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Georges Séguy, une forte personnalité au service de la puissante CGT
Par Public Sénat
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Identifiant Scald invalide.
Ancien secrétaire général de la puissante CGT Georges Séguy, décédé samedi à 89 ans, a marqué de sa personnalité les temps forts de l'actualité sociale et politique des années 1960-1970, en particulier lors des négociations de Grenelle en 1968.
Sa jovialité, son accent chantant, son sens de la répartie autant que sa pugnacité, avaient valu une grande popularité à Georges Séguy, dont le nom restera pour bien des militants associé aux accords de Grenelle de 1968 et à l'esprit d'ouverture du congrès de Grenoble de 1978.
C'est après cette tentative d'ouverture en direction des socialistes que ce grand résistant, entré à l'adolescence dans les rangs du Parti communiste, avait été écarté politiquement. En 1982, il avait quitté à la fois le Bureau politique du PCF et la direction de la centrale, en invoquant des raisons de "convenances personnelles" pour couper court aux rumeurs de désaccord d'ordre politique.
Né le 16 mars 1927 à Toulouse dans une famille ouvrière - son père, militant communiste, est responsable du syndicat CGT des cheminots -, Georges Séguy entre à 15 ans comme typographe dans une imprimerie travaillant pour la Résistance.
Identifiant Scald invalide.
Adhérent de l'organisation clandestine des Jeunesses communistes, il est arrêté par la Gestapo et sera l'un des plus jeunes déportés FTP de France. Arrivé en février 1944 au camp de concentration de Mauthausen (Autriche), il y reste 15 mois.
A son retour en France, Georges Séguy entre à la SNCF et participe activement comme militant aux grèves de 1947. Son ascension politique et syndicale sera fulgurante : en 1954, il est élu au comité central du PCF et, seulement deux ans plus tard, entre au bureau politique. Il n'a que 29 ans.
- Négociateur des accords de Grenelle -
Sur le plan syndical, Georges Séguy devient en 1961 secrétaire général de la fédération des cheminots, l'une des plus importantes avec celles de la métallurgie et de l'EGF (électricité et gaz). Entré en 1965 au bureau confédéral de la CGT, il succède en 1967 à Benoît Frachon au poste de secrétaire général. Il vient de fêter son quarantième anniversaire.
Un an plus tard, ce sont les événements de mai 68, les barricades, neuf millions d'ouvriers en grève, la révolte étudiante, De Gaulle ébranlé. Lors des difficiles négociations de Grenelle, Georges Séguy, au nom de la CGT, affronte Georges Pompidou, Premier ministre.
Sous les présidences de Georges Pompidou et de Valéry Giscard d'Estaing, la CGT, alors au faîte de sa puissance, mènera sous sa houlette une lutte permanente contre la politique contractuelle lancée au début des années 1970 par Jacques Delors, alors conseiller social du Premier ministre Jacques Chaban-Delmas.
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Plus récemment, Georges Séguy était sorti de son silence en décembre 2014 pendant l'affaire Thierry Lepaon, son lointain successeur poussé à la démission après un scandale sur son train de vie. Dans une courte tribune dans l'Humanité, il exhortait la relève à "préserver la cohésion de la CGT et son aptitude à poursuivre efficacement la lutte pour la défense des intérêts des travailleurs".
Après son retrait de la scène publique, il s'était installé dans sa maison du Loiret, soignant jardin et potager. Il avait perdu son épouse en mars 2015 et résidait depuis en maison de retraite.
"Il est resté, jusqu'à ses dernières semaines, un résistant qui s'intéressait à la vie sociale du pays et qui avait un avis", se souvient Elyane Bressol, présidente de l'Institut d'histoire sociale de la CGT, dont M. Séguy était président d'honneur depuis 2002.
"Il a su anticiper les transformations que la CGT devait opérer", par son "son travail sur la démocratie interne et l'unité syndicale", selon Mme Bressol.
Père de trois enfants, Georges Séguy laisse trois ouvrages, "Le Mai de la CGT" (1972), "Lutter" (1975), et "Résister, de Mauthausen à Mai 68" (2008).