Paris: Meeting for the Kurds of Syria

Fonds Marianne : les dernières révélations sur Sifaoui ne surprennent pas les membres de la commission d’enquête

L’audition de Mohamed Sifaoui par la commission d’enquête sénatoriale sur le Fonds Marianne avait révélé que journaliste avait bénéficié d’un contrat de consultant avec le CIPDR. Un article de la Lettre A précise, ce mercredi, que ce contrat s’est fait au nom d’une entreprise qui appartient à au président du l’USEPPM, une association mise en cause dans l’affaire du Fonds Marianne.
Simon Barbarit

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Mohamed Sifaoui a été rémunéré deux fois et dans un même laps de temps sur fonds publics pour lutter contre la radicalisation islamiste. C’était l‘une des informations principales de l’audition tendue de Mohamed Sifaoui jeudi dernier devant la commission d’enquête sénatoriale sur le Fonds Marianne.

Le journaliste qui passe pour un expert des questions de radicalisation n’avait pas caché ses bonnes relations avec certains membres du Comité Interministériel de prévention de la délinquance et de la radicalisation (CIPDR). C’est d’ailleurs par son entregent que l’association dont il était l’un des dirigeants, l’USEPPM (l’Union des sociétés d’éducation physique et de préparation militaire) avait pu bénéficier de la plus grosse subvention du Fonds Marianne : 355 000 euros pour produire des « contre-discours républicains » sur les réseaux sociaux. Les productions de l’USEPPM en la matière s’avéreront décevantes, les sommes obtenues ayant servi principalement à rémunérer les dirigeants de l’association dont Mohamed Sifaoui.

Le journaliste avait révélé aux sénateurs avoir été rémunéré 39 500 euros par le CIPDR pour des prestations de consultant de novembre 2020 jusqu’à janvier 2023. Une période qui couvre l’appel à projet Fonds Marianne.

Pour concilier cette rémunération à temps plein au titre de ses fonctions à l’USEPPM et ce contrat de consultant, Mohamed Sifaoui avait expliqué avoir « une capacité de travail qui est bien supérieure à la normale ».

Dans un article publié ce mercredi, la lettre A indique que Mohamed Sifaoui, en sus de ces deux fonctions, a signé une dizaine d’articles dans le JDD entre décembre 2020 et septembre 2022 « comme pigiste spécialiste de Beauvau ». De quoi poser quelques problèmes déontologiques quand on cannait ses liens avec le ministère de l’Intérieur.
Mais surtout, on apprend que le contrat de consultant passé avec le CIPDR s’est fait au nom de R & K, une société spécialisée dans le cuir de luxe et détenue par Maria Karunagaran et son mari Cyril Karunagaran, le président de l’USEPPM, lui-même auditionné par la commission d’enquête.

Devant les sénateurs, Mohamed Sifaoui avait bien indiqué que son contrat de consultant s’était fait au nom d’une entreprise mais sans préciser laquelle. Selon nos informations, les membres de la commission se sont fait communiquer ce fameux contrat ainsi que d’autres pièces liées aux activités de Mohamed Sifaoui. Si le cycle d’auditions est clos, la commission d’enquête va également procéder à quelques entrevues « pour vérifier telles ou telles infos ».
Le rapport et les préconisations de la commission d’enquête sont attendus autour du 13 juillet.

Pour aller plus loin

Dans la même thématique

France Far Right
2min

Politique

Marine Le Pen condamnée : la cour d’appel de Paris envisage une décision « à l’été 2026 »

Les recours déposés par Marine Le Pen et les autres personnalités du RN dans l’affaire des assistants parlementaires pourraient être examinés rapidement, en vue d’une « décision à l’été 2026 ». Un délai qui permettrait à Marine Le Pen, si l’exécution provisoire de sa peine d’inéligibilité est annulée, de se présenter à l’élection présidentielle de 2027.

Le

Fonds Marianne : les dernières révélations sur Sifaoui ne surprennent pas les membres de la commission d’enquête
10min

Politique

Faut-il changer la loi après la condamnation de Marine Le Pen ?

Des voix s’élèvent pour demander une révision des textes, après la condamnation de Marine Le Pen qui l’empêche de se présenter en 2027. François Bayrou invite le Parlement à « la réflexion sur l’état de la loi », pointant « les décisions potentiellement porteuses de conséquences irréversibles, (qui) ne sont pas susceptibles d’appel ». Le sénateur LR et avocat Francis Szpiner soutient lui un changement, affirmant que « la loi pose problème, car elle vide de son sens l’appel ».

Le

SIPA_01206231_000017
7min

Politique

Inéligibilité de Marine Le Pen : existe-t-il encore des recours pour une candidature en 2027 ?

Après sa condamnation à 5 ans d’inéligibilité avec application immédiate, Marine Le Pen a dénoncé « une décision politique » destinée à l’« empêcher de (se) présenter et d’être élue à l’élection présidentielle ». Pour autant, il y aurait « un chemin juridique étroit » pour voir une candidature » de la présidente du groupe RN de l’Assemblée, a déclaré son avocat. Quel est-il ?

Le