« Il y a eu de la part du président une volonté de disruption par rapport aux partis politiques traditionnels, ce qui est préjudiciable aujourd’hui », affirme Louis Giscard d’Estaing

Invité de la matinale de Public Sénat pour les 50 ans de l’entrée de Valéry Giscard d’Estaing à l’Elysée, Louis Giscard d’Estaing est revenu sur l’héritage politique de son père ainsi que la place du centre dans la vie politique française.
Henri Clavier

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

« Pratiquement 2 Français sur 3 pensent que le septennat de Valéry Giscard d’Estaing a fait progresser la France », explique Louis Giscard d’Estaing, ancien député, désormais maire de Chamalières et président de la fondation Valéry Giscard d’Estaing. Élu en 1974 contre François Mitterrand, Valéry Giscard d’Estaing devient le plus jeune président de la Vè République au terme d’une « campagne marquée par la spontanéité et la jeunesse ». Rapidement, la trajectoire d’Emmanuel Macron a été rapprochée de celle de Valéry Giscard d’Estaing, d’abord par leur jeunesse mais aussi par un positionnement au centre et l’ambition de s’adresser aux deux tiers des Français. 

Entre Emmanuel Macron et Valéry Giscard d’Estaing, une « situation très différente »

La volonté affichée de réformer la France a souvent été utilisée pour comparer Emmanuel Macron et Valéry Giscard d’Estaing. Pour son fils, le « giscardisme » se caractérise par l’anticipation et la vision, Louis Giscard d’Estaing prenant la mise en place du grand pan électro-nucléaire comme exemple. Malgré cela, celui qui est aujourd’hui membre de l’UDI hésite à faire d’Emmanuel Macron l’héritier politique de Valéry Giscard d’Estaing. « Il y a eu de la part du président une volonté de disruption par rapport aux partis politiques traditionnels et je pense que c’est quelque chose qui est préjudiciable aujourd’hui », note Louis Giscard d’Estaing qui rappelle qu’Emmanuel Macron n’avait jamais été élu avant 2017. Avant d’accéder à la plus haute magistrature de l’Etat, Valéry Giscard d’Estaing était élu député depuis 1956 et avait acquis une longue expérience de ministre. « [Emmanuel Macron] arrive avec un parcours très court, c’est une situation très différente », poursuit Louis Giscard d’Estaing qui insiste sur l’expérience politique de son père au moment de son élection.

« La question c’est de savoir à quoi sert un ancien président de la République »

Alors qu’il aura 50 ans en 2027 et ne pourra pas concourir à une nouvelle élection présidentielle, la suite de la carrière politique d’Emmanuel Macron reste incertaine. Battu en 1981, Valéry Giscard d’Estaing est le premier à avoir exercé des mandats électoraux après avoir été président de la République. « La question c’est de savoir à quoi sert un ancien président de la République, mon père a considéré qu’il pouvait reprendre des mandats », note Louis Giscard d’Estaing rappelant la suite de la carrière politique de son père en tant que député et président du conseil régional d’Auvergne. Si Emmanuel Macron décidait de participer à une nouvelle élection après deux mandats présidentiels, cela pourrait finalement être le principal point commun entre les deux hommes.

Pour aller plus loin

Dans la même thématique

Paris :   Ecologiste et Social Â  group parliamentary niche at the National Assembly
14min

Politique

RN, Renaissance, Horizons, LR, PS, LFI, EELV… Tous les partis se préparent à une nouvelle dissolution

A partir de juillet, Emmanuel Macron aura de nouveau le pouvoir de dissoudre. Face à l’instabilité politique, et pour ne pas encore être « pris de court », les partis politiques se préparent à l’hypothèse de nouvelles législatives anticipées. Certains ont déjà commencé le travail d’investiture, comme le RN ou les LR. Tous assurent qu’ils seront « prêts », si Emmanuel Macron appuie sur le bouton.

Le

Affaire Bayou : cette sénatrice quitte Les Ecologistes, profondément choquée de voir son parti incapable de reconnaître une décision de justice Ghislaine Senée
7min

Politique

Affaire Bayou : cette sénatrice quitte Les Ecologistes, « profondément choquée de voir son parti incapable de reconnaître une décision de justice »

INTERVIEW - Auprès de Public Sénat, la sénatrice Ghislaine Senée revient sur sa décision de quitter Les Ecologistes. Elle se dit « profondément choquée » par la manière dont la direction a réagi à la décision de justice qui blanchit l’ex-secrétaire national Julien Bayou, poursuivi pour harcèlement moral et abus de faiblesse. L’élue dénonce également le poids grandissant des « ultra-féministes » au détriment du discours écologiste.

Le