Alors que le gouvernement demande un effort budgétaire de 5 milliards d’euros aux collectivités – « 11 milliards » selon les élus – le socialiste Karim Bouamrane affirme que « Michel Barnier est totalement inconscient ». Le PS a organisé ce matin, devant le congrès des maires, un rassemblement pour défendre les services publics.
Gouvernement Barnier : « Nous le plaçons sous surveillance », prévient Sébastien Chenu, député Rassemblement national
Par Camille Romano
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Pas de censure de Michel Barnier « a priori » pour le Rassemblement National : Sébastien Chenu invité de la matinale de Public Sénat a tenu la ligne déjà énoncée par Marine Le Pen et Jordan Bardella. Le porte-parole du parti a répété attendre le « discours de politique générale » du nouveau Premier ministre : « Nous le plaçons sous surveillance, c’est assez classique : le Parlement surveille et contrôle l’action du gouvernement. » « On lui laisse sa chance de changer de cap, de nous montrer qu’il est capable de changer de logiciel et de faire évoluer diamétralement la politique menée par Emmanuel Macron. », a-t-il poursuivi, sans pour autant indiquer donner un blanc-seing au nouveau locataire de Matignon : « A partir du moment où nous avons accepté de ne pas censurer immédiatement, nous allons être particulièrement exigeants sur la suite et nous gardons la possibilité de le censurer dans les semaines et les mois qui suivent. »
Vigilance sur la proportionnelle
Sébastien Chenu a énoncé plusieurs sujets sur lesquels le Rassemblement national mettra « sous surveillance » Michel Barnier. Parmi les priorités pour le parti, l’introduction d’un scrutin à la proportionnelle : « Il faut sortir de ce blocage institutionnel et pour en sortir, c’est la proportionnelle à un tour », a asséné le député. « On peut ouvrir le dossier et voir quel type de scrutin on fait : est-ce que c’est une proportionnelle départementale, où se situe le seuil, est – ce que c’est une dose de proportionnelle ? » ouvrant plusieurs pistes de réflexion sur ce serpent de mer institutionnel.
« Il n’y a pas de censure a priori, il n’y a pas de motion de censure « spontanée ». Mais il peut l’être demain sur son budget, il peut l’être sur un certain nombre de textes. », répète Sébastien Chenu, tout en concédant à Oriane Mancini que le premier « test » de Michel Barnier sera le budget, dont le projet doit être déposé à l’Assemblée nationale avant le 1er octobre. « Michel Barnier va construire un budget, il va poser des actes politiques importants, nous montrant qu’il change de politique, et on va voir si sur l’immigration, la sécurité, le pouvoir d’achat des Français, il y a des gestes forts. », a développé le porte-parole du RN.
Une censure du budget ?
Pourraient-ils voter ce premier budget Barnier ? Rien n’est moins sûr : « Nous n’avons jamais voté un budget de la Macronie et Michel Barnier est un adversaire politique… », réplique Sébastien Chenu. Et de nuancer : « Ne pas voter le budget, cela va déclencher probablement un 49-3 et ensuite il y aura des motions de censure. Cela ne veut pas dire voter la censure immédiatement, ne pas voter le budget. Vous savez que quand on vote la censure, ne sont pris en compte que ceux qui la votent… On va voir comment [Michel Barnier] manœuvre… »
Le député du Nord a écarté la possibilité de censurer le gouvernement sur l’unique base de sa composition : « Ce serait très malvenu que Michel Barnier compose un gouvernement qui recyclerait les macronistes battus. Si l’idée c’est de remettre les Darmanin, Dati, […] c’est se moquer des Français. On ne censure pas un premier ministre sur la base de son gouvernement, mais sur la base de sa politique. Mais cela donne une indication de la direction dans laquelle il souhaite travailler » a-t-il conclu.
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