Européennes : L’Europe est « une foire d’empoigne entre brigands, créée par et pour les intérêts des capitalistes », dénonce Nathalie Arthaud
Par Alexis Graillot
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Le 9 juin s’approche à grands pas. Et cette année, les Français auront l’embarras du choix. 38 listes s’affrontent sur la ligne de départ, soit 4 de plus que le précédent record de 2019, qui avait vu s’affronter 34 listes. Pour vous aider à y voir plus clair, Public Sénat donne la parole aux « petites » listes, non invitées des principaux débats entre les candidats.
Aujourd’hui, la parole est donnée à Nathalie Arthaud, qui dirige la liste Lutte Ouvrière (LO). Au programme, peu d’Europe dans les mots de la candidate, mais des critiques concentrées sur le capitalisme qu’elle estime responsable de tous les maux de la société.
« La seule question qui vaille, c’est quelle classe sociale décide »
« Nous portons les intérêts du monde du travail », attaque d’emblée Nathalie Arthaud, pour qui « nous sommes tous confrontés à la rapacité patronale ». Fidèle à ses « punchlines », l’enseignante torpille l’UE, la qualifiant de « foire d’empoignes entre brigands ».
« La seule question qui vaille, c’est quelle classe sociale décide », martèle-t-elle, défendant le fait qu’ « il faudrait que ce soit ceux qui font tourner la société, qui décident ». « Moi je vois surtout 250 millions de salariés et d’actifs, qui subissent tous la même exploitation, les mêmes attaques, la même angoisse par rapport à la guerre », explique la tête de liste Lutte Ouvrière, qui invite à s’interroger sur l’écho que pourrait avoir une convergence des luttes. « Imaginez une grève de cette ampleur-là », lance-t-elle.
« Renverser le capitalisme »
Tout au long de son intervention, Nathalie Arthaud n’y est pas passée par quatre chemins pour dénoncer à souhait son rejet du capitalisme, « qui nous mène de crise en crise et de guerre en guerre ». Pour elle, l’Europe a été « créée par et pour les intérêts des capitalistes », enjoignant les travailleurs à « s’emparer de toutes les questions qui touchent de près ou de loin du monde du travail ».
Ne préférant pas dégager une mesure phare de son programme, elle défend davantage une philosophie : « Je ne suis pas d’accord pour proférer de nouvelles illusions et pour expliquer qu’on pourrait mieux gérer le capitalisme », expose-t-elle, appelant à « renverser le capitalisme », qui passe par « contrôler la comptabilité des entreprises », « imposer la répartition du travail », ou encore « indexer les salaires sur la flambée des prix ». « Tout ça dépendra du rapport de force et des luttes que les travailleurs, à l’échelle de l’UE, seront capables de mener », conclut-elle.
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