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« En Ukraine, les journalistes sont délibérément ciblés », dénonce Christophe Deloire de Reporters sans frontières
Par François Vignal
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Pour les journalistes internationaux ou ukrainiens couvrant le conflit, le danger est très grand. Trois reporters de plus sont morts. « Ça a été un miracle jusqu’à samedi de ne pas avoir de journalistes tués », souligne Christophe Deloire secrétaire général de Reporters sans frontières, qui rappelle que « plus de 300 journalistes » sont morts aussi en Syrie. Pour les jeunes journalistes qui souhaitent se rendre en Ukraine sans être préparés, il met en garde : « Ce n’est pas un endroit où on va faire du tourisme journalistique ». Entretien.
Deux journalistes, un cameraman franco irlandais, Pierre Zakrzewski, et Oleksandra Kuvshinova, une Ukrainienne qui l’accompagnait, ont été tués lundi près de Kiev dans une attaque. L’Américain Brent Renaud a été tué par balle dimanche dans la banlieue nord-ouest de Kiev. Il y a aussi des journalistes blessés. Dans ce contexte compliqué, comment les journalistes arrivent-ils à faire leur travail sur place ?
Ce n’est pas le premier conflit. En Syrie, il y a eu plus de 300 journalistes tués et peut-être des centaines de plus encore. Simplement, la problématique particulière de ce conflit en Ukraine, c’est que les journalistes sont délibérément ciblés. Ça a été un miracle jusqu’à samedi de ne pas avoir de journalistes tués, car il y a plusieurs équipes TV qui ont fait l’objet d’attaques. Maintenant, les statistiques commencent à monter.
Sur place, il y a deux problématiques différentes : celle des grands reporters et celle des journalistes ukrainiens, qui ne sont pas du tout préparés à la guerre. J’étais sur place samedi. On a ouvert un centre à Lviv pour la formation et apporter du matériel de protection. Pour les journalistes sur place, 80 % de la couverture porte sur la guerre. Et donc une bonne partie des journalistes ukrainiens se sont mis à traiter d’un sujet pour lequel ils n’étaient pas préparés. Le danger est extrêmement important pour eux. Mais le travail des journalistes est d’autant plus important pour une guerre qui a été savamment préparée par une guerre de l’information.
Quels conseils donneriez-vous aux journalistes qui souhaiteraient se rendre en Ukraine ?
Les journalistes qui se rendent sur place et qui sont expérimentés, je n’ai vraiment pas de conseils à leur donner. On entend dire qu’il y a beaucoup de jeunes gens non préparés. Evidemment, il faut avoir suivi des formations avant de se rendre sur un théâtre de guerre et être équipé. C’est le cas pour la plupart des journalistes. Ce n’est pas un endroit où on va faire du tourisme journalistique.
Jean-Yves Le Drian a rappelé l’obligation de garantir la protection des journalistes couvrant les conflits, conformément au droit international. Ce droit est-il généralement respecté sur les zones de conflit ?
Le droit international n’est évidemment pas toujours respecté. Et les moyens de le faire appliquer sont assez faibles. La dernière grande résolution du Conseil de sécurité date de mai 2015. J’étais intervenu au Conseil de sécurité à cette occasion. En tout, il y a eu deux résolutions du Conseil de sécurité sur la protection des journalistes et une résolution bi annuelle de l’Assemblée générale. Les Etats membres doivent protéger les journalistes. Et il est du devoir des belligérants de respecter ça, c’est une obligation. Mais ce qui manque aujourd’hui, c’est un mécanisme d’application du droit international. C’est pour cela que nous demandons un poste de représentant spécial du secrétaire général des Nations Unies sur la protection des journalistes.