Européennes 2024 : le RN largement en tête, avec 31 % d’intentions de vote, selon notre sondage Odoxa
À six mois de la prochaine élection, le Rassemblement national occupe de très loin la première place des intentions de vote, selon notre sondage Odoxa.
La route est encore longue d’ici aux élections européennes, du 9 juin 2024, mais les premières tendances se dessinent en termes d’intentions de vote. Premier rendez-vous électoral en France au scrutin direct depuis les législatives de juin 2022, elles vont être scrutées avec attention dans les différents états-majors des partis politiques. Selon le dernier baromètre Odoxa pour Public Sénat et la presse quotidienne régionale publié ce 19 décembre, si les européennes devaient avoir lieu maintenant, le Rassemblement national occuperait de loin la première place en termes d’intention de votes, avec 31 % des voix chez les personnes interrogées certaines d’aller voter et ayant exprimé un choix. Ce serait potentiellement un record pour le parti d’extrême-droite, qui avait réalisé 24,86 % en 2014 et 23,34 %, lors du dernier scrutin européen en 2019.
Avec 31 % de voix dans cette enquête, une liste conduite par de Jordan Bardella dépasserait de 10 points celle du camp présidentiel (Renaissance, Modem, Horizons). Par rapport à 2019, cette dernière sera en léger recul, puisqu’elle avait recueilli 22,42 %.
Près de 39 % des voix pour le RN, Reconquête et Debout la France
Dans ces conditions, le Rassemblement national pourrait gagner 29 sièges, sur les 81 qui reviennent à la France au Parlement européen. Il n’est pas le seul à être sur la ligne de départ à l’extrême droite. Reconquête aborde pour la première fois ce scrutin. Après son échec cuisant aux législatives, le parti fondé par Éric Zemmour à la dernière présidentielle recueillerait 6 % d’intention de votes, dans l’hypothèse d’une liste conduite par Marion Maréchal. Rappelons qu’une liste doit obtenir au minimum 5 % pour obtenir des sièges au Parlement européen : la liste Reconquête pourrait emporter 5 sièges. Nicolas Dupont Aignan, avec une liste Debout la France, serait en mesure de remporter 2 % des voix.
La liste des Républicains, que devrait conduire une nouvelle fois l’eurodéputé François-Xavier Bellamy, obtiendrait 9 %, un niveau très proche de son étiage de 8,5 % atteint en 2019.
Sous les 7 % d’intentions de vote, les Écologistes et les Insoumis à la peine
Aucun parti de gauche ne parviendrait non plus à dépasser la barre des 10 %. Une liste du Parti Socialiste conduite par Raphaël Glucksmann recueillerait 9 %. C’est malgré tout un niveau supérieur aux 6,2 % récoltés en 2019. La France Insoumise ne bougerait quasiment pas, à 6,5 % (6,3 % en 2019). Le recul serait en revanche conséquent pour les écologistes, qui ont officiellement désigné Marie Toussaint pour prendre la tête de la campagne. Dans notre sondage, la famille écologiste recueillerait 6 %, ce qui serait son plus mauvais score depuis 20 ans à des élections européennes. Il y a 5 ans, la liste Europe Écologie menée par Yannick Jadot avait recueilli 13,5 %, c’est-à-dire plus du double.
Les communistes, avec 3 % d’intentions de vote, ne seraient pas en mesure dans la projection de ce sondage, de remporter des sièges. Les différentes forces qui avaient participé à la naissance de la NUPES pèseraient ensemble 24,5 %, soit quatre points de moins en cinq ans. Le Parti radical de Gauche pourrait obtenir 0,5 % des voix, et une liste Lutte Ouvrière 2,5 %.
À noter que l’Alliance rurale conduite par Willy Schraen, créditée de 0,5 % des voix dans cette étude, n’aurait qu’un effet marginal sur les listes à droite de la majorité présidentielle.
Enfin, 3 % des électeurs interrogés font le choix d’une autre liste. Au total, 24 % parmi l’échantillon interrogé n’a pas encore exprimé d’intention de vote.
Méthodologie : l’enquête a été réalisée les 13 et 14 décembre 2023, sur Internet, auprès d’un échantillon de 1 004 Français, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. La représentativité de l’échantillon est assurée par la méthode des quotas appliqués aux variables suivantes : sexe, âge, niveau de diplôme et profession de l’interviewé après stratification par région et catégorie d’agglomération.
Chaque sondage présente une incertitude statistique que l’on appelle marge d’erreur. La marge d’erreur dépend de la taille de l’échantillon ainsi que du pourcentage observé, elle varie entre plus ou moins 2,0 et 4,3 points. Par exemple, dans un échantillon de 1 000 personnes, si le pourcentage observé est de 20 % ou de 80 %, la marge d’erreur est égale à 2,5 points : le pourcentage réel est donc compris entre 17,5 % et 22,5 %.
Les intentions de vote qui figurent dans ce rapport sont établies auprès des personnes inscrites sur les listes électorales (913 personnes) étant certaines d’aller voter et ayant exprimé une intention de vote, soit 428 individus.
En raillant les forces françaises et anglaises, armées de « pays quelconques », le vice-président américain J.D. Vance a suscité les critiques. Mais au-delà de la polémique, l’armée française, constituée en temps de paix, reste limitée, malgré des efforts récents. « On a l’éventail des armées nécessaires, mais on n’a pas l’épaisseur et la profondeur », pointe le sénateur LR Christian Cambon.
La ligne suivie par Donald Trump, qui se rapproche de Vladimir Poutine sur l’Ukraine, place le RN dans une situation ambiguë. Si le parti apprécie à la base le président américain, il commence à prendre quelques distances. « On sent bien que le sujet les embarrasse. Car il est impossible de donner raison sur toute la ligne à Donald Trump », selon Jean-Yves Camus, spécialiste de l’extrême droite. « Ils ne sont pas à l’aise », résume le politologue Pascal Perrineau.
Adopté au Sénat avec l’appui du gouvernement, l’article 8 ter de la proposition de loi sur le narcotrafic oblige les messageries cryptées comme WhatsApp ou Telegram de permettre aux services de renseignement d’accéder à certains échanges. Alors que le texte arrive en examen à l’Assemblée, la mesure fait l’objet de nombreux amendements de suppression émanant des groupes de gauche, d’Ensemble pour la République et même du RN.
« Son père, Michel Debré, premier ministre du général de Gaulle, père de la Constitution, lui transmis les valeurs du gaullisme », a salué le président du Sénat, Gérard Larcher, après l’annonce du décès de Jean-Louis Debré. « Le premier mot qui vient à l’esprit, quand on pense à lui, était républicain », lui rend aussi hommage François Bayrou.