sur la transposition du pacte asile et immigration et l’autre qui serait la reprise de la proposition de loi Buffet-Retailleau. Mais rien n’est arrêté. « Pour le moment », seule la transposition de la directive européenne est prévue de façon certaine dans les cartons du gouvernement.
François Vignal

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Sur le futur texte immigration du gouvernement Barnier, et surtout du ministre Retailleau, on en était resté à la possibilité d’avoir deux textes : un projet de loi de transposition du Pacte asile et immigration et une reprise d’une proposition de loi sénatoriale du groupe LR. Mais de l’aveu même du ministre de l’Intérieur la semaine dernière, sur France Inter, la chose n’est pas « arbitrée ».

Elle ne l’est toujours pas visiblement. La PPL Buffet-Retailleau, puisque c’est d’elle dont il s’agit, n’est pas encore au programme. « Je ne l’ai pas dans mon calendrier pour le moment. J’ai déjà la transposition de la directive sur le pacte asile et immigration », confie un membre du gouvernement, qui confirme que rien « n’est arbitré ». « Rien n’est arrêté du tout », insistait davantage un conseiller de Matignon la semaine dernière.

Si le gouvernement se limite à présenter un projet de loi de transposition, ce dernier pourrait être renforcé par certaines mesures, comme l’allongement de la durée de rétention de 90 à 210 jours, comme l’évoquait Bruno Retailleau. Mais il pourrait difficilement ajouter toutes les mesures censurées en janvier 2024 par le Conseil constitutionnel, que le ministre souhaite voir revenir. Autrement dit, la portée globale des mesures serait moins forte que voulu par la Place Beauvau.

Calendrier parlementaire limité

Au moment où chaque ministre se pousse du col pour avoir son projet de loi, prévoir deux textes sur l’immigration ne serait évidemment pas neutre, dans un calendrier parlementaire par définition limité. Sans parler du message politique que Michel Barnier compte envoyer sur cette question. Il faudra faire des choix.

Reste que le saucissonnage entre deux textes a ses adeptes, notamment au Sénat. Comme le soulignait à publicsenat.fr le sénateur LR Marc-Philippe Daubresse, le RN est opposé au Pacte asile et immigration. Il risque donc de voter contre sa transposition à l’Assemblée. Alors qu’un deuxième texte reprenant les mesures censurées – dont certaines sont défendues historiquement par le RN – aurait plus de chance, lui, d’être adopté avec la bénédiction du Rassemblement national.

« Faudra-t-il rajouter au texte du gouvernement un texte d’origine sénatorial ? On verra ça après Noël. Mais en tout état de cause, nous sommes décidés à avancer », prévient ce mercredi le sénateur LR Roger Karoutchi, interrogé au micro de Public Sénat. En tout état de cause, les parlementaires devront attendre le mois de février pour examiner le sujet immigration. Les mauvaises langues diront qu’on ne sait pas s’il y aura encore un gouvernement Barnier à cet horizon.

Dans l’immédiat, dans une circulaire qu’il a adressée aux préfets, Bruno Retailleau exige « des résultats » sur le « contrôle » de l’’immigration. En déplacement aux côtés d’Emmanuel Macron au Maroc, il a également pu trouver le cadre d’un accord pour renforcer la coopération migratoire entre les deux pays.

Dans la même thématique

Paris :   Ecologiste et Social Â  group parliamentary niche at the National Assembly
14min

Politique

RN, Renaissance, Horizons, LR, PS, LFI, EELV… Tous les partis se préparent à une nouvelle dissolution

A partir de juillet, Emmanuel Macron aura de nouveau le pouvoir de dissoudre. Face à l’instabilité politique, et pour ne pas encore être « pris de court », les partis politiques se préparent à l’hypothèse de nouvelles législatives anticipées. Certains ont déjà commencé le travail d’investiture, comme le RN ou les LR. Tous assurent qu’ils seront « prêts », si Emmanuel Macron appuie sur le bouton.

Le

Affaire Bayou : cette sénatrice quitte Les Ecologistes, profondément choquée de voir son parti incapable de reconnaître une décision de justice Ghislaine Senée
7min

Politique

Affaire Bayou : cette sénatrice quitte Les Ecologistes, « profondément choquée de voir son parti incapable de reconnaître une décision de justice »

INTERVIEW - Auprès de Public Sénat, la sénatrice Ghislaine Senée revient sur sa décision de quitter Les Ecologistes. Elle se dit « profondément choquée » par la manière dont la direction a réagi à la décision de justice qui blanchit l’ex-secrétaire national Julien Bayou, poursuivi pour harcèlement moral et abus de faiblesse. L’élue dénonce également le poids grandissant des « ultra-féministes » au détriment du discours écologiste.

Le