La porte-parole du gouvernement Maud Bregeon a assuré ce mercredi à la sortie du Conseil des ministres qu’Emmanuel Macron a acté qu’il n’y avait pour le moment pas « de socle plus large que celui qui est en place aujourd’hui » pour gouverner. Mais, après les consultations des responsables de partis mardi, « le président continue à écouter et à tendre la main ».
Fonction publique : en conférence de presse, Emmanuel Macron relance le sujet de la rémunération au « mérite »
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« Le principal critère d’avancement et de rémunération devra être, à côté de l’ancienneté, le mérite. En tout cas davantage qu’aujourd’hui », a tranché Emmanuel Macron lors de sa conférence de presse du 16 janvier. Une référence à la réforme de la fonction publique, d’abord repoussée par la séquence des retraites, puis par le récent remaniement.
Des primes pour récompenser « la manière de servir du fonctionnaire »
Au micro de RMC ce 17 janvier, la secrétaire générale de la CFDT Marylise Léon a taclé l’annonce d’Emmanuel Macron, estimant que la rémunération au mérite « existe déjà » : « Je ne suis pas sûre qu’il [le président] ait bien saisi ce qu’était la priorité des travailleuses et des travailleurs. Les fonctionnaires, notamment, attendent une revalorisation ».
Si la rémunération des fonctionnaires dépend d’abord de grilles salariales et est donc identique pour tous les agents publics à poste et ancienneté égale, des primes peuvent également récompenser leur « engagement professionnel » et leur « manière de servir ». Pour autant, cette prime ne peut aujourd’hui excéder 15 % du salaire des fonctionnaires de catégorie A, 12 % pour les fonctionnaires de catégorie B et 10 % pour ceux de la catégorie C.
La réforme de la fonction publique, initialement prévue en février, prévoit d’élargir ces possibilités de rémunération au mérite, en ouvrant notamment la possibilité de primes collectives. Elle prévoit également de faciliter la titularisation de fonctionnaires, ou encore d’assouplir leur système de promotion.
Une réforme portée par Stanislas Guerini ?
La semaine dernière, pour mettre en œuvre cette réforme, le ministre de la Fonction publique Stanislas Guerini devait consulter les différentes fédérations de fonctionnaires. En raison du remaniement, ces rencontres ont été annulées. Pour l’heure, les fonctionnaires ne sont plus dotés d’un ministère de plein exercice et restent dans l’attente de l’annonce des secrétaires d’Etat et ministres délégués, pour savoir qui prendra en charge ce portefeuille.
Le 15 janvier, lors de sa rencontre avec les parlementaires de la majorité, le président de la République aurait indiqué, selon l’AFP, que Stanislas Guerini « aura à porter » ce dossier dans les mois à venir. Interrogé par l’AFP, l’entourage de Stanislas Guerini a indiqué que celui-ci avait « écarté » son retour à la Fonction publique s’il ne conservait pas un ministère de plein exercice. « Si la fonction publique devient un secrétariat d’État, les moyens seront amputés et les prérogatives changeront », avait dénoncé la co-secrétaire de l’UFSE-CGT Céline Verzeletti la semaine dernière auprès de Public Sénat. Si l’ambition de mener une réforme reste intacte, la question des moyens déployés pour la mener reste donc en suspens.
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