La Commission européenne devrait pouvoir entrer en fonction dès le 1er décembre après l’accord entre les trois principaux partis européens sur le collège des commissaires. Un accord qui illustre la place centrale de la droite européenne, prête à s’allier avec l’extrême droite.
Elections sénatoriales 2023 : le PS, EELV et le PCF font liste commune à Paris
Par François Vignal
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Un petit air de gauche plurielle. La gauche partira unie pour les élections sénatoriales à Paris. C’est une liste commune PS-EELV-PCF qui se présentera devant les grands électeurs le 24 septembre dans la capitale, a appris publicsenat.fr. Une union rendue possible par un accord national entre le Parti socialiste et Europe Ecologie-Les Verts. Les « négo » avaient jusqu’ici abouti à un échec, mais les discussions n’étaient pas closes. Pas de liste Nupes en revanche. Il ne devrait pas y avoir d’accord avec LFI, le parti de Jean-Luc Mélenchon ne pesant par ailleurs presque rien dans les territoires. Seule, LFI n’est pas en mesure de faire élire de sénateur.
A Paris, seuls les socialistes et les communistes avait topé jusqu’ici. Les écologistes partaient de leur côté. Forts de leur progression aux municipales de 2020, les écolos ont deux sièges assurés. De quoi susciter des vocations et des ambitions. La désignation des candidats n’a pas été de tout repos chez EELV, avec Alice Coffin, qui a dénoncé les conditions de la consultation interne. Mais c’est bien l’ancien candidat à l’élection présidentielle, Yannick Jadot, et Antoinette Guhl, qui ont été désignés. Ils rejoignent finalement la liste PS/PCF.
Fin du blocage entre la direction du PS et les proches d’Anne Hidalgo sur la composition de la liste
Au cours d’un bureau national du PS, mardi soir, un autre blocage s’est résolu : la direction du premier secrétaire Olivier Faure a accepté la liste proposée par la fédération de Paris pour les sénatoriales. Elle demandait une place éligible, en vertu des 40% que sa ligne pèse maintenant au sein de la fédération. La ligne Faure avait appelé les socialistes parisiens, proches d’Anne Hidalgo, à revoir leur copie. Il n’y aura finalement pas de nouvelle guerre ouverte entre les deux camps. Le PS pouvait aussi difficilement se permettre un nouveau psychodrame.
Suite à l’accord, le nouvel ordre de la liste est le suivant : Rémi Féraud, sénateur PS sortant, mène toujours la liste, suivi d’Antoinette Ghul (EELV), de Ian Brossat (PCF), adjoint au maire d’Anne Hidalgo, de Marie-Pierre de la Gontrie (sénatrice PS sortante), de Yannick Jadot (EELV), de Colombe Brossel, ajointe PS à la mairie de Paris, de Bernard Jomier, sénateur apparenté PS, membre de Paris en commun. Voilà pour les sept places éligibles. A la 8e place, ce sera Anne Souyris, adjointe EELV à la mairie de Paris, puis à la 9e et 10e place, théoriquement non-éligibles, on trouve les deux candidats de la direction : Maxime Des Gayets, conseiller régional d’Ile-de-France, et Fatima Yadani, trésorière du parti.
« A partir du moment où on est tous unis, on a de très bonnes chances de conquérir la huitième place »
Si sept sièges sont sur le papier assurés, soit le nombre actuel de sénateurs de gauche, le huitième n’est pas exclu. « C’est la place charnière. A partir du moment où on est tous unis, on a de très bonnes chances de la conquérir », soutient un socialiste. La division de la droite, qui devrait avoir quatre listes, suite à l’annonce hier des listes dissidentes de Pierre Charon et de Céline Boulay-Espéronnier, a facilité l’obtention de cet accord. « Oui, cela a aidé à faire l’union, pour espérer conquérir le huitième siège. Cela permet aux écologistes d’envisager un troisième siège », reconnaît un socialiste parisien, qui souligne que « la droite est profondément divisée, contrairement à ce que raconte Rachida Dati, qui a elle-même saccagé la liste LR, en refusant Agnès Evren ». « La huitième place d’une liste commune est davantage éligible que la troisième place d’une liste tout seul. Tout seul, c’est over hypothétique. La huitième, c’est charnière », confirme un écologiste.
Du côté de la direction du PS, on fait même des projections plus optimistes. « Dans les calculs que nous faisons, c’est plutôt 8 sièges gagnables, voire plus. Et plus les divisions, notamment à droite, se feront jour, plus le 9e siège sera gagnable. La vérité, c’est que le 9e siège est charnière », soutient pour sa part le secrétaire général du parti, Pierre Jouvet, chargé des élections.
Sur le papier, la division de la droite pourrait faire le jeu de la gauche. Mais dans la pratique, il faudra voir les résultats, car un siège peut parfois se jouer à moins de dix voix. « Ce n’est pas une science exacte », rappelle-t-on. Mais unie, plutôt que divisée, la gauche a « de plus fortes chances » d’envoyer huit sénateurs au Palais du Luxembourg.