Européennes 2024 : Guillaume Lacroix, président du PRG, « préfère la gauche plurielle à la Nupes »
Par Hugo Ruaud
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Samedi, à Paris, Guillaume Lacroix a annoncé que le Parti Radical de Gauche (PRG), dont il est président, mènerait sa propre liste aux élections européennes. Après celles des socialistes, des communistes, des écologistes et des insoumis, ce sera donc la cinquième liste de gauche, qui partira particulièrement divisée pour ce scrutin. Mais Guillaume Lacroix refuse qu’on lui en impute la responsabilité. « Hors Nupes, je ne connais qu’une seule liste, celle que nous proposons », assure l’élu rhônalpin, qui considère donc qu’il ne participe pas de la division de la gauche : « La balkanisation de la gauche, c’est dans la Nupes, c’est leur affaire ». Au contraire, Guillaume Lacroix se réjouit de ne jamais avoir cédé aux sirènes de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale au moment des législatives de 2022, dans laquelle il considère que les socialistes et les écologistes ont trahi leurs principes : « Je préfère les procès en divisions que les procès en compromissions », se justifie Guillaume Lacroix, dont le parti « ne souhaitait pas se soumettre au projet politique des insoumis, et encore moins à l’infamie d’un certain nombre de leurs responsables depuis les dernières semaines ». Pour le chef du PRG, La France insoumise s’avère infréquentable : « LFI a un projet politique qui ne correspond en rien à ce qu’est une gauche de gouvernement. Ils ont un projet politique, ils ont des méthodes aussi. Et ces méthodes sont insupportables la majorité du temps. Chacun a vu depuis maintenant deux ans, ce qu’est LFI », martèle Guillaume Lacroix, en référence, notamment, aux déclarations de certains insoumis depuis l’attaque du Hamas contre Israël, le 7 octobre.
Rassembler la gauche, en exclure LFI
Mais malgré la ligne rouge que constitue pour lui La France Insoumise, Guillaume Lacroix présente son parti comme « le seul qui prône le rassemblement » pour le scrutin des Européennes. « Au moment où notre pays connaît des tensions inouïes, on ne peut vraiment pas se permettre de jouer la bannière d’abord, il faut jouer le rassemblement, l’ouverture. Nous allons ouvrir notre liste à toutes celles et ceux qui, des déçus du macronisme jusqu’à Glucksmann ou Jadot, veulent faire une liste cohérente pour répondre aux problèmes des Français », assure le conseiller régional d’Auvergne-Rhône Alpes. Malgré ses attaques contre la Nupes, Guillaume Lacroix l’affirme, il est « pour l’union de la gauche », mais pas telle qu’elle est aujourd’hui définie. « Je préfère la gauche plurielle, à la Nupes. Je préfère l’équilibre des forces de gauche à la domination par son extrême », explique le président du PRG. Hors de question, pour lui, de s’allier avec Renaissance, pour une raison simple : « Le Parti radical de Gauche, il est à gauche », assure Guillaume Lacroix qui « n’entend plus » de gauche au sein de la majorité présidentielle.
La piste Cazeneuve écartée
La ligne politique autour de laquelle le président du PRG aimerait rassembler est « républicaine, laïque, pro-européenne ». Pour s’allier sur ce projet, Guillaume Lacroix évoque certains élus socialistes. « Je pense à Carole Delga, à Michaël Delafosse, à Nicolas Mayer Rossignol, il y a plein de socialistes avec qui je travaille. Et puis il y en a qui ne travaillent plus avec nous, et dans ce cadre-là il y a le premier secrétaire du PS (Olivier Faure), qui ne veut plus travailler avec moi. C’est son droit », regrette l’élu rhônalpin. Qui, alors, pourrait faire figure d’autorité pour incarner cette gauche plurielle ? Ce ne sera pas non plus Bernard Cazeneuve, l’ancien Premier ministre. « C’est un homme d’Etat, je ne pense pas que son rôle soit aujourd’hui d’être impliqué dans ce moment de construction des listes politiques ».
Reste que si les socialistes marquaient une rupture officielle avec La France insoumise, Guillaume Lacroix leur tendrait la main : « J’ai été de tous les combats avec les socialistes pendant des années. Ce n’est pas à moi qu’on va faire le procès de l’hostilité par principe au Parti socialiste. En 2019 je faisais la campagne de Raphaël Glucksmann aux côtés du PS. Depuis, ce n’est pas moi qui ai changé. Dans ce moment-là, où les gens ne croient plus en la politique, il ne reste qu’une chose : la clarté et la sincérité ».
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