A quelques jours de l’audience qui devait avoir devant la cour de justice de le République, Noël Le Graët, par la voix de son avocat a annoncé retirer sa plainte pour diffamation contre l’ancienne ministre des Sports. Invitée dans l’émission Sport etc, Amélie Oudéa-Castéra réagit en exclusivité à cette annonce au micro d’Anne-Laure Bonnet.
Horizons assure à Michel Barnier son « soutien total » et se rêve en centre de gravité de la nouvelle Assemblée
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Hôtel de la paix, le nom du lieu de la rencontre était sans doute prémonitoire pour décrire l’esprit de la première rencontre entre Michel Barnier et les groupes parlementaires d’Horizons. La cinquantaine de députés et sénateurs du mouvement d’Edouard Philippe y organisait leur rentrée ce 11 septembre à Reims. Le nouveau Premier ministre, qui enchaîne cette semaine les prises de contact avec les groupes parlementaires invités à soutenir son action, s’est retrouvé ce mercredi face à des élus entièrement ralliés à sa cause. A la sortie d’un déjeuner de travail, le nouvel hôte de Matignon s’est dit « extrêmement touché et même ému » par l’accueil dont il a fait l’objet.
L’ambiance contraste quelque peu avec le climat des journées parlementaires de Renaissance à Rosny-sur-Seine (Yvelines), auxquelles le chef du gouvernement a pris part la veille. Dans les rangs du groupe Ensemble pour la République, le sentiment général à l’égard de Michel Barnier était beaucoup moins homogène, certains membres se sentant perdus face à un Premier ministre extérieur à leurs rangs et n’hésitant pas à se revendiquer d’une « opposition constructive ». Le communiqué du parti présidentiel, publié le jour de la nomination de Michel Barnier, illustrait une forme de soutien a minima. « Pas de censure automatique, mais des exigences sur le fond, sans chèque en blanc. » La façon dont la passation de pouvoir s’est faite à Matignon a d’ailleurs heurté dans les rangs des Philippistes. « L’accueil par Gabriel Attal était limite. J’étais très déçu, ce n’est pas fair-play du tout », s’étonne un parlementaire Horizons.
« Il n’y a pas de ligne rouge », répètent en boucle les parlementaires Horizons
La tonalité était bien différente dans la cité des Sacres. Le soutien est sans réserve à l’heure actuelle. « On n’est pas au stade où on est en train de fixer des lignes rouges mais de construire un programme », fait valoir Claude Malhuret, le sénateur Horizons à la tête du groupe Les Indépendants – République et territoires. « Horizons est derrière le nouveau Premier ministre, le soutien est total », résume le sénateur Louis Vogel. « Il n’y a pas de lignes rouges, on n’est pas dans un rapport de force », déclare sans détour Xavier Albertini, député Horizons de la Marne. Les positions unanimes font de l’écho aux propos d’Edouard Philippe, à l’hebdomadaire Le Point au début du mois. Le candidat à la présidentielle y indiquait que fixer des lignes rouges était « souvent le meilleur moyen pour éviter de discuter ».
« Il ne parle pas de coalition, mais de socle de travail et de confiance », décrit Claude Malhuret, le sénateur Horizons à la tête du groupe Les Indépendants – République et territoires. Quand son homologue de l’Assemblée nationale, Laurent Marcangeli vante « un pacte de responsabilité et de stabilité pour le pays ».
« Sérieux budgétaire », sécurité, santé, ou encore éducation : Michel Barnier a eu l’occasion de répéter à Reims les priorités qui guideront son action, des thématiques largement partagées par les parlementaires Horizons. Le nouveau Premier ministre est également venu exposer sa méthode, et la gouvernance qu’il envisage. Son expérience à la Commission européenne lui servira de guide. « Il a dit qu’il allait s’inspirer des méthodes de Bruxelles, de compromis permanent », relaye le sénateur Louis Vogel. L’ancien négociateur du Brexit plaide aussi pour développer une vraie culture de l’évaluation des politiques publiques et des lois votées, un domaine dans lequel la France est en retard.
Le style du Savoyard fait mouche auprès des parlementaires. Le sénateur de la Marne, Cédric Chevalier, se dit « totalement séduit par la démarche » de dialogue et de logique partenariale. « Il sait ce qu’il veut », appuie un collègue. « C’est un ton sérieux, calme, réfléchi, ce n’est pas de l’esbroufe », ajoute un autre, quand Laurent Marcangeli parle d’une « méthode respectueuse de tous » et d’un « cadre républicain ».
« Il y aura un nouveau gouvernement, pas un remaniement », assure Michel Barnier
La question sur toutes les lèvres reste celle du gouvernement, dont la composition est annoncée pour la semaine prochaine. Michel Barnier promet qu’il sera à la tête d’une équipe autonome. « Les conseillers doubles [avec l’Elysée], c’est terminé. Mais il va travailler en bonne collaboration avec le président de la République », applaudit un sénateur. Quant à la composition, les changements s’annoncent visibles. « Il y aura un nouveau gouvernement, pas un remaniement, on va avoir une équipe nouvelle qui va s’efforcer de répondre aux attentes des Français », s’est engagé Michel Barnier, aux côtés des cadres d’Horizons.
Le calendrier se précise, mais reste encore volontairement flou. Le Premier ministre souhaite faire les choses « méthodiquement, sérieusement ». « Il nous a dit que les équilibres politiques devraient être respectés dans la nomination des ministres, pour qu’un socle de parlementaires favorables au gouvernement puisse tenir », détaille le sénateur Vincent Louault. Claude Malhuret évoque la nécessité de « bâtir un ensemble cohérent ».
Autre évidence : Horizons fera bien partie du dispositif, comme l’a assuré Michel Barnier. « Compte tenu de sa ligne politique, nous avons vocation à le soutenir, mais aussi à participer au gouvernement. Nous avons des femmes et des hommes de talent qui peuvent l’accompagner », a insisté Christophe Béchu. Le ministre (sortant) de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires ne vise pas son maintien, il a fait savoir en juillet qu’il souhaitait revenir à la mairie d’Angers (Maine-et-Loire), qu’il avait quittée en 2022. « Le Premier ministre n’est pas venu faire ici une sorte de marché, ce n’était pas l’objet de la réunion », balaye tout de suite Xavier Albertini, député Horizons de la Marne.
Michel Barnier reconduira très probablement certains membres du gouvernement Attal, mais personne n’est en mesure d’indiquer de noms. « Des échos que j’ai, il n’a vu aucun des ministres démissionnaires », indique un cadre du parti. Selon nos informations, Édouard Philippe pousserait pour une entrée de Naïma Moutchou au sein du gouvernement. La députée du Val-d’Oise est actuellement vice-présidente de l’Assemblée nationale.
« Il est possible que nous soyons le barycentre »
Outre celui de la Transition écologique, un autre portefeuille était détenu par Horizons : celui de Frédéric Valletoux, ministre délégué à la Santé. La dissolution a interrompu ses chantiers seulement quatre mois après son arrivée. Plusieurs membres d’Horizons rêvent de maintenir leur représentativité actuelle au sein de la future équipe gouvernementale. « Deux c’est un minimum, et plus si affinités », sourit un sénateur. « Au moins trois », rêve un député. « J’ai envie de plus », renchérit un autre parlementaire. « Ça peut être deux portefeuilles pleins et deux ministres délégués », lâche un collègue du palais du Luxembourg. Fin du suspense dans une semaine.
Beaucoup sont convaincus que le mouvement est plus « attractif » que jamais dans cette partie de l’échiquier politique. Depuis la déclaration de candidature d’Edouard Philippe pour la présidentielle, le groupe à l’Assemblée nationale a attiré deux nouveaux députés. « Il est possible que nous soyons le barycentre » du bloc central, estime un proche d’Edouard Philippe. « Dans mon département, je suis invité dans des endroits où je ne l’étais pas avant. Le centre est en train de se reconstruire », constate également le sénateur Louis Vogel. Demain, Michel Barnier ira à la rencontre d’une autre famille politique : la droite de Laurent Wauquiez et de Bruno Retailleau.
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