Européennes : « Nous sommes la seule vraie liste tournée vers les préoccupations de la ruralité », tonne Willy Schraen
Par Alexis Graillot
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La campagne entre dans sa dernière ligne droite à quelques jours du vote fatidique, qui enverra les 81 prochains députés à Strasbourg. Après le dépôt des 38 listes, parole aux principaux intéressés.
Créditée de 1 à 1.5% des intentions de vote, la liste Alliance rurale souhaite créer la surprise pour ces élections, face au « ras-le-bol général de voir que l’Europe n’est plus ce qu’elle a été ».
« La ruralité n’est pas un point géographique »
Se déclarant comme « la seule vraie liste tournée vers les préoccupations de la ruralité », le très médiatique président de la Fédération nationale des chasseurs, se veut le défenseur du monde agricole, largement en crise. Partisan de l’« autonomie alimentaire », il précise vouloir « continuer à manger français dans une production française ».
« La ruralité ce n’est pas un point géographique, ce sont des valeurs, des modes de vie, un état d’esprit », défend le chasseur, qui s’est à plusieurs reprises attiré les foudres des associations écologistes pour ses propos controversés sur l’environnement. Un mouvement écologiste qu’il considère comme étant « punitive à outrance », auquel il souhaite opposer une écologie positive ». Se félicitant de réunir « entre 300 et 1000 personnes tous les soirs » en réunion, Willy Schraen souhaite s’appuyer sur des listes homologues dans d’autres pays, à l’image des Pays-Bas.
« Redonner une souveraineté législative à chaque pays européen »
Pour autant, pas question pour le colistier de se déclarer contre l’Europe. « Moi je suis un défenseur de l’Europe, pour l’Europe de la paix et de la liberté », basée sur la philosophie « des pères fondateurs ». Promouvant une « Europe des nations » et une « France forte », la liste Alliance rurale souhaite « revenir à cette Europe fondatrice, celle du traité de Rome [de 1957, créant la Communauté économique européenne (CEE) »], qui passe, selon Willy Schraen, par une « cohérence monétaire et militaire », ainsi qu’un renforcement du volet « social ».
« Il y a des gens qui doivent être égaux devant les services de santé et devant les services essentiels que l’Etat et l’Europe doivent fournir pour ses habitants », explique-t-il, appelant à une « équivalence de conditions avant de penser à venir superposer un nombre incalculable de normes environnementales, qui détruisent la qualité de nos vies ».
Dénonçant l’ « entrisme » au sein de l’Union, le programme de la liste propose de « diviser a minima ces normes [environnementales] par deux », ainsi que « redonner une souveraineté législative à chaque pays européen ». « Une loi européenne ne doit pas s’inscrire en droit français de façon systématique », estime le candidat, qui propose a contrario, de « prendre le recul nécessaire, voir si l’intégralité de cette loi est applicable, partiellement ou pas du tout ».
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