Européennes 2024 : Le « vote sanction » contre Emmanuel Macron, carburant de nombreux électeurs
Selon une enquête Ipsos, lors de ces élections européennes, 39 % des votants ont participé au scrutin « avant tout pour manifester leur opposition au président de la République et au gouvernement ». Un « vote sanction » qui monte même à 68 % chez les électeurs du Rassemblement national.
« Je ne saurais donc, à l’issue de cette journée, faire comme si de rien n’était. » Tirant les conséquences de ces élections européennes, marquées par un écart historique entre les 31,3 % du Rassemblement national et les 14,6 % du parti présidentiel, Emmanuel Macron a décidé de dissoudre l’Assemblée nationale.
Parmi les moteurs de la défaite de Valérie Hayer, le « vote sanction » occupe une place importante. Selon une enquête Ipsos réalisée deux jours avant le scrutin pour France Télévisions, Radio France, France 24/RFI et Public Sénat/LCP Assemblée nationale, 39 % des votants se sont rendus aux urnes « avant tout pour manifester leur opposition au président de la République et au gouvernement ». Un résultat en progression de trois points par rapport à 2019.
Au contraire, seulement 10 % des électeurs affirment avoir voté pour manifester leur soutien au parti présidentiel. Un chiffre en recul de six points par rapport à 2019.
Une campagne sur fond de référendum anti-Macron
C’est chez les électeurs du Rassemblement national que ce vote d’opposition est le plus présent. Selon l’enquête Ipsos, il constitue la motivation principale de 68 % des électeurs de Jordan Bardella. Un résultat qui ne surprend pas, puisque la tête de liste du RN a toujours présenté ce scrutin avant tout comme un « référendum anti-Macron ». Par conséquent, ce sont très largement les enjeux nationaux, à 73 %, qui ont décidé les électeurs à voter pour Jordan Bardella. Seulement 27 % d’entre eux ont été attentifs aux questions européennes. À titre de comparaison, plus de 80 % des électeurs de Valérie Hayer, Raphaël Glucksmann et Marie Toussaint ont tenu compte en priorité des propositions européennes des candidats pour déterminer leur vote.
S’il est moins net, le vote à gauche a aussi été en partie motivé par la volonté de sanctionner Emmanuel Macron, notamment chez les électeurs de La France insoumise. Selon l’enquête Ipsos, 53 % des votants pour la liste de Manon Aubry citent l’opposition au président de la République comme première motivation. Des chiffres qui peuvent s’expliquer par le climat général dans lequel les Français étaient plongés, à quelques jours du scrutin. D’après l’étude d’Ipsos, l’inquiétude, l’incertitude, la fatigue et la colère étaient les quatre sentiments qui dominaient dans l’esprit des électeurs à la veille du vote. Chez les électeurs du RN, 60 % se disent en colère, un chiffre qui monte même à 66 % auprès des votants de La France insoumise.
Un désaveu inédit pour le parti présidentiel
Pour Mathieu Gallard, directeur d’études chez Ipsos, l’écart historique entre la liste du Rassemblement national et celle de Renaissance traduit un rejet inédit d’Emmanuel Macron et de son gouvernement : « En 2014, le Parti socialiste avait réalisé un score de 14 %, mais on peut y ajouter les presque 9 % de la liste écologiste, qui soutenait encore largement le président François Hollande à l’époque. Avoir un parti présidentiel en dessous de 15 %, on peut donc dire que c’est du jamais vu. »
Au-delà du désaveu du 9 juin, le rejet de la figure du président de la République ne date pas d’hier. « En 2022, Emmanuel Macron a davantage été élu par défaut que par enthousiasme », observe Mathieu Gallard, pour qui « la situation s’est tout de même dégradée depuis la réforme des retraites, qui a créé une rupture entre le parti présidentiel et les classes moyennes. »
Avec ces élections européennes, le rejet d’Emmanuel Macron franchit tout de même un cap : même chez les plus âgés, population traditionnellement acquise au parti présidentiel, le score de Renaissance chute fortement. « L’électorat macroniste ne tient plus qu’au vote des seniors de 70 ans et plus, qui sont un quart à soutenir Renaissance. Quand on passe sous la barre des 70 ans, aucune autre catégorie d’âge ne soutient le parti présidentiel à plus de 15 % », analyse Mathieu Gallard. Une base électorale qu’il faudra considérablement élargir en l’espace de trois semaines, avant les élections législatives du 30 juin.
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