Environnement : « C’est le gouvernement de la grande reculade écologique, ce n’est pas un plan écophyto, c’est le plan écomytho », tacle Marie Toussaint

A bientôt un mois du scrutin des élections européennes, Marie Toussaint, tête de liste EELV détaille son programme et défend une autre vision de l’Union européenne, pionnière dans le développement des énergies renouvelables et dans la protection de l’environnement.
Henri Clavier

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Malgré une campagne lancée très tôt, en décembre 2023, et un scrutin historiquement favorable aux écologistes, la liste de Marie Toussaint peine à décoller dans les intentions de vote. En menant une campagne sur les thèmes de la douceur et de la protection, Marie Toussaint souhaite donner le visage d’une écologie pragmatique et positive.

Rompre avec le modèle économique du « laisser-faire » et du « libéralisme généralisé »

« Le problème principal des Français c’est l’explosion de la pauvreté qui avale et aspire un certain nombre de personnes », assure l’eurodéputé qui fait le lien entre le réchauffement climatique, la dégradation de l’environnement et l’augmentation de la pauvreté. Les protestations menées par les agriculteurs au début du mois de janvier ont pu illustrer la difficulté à rendre l’écologie désirable à court terme. Un certain nombre d’agriculteurs demandait notamment un assouplissement des règles sur l’utilisation des produits phytosanitaires. Alors que le gouvernement a depuis présenté un nouveau plan de réduction de l’utilisation des produits sanitaires, l’élue écologiste dénonce un modèle économique basé sur une espèce de « laisser-faire, de libéralisme généralisé qui fait exploser la précarité ». « C’est le gouvernement de la grande reculade écologique, ce n’est pas un plan écophyto, c’est le plan écomytho », ironise Marie Toussaint qui souligne l’impact des produits phytosanitaires sur la santé des agriculteurs. Le plan écophyto, « ne répond en rien à la perte de biodiversité, aux problèmes de santé dont souffrent les paysans, ni à l’enjeu majeur du revenu des agriculteurs », poursuit la tête de liste d’EELV. 

« Les normes peuvent protéger », assure Marie Toussaint qui plaide pour l’abandon de polluants éternels. Alors qu’un texte sur l’interdiction de certains polluants éternels a été adopté en première lecture par l’Assemblée nationale, l’eurodéputé veut aller plus loin et  les interdire tous. 

« Donnons-nous une autre boussole, qui serait celle de la préservation du climat, de la biodiversité » 

Alors que la tête de liste écologiste assure que « le niveau européen, est le meilleur endroit pour lutter contre le dérèglement climatique », Marie Toussaint estime que cela passe d’abord par un changement de cap. « Donnons-nous une autre boussole, qui serait celle de la préservation du climat, de la biodiversité, de l’eau, qui est polluée, qui vient à manquer, de la santé des populations. Passons d’une économie qui détruit, à une économie qui répare, qui protège », propose la députée européenne. Pour cela, le parti de Marine Tondelier souhaite mettre en place un « Impôt sur la fortune climatique » ou encore un fonds de souveraineté écologique qui doit permettre à l’Union européenne d’investir dans les entreprises les plus polluantes afin de procéder à une réorientation de leurs stratégies de développement.  « L’Europe ne peut pas s’enfermer dans l’austérité qui entrave toutes les capacités d’investissement dans la transition écologique », ajoute Marie Toussaint qui attire également l’attention sur la composition de la nouvelle Commission européenne, conditionnée par le résultat des élections européennes. Alors que la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, n’exclut pas de s’allier avec le groupe d’extrême-droite « ECR », l’élue écologiste alerte sur la montée en puissance d’un « pacte brun ».

Partager cet article

Dans la même thématique

MAcron 3 ok
10min

Politique

« Labellisation » des médias : la polémique enfle entre Emmanuel Macron, les médias Bolloré, LR et RN

En parlant de « labellisation » des médias, qui serait faite par les journalistes et non l’Etat, Emmanuel Macron a suscité l’ire des médias du groupe Bolloré, comme du RN et des LR. Au point que l’Elysée réponde en vidéo pour démentir les « fausses informations », au risque de relancer la polémique. Sur le fond, le sujet divise. Le sénateur LR, Olivier Paccaud, va jusqu’à parler de « dérive totalitaire », quand la sénatrice PS, Sylvie Robert, salue les propos « salutaires » d’Emmanuel Macron.

Le

Mericourt: Emmanuel Macron meets with  readers of the Ebra group,
6min

Politique

Labels et régulations des médias : ce qui existe en France et en Europe

En lançant l’idée de la création d’un « label » pour les médias, Emmanuel Macron a suscité un tollé dans une partie de la classe politique. Pourtant, en France et en Europe, de nombreux acteurs, publics et privés, participent à la régulation des médias et cherchent à orienter la production des contenus vers un respect maximum des règles d’éthique et de déontologie.

Le

Environnement : « C’est le gouvernement de la grande reculade écologique, ce n’est pas un plan écophyto, c’est le plan écomytho », tacle Marie Toussaint
3min

Politique

Lutte contre la vie chère : Le Sénat vote la pérennisation du taux de TVA à 0 % sur les produits de première nécessité en Outre-mer

Un mois après l’adoption du projet de loi contre la vie chère, le Sénat a inscrit dans le budget 2026 l’un des engagements du gouvernement après les manifestations qui avait secoué la Martinique l’année dernière. Alors qu’il est prévu jusqu’à fin 2027, les élus ont voté le taux de TVA à 0 % sur les produits de première nécessité en Guadeloupe, Martinique et à La Réunion.

Le