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Européennes : forte poussée des nationalistes et conservateurs au détriment des partis démocrates au Parlement européen

Les premiers résultats tombent dans les 26 autres États de l’Union européenne. Partout, les partis de droite et d’extrême droite sont donnés en tête des suffrages ; les partis écologistes sont en net recul.
Rédaction Public Sénat

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En Allemagne, une défaite « amère » pour le parti du chancelier Olaf Scholz

Les conservateurs (CDU et CSU) du parti d’Ursula von der Leyen arrivent en tête du suffrage avec 29 à 30% des voix, contre 28,9 en 2019. L’actuelle présidente de la Commission européenne a d’ailleurs salué une « victoire » pour le PPE à l’échelle européen.

Sur fond de mécontentement, le parti SPD dont est issu le chancelier Olaf Scholz n’arrive qu’en troisième position avec 14% des voix, derrière le parti d’extrême droite AFD, malgré les polémiques, avec plus de 16% des voix selon les dernières estimations. Un résultat que le secrétaire général du SPD, Kevin Kuehnert, a qualifié de « très amer ». Il s’agit du pire score de l’histoire du parti.

Les Verts subissent également une importante défaite. Estimés cette année à 12%, ils avaient pourtant obtenu 20,5% des suffrages en 2019.

66% des électeurs allemands se sont rendus aux urnes, contre 61,3% cinq ans plus tôt. Pour la première fois, le droit de vote a été ouvert aux jeunes âgés de seize ans, portant le nombre d’électeurs à 65 millions. Avec 95 eurodéputés, l’Allemagne est le pays qui envoie le plus gros contingent au Parlement européen.

En Autriche, une importante vague nationaliste

Dans l’espace germanophone, le parti nationaliste autrichien FPÖ devient pour la première fois le premier parti politique du pays avec 27% des voix, suivi de près par les conservateurs du ÖVP crédités de 23,5% talonnés par les sociaux-démocrates du SPÖ.

Les Verts subissent un net recul. Ils n’obtiennent que 10,5% des suffrages, contre 14% lors des précédentes élections.

Fratelli d’Italia en tête, la Ligua s’effondre

Les premières estimations du scrutin en Italie donnent le parti de la première ministre conservatrice Giorgia Meloni Fratelli d’Italia largement en tête des suffrages avec un score allant de 25 à 29,5% des voix. Une victoire et une percée totale pour un parti qui avait obtenu seulement 6,44% des suffrages en 2019.

Victorieuse cette année-là avec un score de 34%, la Ligue de Matteo Salvini s’effondre avec seulement 8,66%. La gauche stabilise son électorat et demeure aux environs de 22%.

Le parti conservateur de Viktor Orbán victorieux malgré une baisse importante

Selon les sondages à la sortie des urnes, le parti Fidesz co-fondé par Viktor Orbán obtiendrait 44% des suffrages. Une victoire pour le parti du très conservateur Premier ministre, mais un net recul par rapport aux élections de 2019 ; le parti avait obtenu 53% des suffrages.

Un déclin au détriment du parti de centre droit Tisza qui enregistrerait 32% des votes. La coalition de gauche chuterait avec seulement 8% des votes, contre 23% en 2019.

La droite espagnole victorieuse de justesse

La droite espagnole est parvenue à devancer de justesse les socialistes avec 32,4% des suffrages, contre 30,2 pour les seconds. Une légère baisse de la gauche au profit du Parti populaire qui enregistre une très forte progression : il n’avait obtenu que 20,15% des suffrages exprimés en 2019.

Le parti conservateur, alter ego ibérique de Reconquête !, en France a obtenu 10,4% des voix, en hausse de 4 points. De l’autre côté de l’échiquier politique, Podemos n’obtiendrait aucun de sièges au Parlement ; le parti de la gauche radical ne réunirait que 4,4% des voix.

En Pologne, les conservateurs supplantent les nationalistes

Le parti nationaliste Droit et Justice au pouvoir depuis 2015 en Pologne arriverait en deuxième position avec 33% des suffrages, devancé de justesse par la coalition conservatrice donnée à 38,2%.

Loin derrière, la coalition centriste réunit 8,2% des suffrages, suivie de la gauche avec 6,6% des voix.

Les conservateurs très largement majoritaires en Croatie

Avec une participation très faible qui ne s’élevait qu’à 25% à 17 heures, le parti conservateur Union démocratique croate, membre du PPE, devance largement avec 33,7% des votes le Parti social-démocrate Koalicija SDP, rattaché au S&D européen, qui obtient 27,81% de voix.

L’Union démocratique croate enregistre une très forte progression. 22,7% des votes en 2019 avaient été favorables au parti conservateur.

En Grèce, une victoire sans appel de la droite

A peine un tiers des Grecs se sont rendus aux urnes, à moins d’une heure de la fermeture des bureaux dans un pays où le vote est pourtant obligatoire.

Le parti du Premier ministre grec, Kyriakos Mitsotakis, est arrivé largement en tête avec un score estimé par les instituts de sondage entre 28 et 32 %. Loin derrière, le parti de gauche Syriza arrive en deuxième position en parvenant à réunir 15,2 à 18 % des suffrages exprimés.

Les troisième et quatrième places se disputent encore entre le parti communiste KKE (7,9% à 10,3%) et le parti nationaliste Eleniki Lysi (Solution grecque) qui obtient 7,9% à 10,3%.

En Bulgarie, le grand retour des conservateurs

Malgré un faible taux de participation d’environ 30%, le parti conservateur Gerb, rattaché au PPE au Parlement européen, obtient de 26 à 28% des suffrages exprimés, loin devant la coalition de partis réformistes estimée, elle, aux alentours de 15%.

Dans une société marquée par la nostalgie de l’ère communiste, le parti nationaliste prorusse est quant à lui crédité de 12 à 14% des voix. Le pays possède des 17 sièges au sein de l’hémicycle.

Aux Pays-Bas, l’alliance payante pour la gauche

Selon les estimations réalisées à la sortie des unes, l’alliance des Verts et du parti travailliste sous la bannière GroenLinks-PvdA devancerait le Parti de la liberté (PVV), malgré sa victoire surprise aux élections législatives de novembre dernier, avec respectivement 21,6 et 17% des voix. Il enregistre néanmoins une forte progression, puisqu’il n’avait obtenu que 11,6% des votes. La coalition du PVV avec les libéraux du parti VVD avait été très décriée par la candidate de Renaissance, Valérie Hayer. Elle plébiscitait une exclusion des seconds de son groupe Renew.

Les Verts en tête au Danemark

En forte baisse dans l’Union européenne, le parti écologiste F-Green est donné en tête des sondages et progresse nettement avec 18,4% des votes, contre 13,2% en 2019. Libéraux et socialistes sont en baisse : les premiers à 14%, contre 24%, tandis que les seconds étaient à 22% et ne sont désormais plus qu’à 15%.

La droite et l’extrême droite enregistrent eux aussi une légère baisse. Le récent parti nationaliste Démocrates du Danemark, fondé en 2022 par Inger Støjberg, n’a obtenu que 7,6% des voix.

Le Parti socialiste portugais : victoire et stabilité

D’après les premiers sondages post-scrutin, le PS portugais obtiendrait 28 à 34% des suffrages. La fourchette haute des estimations lui donnerait un score identique à celui de 2019 (33%). Il serait talonné par les conservateurs sous la bannière de la coalition Alliance démocratique qui réunit le parti social-démocrate, le parti du centre démocratique et social et le parti populaire monarchiste avec 28 à 33% des voix.

La victoire des libéraux roumains rattrapée par la progression des droites

L’alliance du Parti social-démocrate et du Parti national libéral arrive très largement en tête avec 54% des suffrages. Le parti d’extrême droite Alliance pour l’unité des Roumains poursuit sa progression dans la société avec 14% des voix. Créé en 2019, il avait obtenu 9% des suffrages lors des élections législatives de 2019.

La coalition de la droite libérale Alliance de la droite unie arrive en troisième position avec 11% des votes, soit moins de la moitié du score de 2019.

L’extrême droite finlandaise en chute libre

D’après les estimations du Parlement européen, la coalition nationale (Kok, PPE), dont est issu le premier ministre, arrive en tête du scrutin avec 24,9% des voix.  Surprise, l’Alliance de gauche (GUE/NGL) arriverait en deuxième position avec 18,3% des voix. Elle devancerait le Parti social-démocrate (15,5%) des voix, la Ligue verte (11%).

Le parti d’extrême droite est en chute libre. Il avait obtenu 13,8% en voix en 2019 ; il n’en représenterait plus que 6,7%.

Emile Douysset

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