La Commission européenne devrait pouvoir entrer en fonction dès le 1er décembre après l’accord entre les trois principaux partis européens sur le collège des commissaires. Un accord qui illustre la place centrale de la droite européenne, prête à s’allier avec l’extrême droite.
« Emmanuel Macron est aujourd’hui dans un autre espace-temps »
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Sur la forme, Emmanuel Macron a-t-il été convaincant ?
Il a voulu être moins hautain, mais est resté tout aussi lointain. Il avait une tonalité qui pouvait apparaître moins méprisante, notamment quand il essaye d’expliquer qu’il a compris la colère et le mécontentement.
Mais il se dégage quand même cette étrange sensation que le chef de l’Etat est aujourd’hui dans un autre espace-temps, loin du contexte social et politique actuel. On aurait dit qu’il était candidat, alors qu’il est président de la République depuis six ans.
Il a fixé un calendrier : « 100 jours pour apaiser ». Ce clin d’œil à l’histoire napoléonienne est-il bien trouvé ?
La réalité historique des 100 jours, c’est Waterloo puis l’abdication de Napoléon Bonaparte. Il est tout de même curieux qu’aucun communicant de son équipe n’ait attiré son attention sur ce point. Si cette référence est presque anecdotique sur le fond, cela caractérise tout de même une forme d’impréparation.
Sur le fond, voyez-vous quelque chose de nouveau dans le discours d’Emmanuel Macron ?
Il n’y a rien de neuf. On reste à un niveau de généralités qui ne permet pas de savoir vers quoi il souhaite s’orienter. Il a fait du en même temps : en évoquant le sujet de l’immigration, il parle à la droite ; quand il développe ses projets en matière de travail, il fait un clin d’œil à la gauche.
On a le sentiment qu’il essaye de gagner du temps, car il n’a pas de solution immédiate à sa disposition. Toutes les options qui se présentent à lui ont un tel coût politique, qu’il ne peut pas les mettre en œuvre. Dans les semaines à venir, il va devoir faire du cabotage politique et parlementaire pour rester à flot. Le président n’a pas réussi à éponger la crise et il est confronté après ce discours à un risque de réactivation du mouvement social, sous une forme qui est aujourd’hui imprévisible.
Pour sortir de l’impasse, sur le plan parlementaire, les LR sont-ils aujourd’hui la seule solution ?
On risque d’assister à une équation parlementaire qui se durcit à l’Assemblée nationale. Je ne vois pas comment le président peut élargir sa majorité. Il est difficile d’imaginer les LR continuer à être aussi bienveillants à son égard, compte tenu de l’état de l’opinion publique. Ils n’ont aucun intérêt à lui tendre la main. Même pour les députés LR les plus bienveillants, il semble difficilement acceptable dans un tel contexte de se présenter comme la béquille d’Emmanuel Macron.
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