La porte-parole du gouvernement Maud Bregeon a assuré ce mercredi à la sortie du Conseil des ministres qu’Emmanuel Macron a acté qu’il n’y avait pour le moment pas « de socle plus large que celui qui est en place aujourd’hui » pour gouverner. Mais, après les consultations des responsables de partis mardi, « le président continue à écouter et à tendre la main ».
Européennes : l’écart se creuse entre le RN et Renaissance, la popularité d’Attal en forte chute
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À trois mois et demi des élections européennes, la liste Renaissance (et de ses alliés Modem et Horizons) reste en mauvaise posture dans les enquêtes d’opinion. Elle perd deux points d’intentions de vote en un mois dans le dernier baromètre Odoxa pour Public Sénat et la presse quotidienne régionale, publié ce 26 février 2024. L’institut, qui s’est basé sur le scénario d’une liste conduite par Clément Beaune (avant l’émergence du nom de Valérie Hayer ce week-end), crédite le camp présidentiel de 19 % des suffrages exprimés, un recul prononcé par rapport aux 22,4 % obtenus en juin 2019.
Le mois de février, marqué par la colère des agriculteurs ou un encore un mouvement social dans l’Education nationale, n’a d’ailleurs pas été porteur pour l’exécutif, et notamment pour le Premier ministre. La cote de popularité de Gabriel Attal a chuté dans cette enquête de 5 points, 43 % des Français trouvent qu’il est un bon Premier ministre. Emmanuel Macron se maintient à 32 % d’opinion favorables dans le baromètre.
Le total des listes RN, Reconquête et Debout la France atteint 41 %
En termes de dynamique électorale, la situation est contrastée dans les oppositions. Le Rassemblement National se maintient à un haut niveau d’intentions de vote (30 %), malgré une légère érosion d’un point par rapport à l’étude de janvier. La liste conduite par Jordan Bardella reste néanmoins largement en tête, accentuant son avance sur le camp présidentielle, avec 11 points d’écart (10 en janvier). La liste RN se situe à un niveau bien supérieur à son score obtenu en juin 2019, qui était alors de 23,3 %.
Le total des candidats d’extrême droite ou de tendance souverainiste atteint désormais 41 % dans cette enquête d’opinion, contre 39 % en janvier. 7 % des personnes interrogées font le choix de Reconquête avec Marion Maréchal (+ 1 point), et la liste de Debout la France, conduite par Nicolas Dupont Aignan atteint 4 % d’intentions de vote, deux fois plus qu’en janvier. Le niveau est proche de son résultat aux élections de 2019 (3,5 %), mais reste sous la barre des 5 % qui conditionne l’entrée au Parlement européen.
À droite, la campagne des Républicains peine à décoller pour le moment, puisque la liste de François-Xavier Bellamy recueille 8,5 % d’intention de vote (- 0,5 point), exactement le même niveau qu’il y a un cinq ans.
À noter, enfin, qu’une liste de l’Alliance rurale, conduite par Willy Schraen, président de la Fédération nationale des chasseurs, pourrait rassembler 1 % des électeurs (+ 0,5 point en un mois).
Percée de Raphaël Glucksmann et rebond marqué de l’écologiste Marie Toussaint
Au sein de la gauche, deux listes enregistrent des progressions notables dans cette enquête. La liste soutenue par le Parti socialiste et Place publique, emmenée par Raphaël Glucksmann, progresse de deux points en un mois et confirme, avec 11 % d’intentions de vote, sa première place à gauche dans cette campagne. Si ce soutien se confirmait dans les urnes au mois de juin, la liste serait en mesure de gagner quatre sièges de plus qu’en 2019.
Cette percée s’observe également dans le palmarès des personnalités préférées chez les sympathisants de gauche. La cote d’adhésion de Raphaël Glucksmann progresse de 9 points (38 %) et se hisse au quatrième rang, derrière Fabien Roussel (47 %), François Ruffin (43 %) et Jean-Luc Mélenchon (40 %).
Les écologistes de Marie Toussaint rebondissent en février, avec 8,5 % d’intentions de vote, soit 2 points de plus, mais restent encore loin des 13,5 % recueillis aux européennes de 2019. Si ce niveau se confirmait dans les urnes, le parti pourrait perdre 5 à 6 dans l’hémicycle européen. La liste France insoumise de Manon Aubry vient ensuite avec 6 % d’intentions de vote (-0,5 point), soit peu ou prou son score obtenu en 2019 (6,3 %). Les communistes, emmenés par Léon Deffontaines, tombent dans cette enquête à 1,5 % d’intentions de vote (-1,5 point), au niveau de Lutte ouvrière.
Ces intentions de vote, qui ne représentent rappelons-le qu’une photographie à un instant T de la campagne, pourraient encore sensiblement évoluer, car 25 % des personnes interrogées n’ont pour le moment pas exprimé d’intention de vote dans cette enquête.
Méthodologie : l’enquête a été réalisée les 21 et 22 février 2024, sur Internet, auprès d’un échantillon de 1 005 Français, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. La représentativité de l’échantillon est assurée par la méthode des quotas appliqués aux variables suivantes : sexe, âge, niveau de diplôme et profession de l’interviewé après stratification par région et catégorie d’agglomération.
Chaque sondage présente une incertitude statistique que l’on appelle marge d’erreur. La marge d’erreur dépend de la taille de l’échantillon ainsi que du pourcentage observé, elle varie entre plus ou moins 2,0 et 4,3 points. Par exemple, dans un échantillon de 1 000 personnes, si le pourcentage observé est de 20 % ou de 80 %, la marge d’erreur est égale à 2,5 points : le pourcentage réel est donc compris entre 17,5 % et 22,5 %.
Les intentions de vote qui figurent dans ce rapport sont établies auprès des personnes inscrites sur les listes électorales (939 personnes) étant certaines d’aller voter et ayant exprimé une intention de vote, soit 451 individus.
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