"C'est facile": Manuel Valls a principalement visé Benoît Hamon mercredi soir pour son avant-dernier meeting avant le premier tour de la primaire initiée par le PS, en se targuant de ne pas céder à "la facilité de la démagogie".
Sans le citer nommément, l'ancien Premier ministre, qui est également revenu sur la gifle dont il a été la cible mardi en Bretagne, a critiqué le programme proposé par son ancien ministre de l'Education, qui progresse dans les sondages.
Il a de nouveau fustigé le "revenu universel de M. Hamon" qui "nécessiterait de doubler le budget de l'Etat et donc d'augmenter massivement les impôts".
"C'est facile de promettre l'impossible... lorsqu'on sait au fond de soi que l’on n’en sera jamais comptable!", a lancé M. Valls, devant 500 personnes, sympathisants mais aussi simples curieux, à Boisseuil (Haute-Vienne) près de Limoges.
"C'est facile de dire +ouvrez les frontières !+, +laissez entrer tout le monde !+, +soyez plus généreux!+ (...) C'est facile de faire sauter les interdits, de dire dans une campagne qu'on veut légaliser le cannabis (...) Comme si c’était cela, +faire rêver+, +proposer un nouvel horizon+", a-t-il lancé, visant une proposition de M. Hamon.
"C’est facile de flatter les communautarismes, de dire que la laïcité c’est bien mais qu’elle a ses limites, qu'elle serait même responsable de stigmatisations, d'humiliations", a poursuivi M. Valls, plus offensif en cette fin de campagne.
"C'est plus dur de réformer (...), plus dur de démanteler la Lande de Calais, d’organiser un accueil digne des réfugiés sur tout le territoire (...), beaucoup plus dur de combattre la délinquance, les trafics qui minent les quartiers populaires", a-t-il lancé.
L'ex-chef du gouvernement, qui mène une campagne beaucoup plus difficile que prévu, est également revenu sur la gifle que lui a infligée un jeune mardi à Lamballe (Côtes d'Armor).
"Ce coup veut dire que l’on ne veut pas discuter, que l'on veut disqualifier. Beaucoup veulent mettre la gauche à terre... celle qui assume les responsabilités. Mais moi je le refuse", a-t-il affirmé.
"Je suis la cible parce que je peux gagner", a-t-il réaffirmé. "Car la gauche que nous incarnons, c’est la digue, le point de résistance au scénario que tout le monde nous prédit, c’est-à-dire un 2e tour entre la droite dure contre l’extrême droite", a encore dit M. Valls.