Alors que le gouvernement demande un effort budgétaire de 5 milliards d’euros aux collectivités – « 11 milliards » selon les élus – le socialiste Karim Bouamrane affirme que « Michel Barnier est totalement inconscient ». Le PS a organisé ce matin, devant le congrès des maires, un rassemblement pour défendre les services publics.
Gel : « la plus grande catastrophe agronomique de ce début de siècle », selon Julien Denormandie
Par Public Sénat
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Représentants des filières, chambres d’agriculture, assureurs, banques, sécurité sociale et services interministériels : une réunion de crise était organisée ce 12 avril au ministère de l’Agriculture, pour aborder les conséquences du gel qui a décimé des cultures sur l’ensemble du pays, la semaine dernière. Invité d’Audition publique, dans la soirée, le grand rendez-vous politique des chaînes parlementaires en partenariat avec Le Figaro Live, le ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation a insisté sur la gravité du sinistre. « On a eu un évènement climatique dramatique, probablement la plus grande catastrophe agronomique de ce début du XXIe siècle », a résumé Julien Denormandie.
Les remontées du terrain ne sont pas encore terminées, et l’heure du bilan devra attendre, une deuxième vague de froid étant attendue. « Ce sont plusieurs centaines de milliers d’hectares qui ont été impactés. En termes d’argent, ce sera très significatif », redoute Julien Denormandie, évoquant « plus de 10 régions sur 13 touchées » par le phénomène.
Des versements en fonction de la nature des productions
Si les périodes de gel au printemps n’ont rien d’inédit, la vague de froid est venue s’abattre sur des bourgeons qui se sont développés à la faveur de températures particulièrement hautes début avril. En déplacement, le Premier ministre avait annoncé samedi des « enveloppes exceptionnelles » pour venir en aide aux producteurs et couvrir une partie des pertes. « L’ampleur du phénomène fait que nos outils habituels ne sont pas adaptés », a expliqué Julien Denormandie.
Ce soir, le ministre a précisé que le versement se ferait en fonction de la nature des cultures, et donc de la période des récoltes. « Notre objectif c’est de mettre en place les aides au moment où les agriculteurs en ont le plus besoin », a-t-il expliqué, assurant également du soutien des assureurs et banquiers dans la matinée. « Ils ont pris l’engagement d’accompagner fortement nos agriculteurs. »
Chômage partiel et mesures sur les cotisations sociales : « des dispositifs qui vont se mettre en place rapidement »
Certains dispositifs devraient par ailleurs être activés à très court terme : chômage partiel, ou gestes sur les charges patronales. « Ce sont des dispositifs qui vont se mettre en place rapidement », a indiqué Julien Denormandie.
Le ministre a également rappelé que le plan de relance serait aussi utilisé pour protéger les cultures. « On a déjà dans le cadre de France Relance une enveloppe de 100 millions d’euros dédiée au financement des infrastructures pour lutter contre les aléas du changement climatique », a-t-il précisé. Aujourd’hui, seul un quart de cette ligne budgétaire a été consommé, mais le ministre a laissé entendre qu’il pourrait « l’améliorer », en simplifiant certains critères, voire la rallonger. « S’il faut abonder, évidemment qu’on l’abondera. »
Quant à l’impact des prix pour le consommateur, Julien Denormandie a répondu par l’affirmative. « Il est très probable qu’il y aura un impact sur le marché et notamment sur le prix des produits français sur les étals d’ici cet été. »
A plus long terme, le ministre a déjà commencé à poser la question de la force du système assurantiel agricole, incapable selon de faire face à lui seul aux conséquences d’évènements climatiques exceptionnels. « Si on veut avoir un système pérenne, je pense qu’il faut en appeler à une solidarité nationale », a-t-il déclaré, imaginant une contribution de l’Etat à ce système.
Une nouvelle réunion la semaine prochaine de la cellule de crise est prévue. « Cela va être un suivi sur la durée au regard de l’ampleur des dégâts », a commenté le ministre.