« Il est en train de fragiliser tous nos candidats sur le terrain. Vous vous rendez compte à quel point LR à l’air ridicule quand on voit que la porte du siège a été fermée. Certains nous disent qu’il faut envoyer un serrurier […] Il faut mettre Éric Ciotti hors d’état de nuire à sa famille politique », la sénatrice LR, Agnès Evren a résumé le moment extraordinaire que son parti traverse depuis 24 heures.
Déjà traumatisée par l’annonce d’Éric Ciotti hier, dans le JT de 13h de TFI, d’une alliance entre les candidats LR et le RN aux prochaines législatives, la quasi-totalité des Républicains n’en a pas fini avec les mauvaises surprises. Refusant de démissionner malgré l’appel de Bruno Retailleau, Gérard Larcher, Laurent Wauquiez, ou encore Olivier Marleix, Annie Genevard, la secrétaire générale du parti s’est résolue à convoquer un bureau politique où doit être adoptée une présentation d’une motion de destitution du président. Dans la foulée, Éric Ciotti a contesté la légalité de ce bureau politique et à fermer les portes du siège et prié les salariés de quitter les lieux à midi. Les cadres se sont donc réunis quelques centaines de mètres plus loin au musée social du VIIème arrondissement de Paris.
« Il n’y a pas de place pour les traîtres »
A leur arrivée, de nombreux ténors LR ont eu des mots d’une violence rare, même au sein d’un parti habitué aux crises, à l’encontre du député sortant des Alpes-Maritimes. « Je me demande s’il devient fou », s’interroge la sénatrice de l’Aisne, Pascale Gruny.
« Il n’y a pas de place pour les traîtres et les putschs à la petite semaine », a lancé l’ancienne candidate LR à la présidentielle, Valérie Pécresse. Le député sortant, Aurélien Pradié évoque « une dégradation incroyable de notre vie démocratique ». « On est chez les dingues. Maintenant, ça suffit […]
Florence Portelli, vice-présidente des Républicains use du même registre sémantique. « On a envie de changer les méthodes du parti. On a un problème avec les statuts. On ne peut même pas changer (destituer) quelqu’un qui devient dingue ». A la question comment faire sortir Éric Ciotti du siège du parti. « On appellera Jordan Bardella pour le sortir de son bureau », ironise Aurélien Pradié.
L’ancien eurodéputé LR, Geoffroy Didier affirme devant les caméras « qu’il ne s‘agit pas de convaincre Éric Ciotti à quitter le parti. Il faut le forcer ». « S’il faut le déloger physiquement, nous n’hésiterons pas à le faire ». Pendant la réunion, Eric Ciotti a lui envoyé un message aux militants les invitants à soutenir sa démarche de rapprochement avec le RN en l’exprimant sur une plateforme dédiée.