Alors que le gouvernement demande un effort budgétaire de 5 milliards d’euros aux collectivités – « 11 milliards » selon les élus – le socialiste Karim Bouamrane affirme que « Michel Barnier est totalement inconscient ». Le PS a organisé ce matin, devant le congrès des maires, un rassemblement pour défendre les services publics.
Après une journée de flottement, Michel Barnier finalement présent aux journées parlementaires d’Horizons et d’Ensemble pour la République
Par Simon Barbarit
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Une semaine qui pourrait s’avérer décisive pour le nouveau locataire de Matignon qui poursuit ses consultations pour composer son gouvernement. Les Républicains, un parti dont est issu Michel Barnier, lui ont réservé un accueil cordial mais ont posé leurs conditions à une participation au nouvel exécutif.
Chez Horizons, un soutien enthousiaste a accompagné la nomination du nouveau chef du gouvernement. Le parti d’Edouard Philippe a joint le geste à la parole en conviant Michel Barnier aux journées parlementaires du parti à Reims mercredi 11 septembre, « C’est une très bonne chose. Nous devons acter qu’il n’y a plus de majorité présidentielle. Le pouvoir s’est déplacé au Parlement. Rien ne pourra se décider sans l’Assemblée et le Sénat », appuie Franck Dhersin, sénateur Horizons du Nord. Au moment de l’écriture de ces lignes, la venue de Michel Barnier n’a pas été confirmée.
Edit à 19h28. Selon plusieurs sources parlementaires, le Premier ministre sera finalement bien présent à Reims
Horizons apporte « un soutien actif » au Premier ministre
Sur LCI, le président du groupe République et Territoire (Horizons), Claude Malhuret a indiqué que son groupe et celui de l’Assemblée ne comptaient « pas faire la fine bouche ». « Si Michel Barnier souhaite que nous ayons des représentants au gouvernement, nous irons sans doute ».
« A titre personnel, je suis favorable à la présence de Michel Barnier à nos journées parlementaires. Cela s’inscrirait dans un soutien actif de notre part au Premier ministre. Depuis les dernières législatives, nous avons toujours dit que nous souhaitions participer à une coalition allant de la gauche sociale et démocrate aux Républicains », rappelle le sénateur Horizons, Emmanuel Capus.
Du côté du groupe parlementaire Ensemble pour la République, le positionnement vis-à-vis du nouveau Premier ministre est moins clair, voire contradictoire. « Ni volonté de blocage, ni soutien inconditionnel » au gouvernement de Michel Barnier avait assuré Gabriel Attal à ses troupes dans un message adressé aux députés de son camp, vendredi, tout en n’excluant pas pour autant une « participation au gouvernement ». Ce lundi, le flou régnait aussi autour de l’invitation de Michel Barnier aux journées parlementaires du parti à Rosny sur Seine, mardi 10 septembre. Invité de Sud Radio, le prédécesseur de Gabriel Attal, le député de Paris, Sylvain Maillard, s’est quelque peu emmêlé les pinceaux sur le sujet. « Le Premier ministre, a priori, viendra », a-t-il d’abord affirmé avant de préciser ne pas savoir s’il était invité. « C’est en discussion. Je ne suis plus à la présidence du groupe […] En tout cas, ce qui est certain, c’est que nous voulons accompagner (le gouvernement) et que ce soit un succès », a-t-il assuré.
Selon les informations de nos collègues de LCP, dans un message aux députés d’Ensemble pour la République Gabriel Attal annoncé que Michel Barnier viendra pour « une première rencontre avec le groupe » lors de la journée parlementaire.
« Il faut laisser les élus Renaissance digérer »
Mais chez certains parlementaires Renaissance, le soutien à Michel Barnier ne va pas de soi. Le patron du groupe RDPI (Renaissance), François Patriat indiquait la semaine dernière attendre « de voir la composition du gouvernement et son discours de politique générale pour affûter (s)on jugement » sur le nouveau chef du gouvernement. Dans les colonnes de Libération, le ministre démissionnaire chargé de l’Industrie et de l’Energie, figure de l’aile gauche de la macronie, Roland Lescure prévient que sa confiance « ne sera pas automatique ». « Je serai vigilant à ce qu’on ne succombe pas à des emplettes issues du programme du RN […] Si on doit aller piocher dans le programme du RN, ce sera sans moi », met-il en garde.
Le sénateur Renaissance de l’Isère, Didier Rambaud ne s’inscrit pas non plus a priori dans la nouvelle majorité. « Désormais, nous avons une position plus libre et plus autonome ». Lui aussi attend de voir la composition du gouvernement et le discours de politique générale. « Je serais attentif. Par exemple, un durcissement de la loi immigration sera ma ligne rouge ».
« Il faut laisser les élus Renaissance digérer. A eux de voir s’ils veulent aller contre leur président de la République parce que si le gouvernement tombe, la victime principale, ce sera quand même Emmanuel Macron », conclut Franck Dhersin.
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