Alors que le gouvernement demande un effort budgétaire de 5 milliards d’euros aux collectivités – « 11 milliards » selon les élus – le socialiste Karim Bouamrane affirme que « Michel Barnier est totalement inconscient ». Le PS a organisé ce matin, devant le congrès des maires, un rassemblement pour défendre les services publics.
Elections sénatoriales 2023 : les enseignements du scrutin, parti par parti
Par François Vignal
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Tout en douceur. Les élections sénatoriales 2023 se traduisent par une série de petites évolutions. Mais dans l’ensemble, le maître mot du scrutin est la stabilité, avec des variations. Stabilité de la majorité sénatoriale, légère progression de la gauche et jeu de vase communicant au sein de la majorité présidentielle, entre Renaissance et Horizons.
Bruno Retailleau se réjouit de la « stabilité » de la majorité sénatoriale
Même s’il faut attendre encore les résultats définitifs avec l’Outre-Mer, on peut dire que la majorité sénatoriale sort confortée de ce scrutin. Le président du groupe LR, Bruno Retailleau, évoquait dans la soirée, sur Public Sénat, « 3 ou 4 sénateurs perdus » pour son groupe, mais globalement, « on va retrouver une stabilité ». La droite a résisté à Paris, comme dans les Hauts-de-Seine, malgré les divisions dans ces deux départements.
Hervé Marseille, président du groupe Union centriste, l’autre pilier de la majorité, mise sur lui sur « une soixantaine » de sénateurs UC, contre 57 actuellement, soit une progression d’au moins 3 sièges. Comme le souligne le sénateur des Hauts-de-Seine, il faudra voir quel groupe choisissent, in fine, tous les nouveaux sénateurs élus. Certains se retrouvent courtisés et devraient avoir l’embarras du choix.
Le PS stable, le groupe communiste se maintient, les écolos progressent
De son côté, la gauche progresse dans son ensemble. Reste à voir si elle atteint l’objectif de passer de 92 à 100 sénateurs. Les écologistes devraient connaître la plus forte poussée. Ils affirment passer de 12 à 16 sénateurs, soit un gain de 4 sièges, notamment à Paris, avec Yannick Jadot, et avec Mathilde Ollivier, nouvelle benjamine du Sénat, élue sénatrice représentant les Français établis hors de France.
Pour le groupe PS, « nous avons une stabilité, car nous avons 33 élus par rapport à 33 sortants », explique son président, Patrick Kanner, qui ajoute que « des résultats en Outre-Mer peuvent nous permettre d’envisager une progression ».
Le groupe communiste réussit son objectif de se maintenir. « On l’atteint et il est dépassé, car à l’heure où je vous parle, on serait 17, […] et peut-être à 18 », soutient la présidence du groupe CRCE, Eliane Assassi. Ils sont aujourd’hui 15 sénateurs. « Comme tout le monde progresse, peut-être que la barre des 100 sénateurs de gauche pourrait être atteinte », espère Patrick Kanner. Pour rappel, la Nupes n’existe pas au Sénat.
Du côté de la majorité présidentielle, Renaissance recule un peu. Mais le groupe « ne descendra pas en dessous de 20 », selon le président du groupe RDPI, François Patriat. Ils sont aujourd’hui 24. Le scrutin devrait se traduire par une perte de 3 ou 4 sièges. Principales déconvenues : la défaite de Sonia Backès en Nouvelle Calédonie, celle de Julien Bargeton à Paris et d’Alain Richard dans le Val-d’Oise, à deux voix près !
« La stratégie d’implantation territoriale d’Horizons se révèle payante »
A l’inverse, le parti d’Edouard Philippe, Horizons, gagne quelques sièges. Ses sénateurs siègent chez Les Indépendants, le groupe de Claude Malhuret. « On peut se réjouir, car on sait déjà aujourd’hui […] qu’on a une progression considérable du nombre de nos sénateurs, de 25 à 30 % », avec « soit des sénateurs qui appartiennent à Horizons, soit qui sont indépendants. Mais l’ensemble, en définitive, sont des proches d’Edouard Philippe », soutient Claude Malhuret sur Public Sénat. Selon le sénateur de l’Allier, « ça prouve que la stratégie d’implantation territoriale, […] ce qui est vraiment la marque de fabrique d’Horizons, se révèle payante ». Horizons mise aussi sur des amis dans d’autres groupes afin de « tisser sa toile », petit à petit, au Palais du Luxembourg…
Enfin, le RN fait son retour à la Haute assemblée, avec trois sénateurs élus dans le Pas-de-Calais, mais aussi dans le Nord, où le parti d’extrême droite bénéficie de la multiplication des listes, qui étaient 16, et enfin en Seine-et-Marne. Pour le RN, pour qui les sénatoriales ne sont jamais un scrutin évident, cela montre qu’il réussit, petit à petit, son implantation locale dans les territoires.
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