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Gérard Larcher appellera à « censurer » un gouvernement issu du Nouveau Front populaire

Le président du Sénat appelle à laisser passer la période estivale avant la formation d’un nouveau gouvernement. Farouchement opposé à une arrivée au pouvoir du bloc de gauche, il s’est lui-même exclu d'une éventuelle nomination à Matignon, rumeur agitée depuis plusieurs jours comme possible porte de sortie face à l’absence de majorité claire à l’Assemblée nationale.
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« Il nous a mis dans le pétrin, et c’est à lui de nous en sortir ! » Gérard Larcher, le président du Sénat n’est pas tendre avec le président de la République. Invité ce jeudi 11 juillet de la matinale de BFMTV, le deuxième personnage de l’Etat a dit tout le bien qu’il pensait de la dissolution, une décision hâtive et sans fondement selon lui. » Je pense qu’il a fait une faute, je lui ai dit. Cela n’était pas le moment. Il n’y avait pas de motif, il y aurait pu avoir un motif sur une motion de censure », explique Gérard Larcher, qui a pu s’entretenir avec Emmanuel Macron mardi soir.

Le président du Sénat lui demande désormais d’« enjamber » la séquence olympique de l’été et de ne pas former de nouveau gouvernement avant la rentrée. « Il va falloir se donner un peu de temps pour voir comment ce pays, demain, peut tracer son avenir, répondre aux interrogations, aux angoisses des Français », explique-t-il. « Je dois vous dire que j’ai plaidé pour que nous prenions du temps, que nous enjambions la période importante où nous accueillons le monde aux Jeux olympiques et paralympiques, puis que soit engagée, à partir de septembre, la phase qui est la conséquence de ces élections. »

« J’ai vocation à être président du Sénat »

Gérard Larcher a exclu l’hypothèse, régulièrement évoquée, d’une entrée à Matignon. « Non, le Sénat a besoin aujourd’hui de son président », estime l’élu. « J’ai tout entendu, on a même dessiné des profils qui, paraît-il, me ressemblaient. J’ai vocation à être président du Sénat. J’ai eu la confiance de mes collègues sénateurs, il y a moins de neuf mois, j’entends bien l’exercer pleinement, mais aussi contribuer à ce que le pays retrouve une perspective », explique-t-il.

« Il y a beaucoup d’autres personnalités qui ont cette qualité de rassembler, d’avoir le sens de l’Etat tel que le décrit Bruno Retailleau », ajoute Gérard Larcher. Une référence à la tribune publiée dans les colonnes du Figaro par le président du groupe LR au Sénat, qui appelle à la nomination « d’un Premier ministre d’intérêt public ».

Pas de la gauche au pouvoir

Le président du Sénat lance toutefois un avertissement au chef de l’Etat : il ne veut pas de la nomination d’un gouvernement issu du Nouveau Front populaire. « Je combattrai ce choix et je demanderai que ce gouvernement soit censuré », lance-t-il. Un pouvoir qui revient aux seuls députés. « Cela ne correspond pas à la volonté profonde des Français. Ils sont arrivés dans la conjonction – on le sait, on ne va pas se raconter d’histoire -, de faire barrage au Rassemblement national. »

« Personne n’a de majorité même relative », constate Gérard Larcher, toujours au micro de BFM TV. « Aujourd’hui, il va falloir qu’à l’Assemblée nationale l’esprit de responsabilité l’emporte. C’est le en même temps qui nous a conduits aujourd’hui à une forme de dislocation de la vie politique et publique », conclut-il.

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