La Commission européenne devrait pouvoir entrer en fonction dès le 1er décembre après l’accord entre les trois principaux partis européens sur le collège des commissaires. Un accord qui illustre la place centrale de la droite européenne, prête à s’allier avec l’extrême droite.
François Patriat : « Il n’est pas question pour Emmanuel Macron de s’effacer mais de se répartir les rôles avec Michel Barnier »
Par François Vignal
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Michel Barnier continue ses consultations des présidents de groupes parlementaires et chefs de partis, en vue de la nomination de son gouvernement. Après Gabriel Attal la semaine dernière, qui a pris la tête du groupe Ensemble pour la République (Renaissance), les responsables de LR, d’Horizons, du Modem ou de l’UDI, il s’est entretenu ce mercredi avec François Patriat, le président du groupe RDPI (Rassemblement des démocrates, progressistes et indépendants) du Sénat, qui rassemble les sénateurs Renaissance.
Se prononçant pour un « soutien vigilant », François Patriat défendra des « points essentiels sur lesquels on ne peut transiger ». Le patron des sénateurs Renaissance assure qu’Emmanuel Macron « jouera un rôle d’arbitre ». Entretien.
Vous avez rencontré Michel Barnier. Comment cela s’est-il passé ?
J’ai eu un entretien constructif avec le premier ministre que je connais depuis de longues années. Je lui ai fait part de notre volonté de voir le gouvernement réussir. Personne ne souhaite le chaos et tout le monde défend plus l’intérêt général. Je respecte le choix du Président et on le soutiendra. Mais ce sera un soutien exigeant sur des sujets comme le rétablissement des finances publiques, la proximité, les territoires.
Etes-vous dans l’opposition ou dans la majorité ? Cela ne semble pas clair pour tous les parlementaires de votre camp…
On soutient le gouvernement. C’est un soutien vigilant sur les priorités qu’a évoquées Gabriel Attal. Et surtout sur les points essentiels sur lesquels on ne peut transiger. Je pense aux retraites. On ne peut pas revenir sur les éléments paramétriques de la réforme, mais on peut rediscuter de la pénibilité, des seniors ou des carrières longues, je n’y suis pas hostile. Il y a d’autres points où on ne veut pas céder, comme les peines planchers.
On s’attend à l’entrée de plusieurs ministres LR avec un gouvernement très marqué à droite. Pour paraphraser Patrick Devedjian, appelez-vous Michel Barnier à faire l’ouverture, jusqu’aux macronistes ?
Michel Barnier est bien conscient qu’il doit ouvrir le plus largement possible dans l’arc républicain et qu’il est prêt à prendre des gens qui iront de la droite républicaine à la gauche, y compris socialiste.
Les parlementaires Renaissance semblent un peu perdus… C’est difficile de ne plus être totalement au pouvoir ?
Nous n’avons pas gagné les élections. Je suis toujours fidèle au Président, qui entend prendre de la hauteur, laisser le gouvernement gouverner. Demain, le gouvernement couvrira un arc plus important, avec des gens qui acceptent de prendre en compte l’intérêt général. On travaillera avec eux de façon exigeante.
Pensez-vous sérieusement Emmanuel Macron capable de s’effacer et de laisser le pouvoir à Michel Barnier ?
Il jouera un rôle d’arbitre. Il laissera le gouvernement gouverner. Il n’est pas question de s’effacer mais de se répartir les rôles. C’est ça le changement.
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