Energie : plein pot sur le nucléaire et haro sur les éoliennes pour Marine Le Pen

Energie : plein pot sur le nucléaire et haro sur les éoliennes pour Marine Le Pen

Alors que le coût de l’énergie flambe face à la guerre en Ukraine, la candidate d’extrême droite dénonce le rôle des « mondialistes » dans la situation de dépendance au gaz russe. Dénonçant les conséquences des sanctions contre Moscou, elle veut « rendre 12 milliards d’euros » de TVA sur l’énergie aux Français.
François Vignal

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Alors que la guerre en Ukraine a mis un temps entre parenthèses la campagne présidentielle, ses conséquences l’influencent aussi. Avec la montée des prix de l’énergie et ses effets à la pompe, le sujet s’impose comme un thème central. Marine Le Pen en a profité pour présenter ses propositions lundi matin, lors d’une conférence de presse.

Ceux qui « viennent culpabiliser les Français »

La candidate dénonce une nouvelle fois les effets des sanctions contre Moscou sur la hausse des prix actuelle. « Emmanuel Macron, ses soutiens, mais aussi Valérie Pécresse ou d’autres membres des oppositions se sont engagés dans une surenchère de sanctions contre le régime de Vladimir Poutine sans se préoccuper de savoir si les conséquences ne seraient pas plus terribles pour l’économie française », pointe la candidate, qui ne semble pas pâtir dans les sondages de sa proximité ces dernières années avec la Russie de Vladimir Poutine. Elle juge responsables de la situation « les mondialistes et les fédéralistes européens, qui ont mis nos économies sous la dépendance des matières premières, du gaz et du pétrole russes ». Elle dénonce ceux qui « viennent culpabiliser les Français, en leur demandant, comme certains, privations et sacrifices ».

Lire aussi » Guerre en Ukraine : « Nous allons réduire de deux tiers notre dépendance au gaz russe », indique Thierry Breton

Sur le gaz et le pétrole, Marine Le Pen vise les autres producteurs et n’hésite pas à les qualifier de « profiteurs de guerre ». « La Norvège », « la Grande-Bretagne » ou « le Qatar » pourraient « vendre leur production au prix moyen » pour contrecarrer la hausse des prix, soit « 50 dollars » pour le gaz, et « 70 dollars » pour le pétrole « d’Arabie Saoudite ».

Taxe exceptionnelle « sur les superprofits des énergéticiens » Total et Engie

Face à la question énergétique, Marine Le Pen défend avant tout une politique « assurant l’indépendance stratégique de la France ». Sa solution, c’est un plan pour l’énergie, dénommé « plan Marie Curie ». La candidate d’extrême droite entend « abaisser la TVA sur les carburants, le fioul, le gaz et l’électricité de 20 à 5,6 % », afin de « rendre 12 milliards d’euros aux Français ». Elle entend aussi « supprimer toutes les hausses de TICPE (Taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques) décidées par Emmanuel Macron entre 2015 et 2018, pour un montant de 9 milliards d’euros, tant que le cours du baril est supérieur à 100 euros ». Par ces mesures, elle espère ainsi une réduction du prix de litre de carburant de « 32 à 50 centimes ».

Autres mesures : « Une taxe exceptionnelle et temporaire sur les superprofits des énergéticiens, notamment Total et Engie, de 2021 et 2022 », « le redéploiement de 15 milliards d’euros du bouclier tarifaire prévu par le gouvernement pour l’électricité », « la sortie du marché européen libéralisé » de l’énergie » et des « prix régulés compétitifs rétablis pour les professionnels et les industries ».

Les éoliennes « progressivement démantelées »

Dans son plan pour l’énergie, la candidate du RN mise (quasiment) tout sur le nucléaire et éclipse les énergies renouvelables. Marine Le Pen compte même supprimer toute présence d’éolienne sur le territoire… « Tous les projets éoliens en cours et les subventions seront stoppés. Les machines seront progressivement démantelées, à la charge des installateurs », soutient la candidate.

La suppression des subventions « aux énergies intermittentes » rapportera « 4 à 5 milliards d’euros de ressources publiques ainsi que 1 à 2 milliards d’euros par an de surcoût lié au raccordement au réseau des nouvelles éoliennes et panneaux solaires ». Côté solaire justement, la « production photovoltaïque sur les territoires ultramarins » pourra être maintenue « et, éventuellement, sur le bassin méditerranéen ».

20 réacteurs EPR

Pour Marine Le Pen, l’approvisionnement en électricité doit se faire avant tout par l’atome. C’est plein pot sur le nucléaire. Critiquant le plan présenté il y a quelques semaines par Emmanuel Macron, Marine Le Pen veut prolonger les centrales actuelles « jusqu'à 60 ans », lancer « cinq paires d’EPR » pour 2031, « cinq paires d’EPR 2 » pour 2036. Elle vise « l’installation de SMR », le projet de petits réacteurs, en 2031, et la relance du projet de prototype Astrid. Sans oublier la relance de la centrale de Fessenheim. Dans son plan, présenté en février, Emmanuel Macron avait annoncé la construction de six EPR2 et la mise à l’étude de huit réacteurs additionnels.

Si elle délaisse le solaire et veut arrêter l’éolien, la candidate du RN entend engager la France « sur la révolution de l’hydrogène, seule voie crédible » pour se passer des énergies fossiles, d’après la députée du Pas-de-Calais.

Baisse de la TVA sur un panier de produits de première nécessité

La candidate profite du moment pour parler aussi du secteur alimentaire, où les hausses de prix sont aussi à craindre. Marine Le Pen veut « supprimer la TVA pour un panier de produits de première nécessité », comme « les pâtes ou les produits d’hygiène », soit « 120 euros en moyenne par an et par foyer ». Une baisse de la TVA financée par « une taxation exceptionnelle sur les rachats d’actions ». Pour « produire autant » que possible, « il faut autoriser la culture des terres mises en jachère », soutient encore Marine Le Pen, qui consomme beaucoup d’énergie pour tenter de mettre à mal Emmanuel Macron sur ces questions qui touchent au pouvoir d’achat.

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