Un mois après sa nomination à Matignon, François Bayrou a prononcé son discours de politique générale devant l’Assemblée nationale. Durant près d’une heure 30, le Premier ministre a détaillé sa feuille de route. Remise en chantier de la réforme des retraites avec les partenaires sociaux, dette, immigration…Retrouvez tous les temps forts du grand oral de François Bayrou.
Franck Riester dénonce la « danse du ventre » de LR face à Le Pen et Zemmour
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Franck Riester était le seul membre du gouvernement présent samedi au Havre pour le lancement d’Horizon, le nouveau parti d’Édouard Philippe. Le signe d’un malaise entre l’actuelle majorité présidentielle et l’ancien Premier ministre ? Pas du tout, pour le ministre chargé du Commerce extérieur et de l’attractivité : « J’y étais en tant que président de mon parti, Agir. Le fait qu’il y ait davantage de gens qui se mobilisent pour la réélection du Président de la République ne pose pas de problème au gouvernement. »
« Travailler pour bâtir ce ‘socle de stabilité’dont parlait Édouard Philippe »
D’après Franck Riester, l’initiative d’Édouard Philippe a pour vocation de « dépasser les clivages partisans » : « Je crois beaucoup à la nécessité d’élargir notre majorité et de dépasser les clivages partisans dans un rassemblement le plus large possible de ceux qui partagent les valeurs de la droite et du centre droit. » Un rassemblement qui doit se faire, naturellement, sous l’égide de l’ancien Premier ministre : « C’est un homme d’Etat, il a été Premier ministre pendant trois ans, il a une notoriété, il est populaire et il a une vision pour le pays. »
Mais quel avenir alors pour Agir, une structure créée en 2018 précisément pour incarner l’aile droite de la majorité présidentielle ? « Nous allons travailler avec mes équipes d’Agir en vue d’un rassemblement pour bâtir ce socle de stabilité qu’a évoqué Édouard Philippe dans son discours », assume Franck Riester. Jusqu’à une fusion des deux partis ? « On va regarder les modalités, les questions de tambouille partisane intéressent peu les Français. » Rien de précis pour le moment, donc, si ce n’est l’objectif de ce « rassemblement » : « Rassemblons-nous avec Édouard Philippe au service de nos idées de droite et de centre droit, et, à court terme, pour la réélection d’Emmanuel Macron. »
À « court terme », donc, le centre droit de Franck Riester et Édouard Philippe semble rouler pour la majorité présidentielle, notamment aux législatives : « Il y aura des candidats de la famille de la droite et du centre au service de la majorité d’Emmanuel Macron. Les députés Agir vont se représenter, nous verrons sous quelle étiquette, mais celle qui primera sera celle de la majorité présidentielle. Il faudra aussi aller chercher des députés nouveaux dans l’opposition, très clairement, nous préparons déjà des profils pour porter les couleurs de la majorité présidentielle. »
« Une rupture avec l’ADN de la droite républicaine »
Par « opposition », Franck Riester entend évidemment débaucher des élus de son ancienne famille politique. Pour le ministre chargé du Commerce extérieur et de l’attractivité, les LR sont dans une opposition factice et artificielle au gouvernement : « Nous avons dépassé les clivages partisans au service de réformes portées habituellement par la droite, mais que nous n’avions jamais mises en œuvre quand on était aux responsabilités, notamment dans la baisse de la fiscalité. Pourquoi sous prétexte qu’au départ il n’est pas de la même famille politique on devrait s’opposer à Emmanuel Macron ? Nous avons fait le choix de mettre notre pays avant notre parti. »
Pour Franck Riester, mis en difficultés par cette opposition factice, les LR auraient succombé à la tentation de la course à l’extrême droite : « LR a renié tout ce qui a été la force de la ligne claire de l’UMP de Chirac, Raffarin ou Sarkozy, qui avaient érigé une véritable muraille avec les extrêmes. » En effet, d’après Franck Riester, « un certain nombre de responsables LR ne sont pas clairs » avec l’extrême droite, notamment Éric Ciotti, qui avait dit préférer Éric Zemmour à Emmanuel Macron dans un second tour hypothétique. « Cette façon électoraliste de faire la danse du ventre devant Éric Zemmour et Marine Le Pen est une rupture avec l’ADN même de la droite républicaine », dénonce le président d’Agir.