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Front populaire : « Quand l’extrême droite est à 40 %, il faut un électrochoc dans le pays », affirme Yannick Jadot
Par Stephane Duguet
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Même si son parti, les Écologistes, n’a que 92 candidats aux législatives suite à « l’accord de principe » formalisé hier avec la France insoumise, le Parti communiste et le Parti socialiste (PS), Yannick Jadot n’a pas la tête des mauvais jours. C’est pourtant huit de moins qu’en 2022 avec l’accord de la NUPES. « Quand vous avez un mauvais score, ça ne vous aide pas pour les accords électoraux », répond le sénateur écologiste dans Bonjour chez vous sur Public Sénat. La liste de la candidate des Verts Marie Toussaint n’a en effet obtenu que 5,5 % des suffrages contre 13,4 % en 2019 pour la liste du même Yannick Jadot.
Celui qui est entré au Palais du Luxembourg en septembre 2023, « espère » qu’un accord total aboutira. « On est en négociation, ça avance bien. Dans toutes les démocraties quand vous créez une coalition vous mettez des semaines à la créer et là en quelques jours, il faut trouver un accord programmatique », détaille le sénateur de Paris. Il précise qu’il en va de la « responsabilité » des acteurs autour de la table de s’accorder. « Ce qui est certain, c’est que quand l’extrême droite est à 40 %, il faut un électrochoc dans le pays », soutient l’ancien député européen.
Appel à la société civile
La coalition de la gauche a été critiquée par Emmanuel Macron lors de sa conférence de presse donnée mercredi 12 juin à l’Elysée. Le chef de l’Etat a accusé la France Insoumise de s’être « rendue coupable d’antisémitisme, de communautarisme, d’antiparlementarisme et au fond de rupture de fait avec beaucoup de valeurs de la République ». La campagne des européennes à gauche a été aussi marquée par de profondes divergences entre les têtes de listes sur la guerre en Ukraine ou la guerre entre Israël et le Hamas. « Sur l’Ukraine, sur le Proche-Orient, sur les valeurs de la République, sur l’antisémitisme, il n’y aura aucune ambiguïté », promet Yannick Jadot. Il ne cache pas les divergences avec les autres formations, mais « quand on est dans un tel moment de l’histoire, on ne peut plus faire de la politique comme avant et mettre en scène nos petites différences et parfois nos grandes différences ».
Pour le sénateur, « le moment que nous vivons pour notre pays, c’est un rendez-vous avec l’Histoire. C’est : est-ce que notre pays tombe en un siècle deux fois sous la coupe de l’extrême droite ? La dernière fois, c’était Vichy, là c’est 2024. » Ainsi, Yannick Jadot demande à « toutes les forces de la société civile responsables » d’appeler à voter pour le nouveau Front populaire. « Si c’est juste un accord des partis politiques, chacun à gauche gardera son groupe mais ça ne sauvera pas le pays. Il faut mobiliser tout le peuple de gauche », appuie l’élu de la capitale.
Programme axé sur le pouvoir d’achat
Il reste encore des questions en suspens, notamment les principales mesures de cette alliance à gauche. Le programme doit être dévoilé « dans les prochaines heures » d’après l’écologiste qui assure que les premières mesures prises par le nouveau Front populaire, s’il obtient la majorité, concerneront le pouvoir d’achat. « Il y aura des mesures très fortes sur le revenu des Français et leurs dépenses comme l’énergie, le logement et sur le coût de la rentrée scolaire », énumère-t-il sans plus de précision.
@yjadot : "Ce sont des élections législatives, on ne va pas en permanence faire des présidentielles !", rétorque le sénateur écologiste à la question de qui sera le Premier ministre du #frontpopulaire. Le sujet sera tranché après le 2ᵉ tour, le 7 juillet.#BonjourChezVous pic.twitter.com/e9Mj4xZnJU— Public Sénat (@publicsenat) June 13, 2024
Interrogé sur la personnalité politique qui prendrait le poste de Premier ministre en cas de victoire de la gauche, Yannick Jadot a rappelé que « ce sont des élections législatives. […] On va essayer de sortir du fantasme présidentiel qui est de considérer que quand on a des élections législatives, c’est pour se rétrécir à une personnalité ». Il affirme que ce choix sera fait par les députés élus le soir du deuxième tour, le 7 juillet prochain, filant la métaphore avec « la démocratie corinthienne » du nom d’un club de football de Sao Paulo qui s’était levé contre la dictature brésilienne dans les années 1980 : « Le capitaine était élu par les joueurs. Pour l’instant on n’a pas encore l’équipe donc on ne va pas désigner un capitaine. ». Mercredi soir sur le plateau de France 2, Jean-Luc Mélenchon, fondateur de la France insoumise, se ralliait à l’idée d’Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste, que le Premier ministre soit issu du groupe majoritaire après les élections législatives.
Le « cas » d’Adrien Quatennens « résolu dans les prochaines heures »
Au-delà de la question du Premier ministre, il reste à trancher la répartition des élus par circonscription. L’ancien secrétaire national d’Europe-Ecologie-Les-Verts Julien Bayou a annoncé être candidat à sa réélection dans sa circonscription de Paris. Il avait quitté le parti écologiste au mois d’avril après des accusations de harcèlement moral et d’abus de faiblesse par son ex-compagne. « Julien Bayou n’aura pas l’investiture du Front populaire parce qu’il s’est mis en retrait du mouvement », garantit Yannick Jadot sans préciser s’il y aura un candidat de l’union de la gauche face à lui.
@yjadot : "Julien Bayou n'aura pas l'investiture du #frontpopulaire parce qu'il s'est mis en retrait du mouvement [des Ecologistes]", confirme le sénateur écologiste. Concernant Adrien Quatennens de LFI, ce cas "sera résolu dans les heures qui viennent". #BonjourChezVous pic.twitter.com/8nNNuCvRXa— Public Sénat (@publicsenat) June 13, 2024
La question de la candidature d’Adrien Quatennens, condamné en décembre pour « violences sans incapacité commises par conjoint », se pose également pour les partenaires de la France insoumise au sein du Front populaire. « Chacun dans ces formations politiques prend ses responsabilités », rappelant la position des écologistes qui ne souhaitent pas qu’il soit candidat. L’Opinion révèle que le député du Nord relaie une pétition intitulée « Nous, femmes et féministes, soutenons la candidature d’Adrien Quatennens ». En réaction, la présidente PS de la région Occitanie Carole Delga considère sur X que « Monsieur Adrien Quatennens abîme l’union ». « Ces cas [de Julien Bayou et Adrien Quatennens] seront résolus dans les heures qui viennent », répond Yannick Jadot.
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