Rome Laurence Rossignol French Minister of Families

Elections sénatoriales 2023 : Laurence Rossignol sera candidate dans le Val-de-Marne

La sénatrice PS sortante de l’Oise, qui n’a pas été réinvestie dans son département, sera finalement candidate dans le Val-de-Marne, à la seconde place, derrière le communiste Pascal Savoldelli. Le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, a imposé cette solution qui passait mal localement.
François Vignal

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Du « 60 » au « 94 ». Changement de numéro. La sénatrice PS Laurence Rossignol a trouvé une nouvelle terre d’élection. Ou le PS lui en a trouvé une, c’est selon. Elue sénatrice de l’Oise depuis 2011, Laurence Rossignol sera finalement candidate dans le Val-de-Marne lors des élections sénatoriales du 24 septembre prochain. Le principe a été validé mardi soir, a appris publicsenat.fr, lors d’un bureau national du PS, qui s’est terminé à une heure plus que tardive.

Si seulement un peu plus de 80 km séparent Beauvais de Créteil, les deux préfectures, la socialiste change de région et passe de la Picardie, ou plutôt des Hauts-de-France, à l’Ile-de-France. Ce jeu de chaises musicales s’explique à l’origine par la désignation par les militants de l’Oise d’Alexandre Ouizille, premier fédéral du département, comme candidat PS. Après l’évocation de la piste de Paris, l’idée du Val-de-Marne est apparue. Mais devant les freins des socialistes locaux, les Hauts-de-Seine ont été ensuite cités, comme nous l’expliquions. Finalement, c’est bien le « 94 » qui verra arriver Laurence Rossignol. Elle sera à la seconde place, sur une liste d’union avec le communiste sortant, Pascal Savoldelli. Détail important : la seconde place est une place théoriquement éligible.

Soutien des « réseaux » féministes

Pour l’ancienne ministre des Familles, de l’Enfance et des Droits des femmes de François Hollande, c’est une issue favorable. Elle devra juste se mettre à jour de ses cotisations. Connue pour son combat sur les droits des femmes, Laurence Rossignol insiste ce mercredi matin sur cette dimension de son engagement. « Pour être une bonne ou un bon parlementaire, digne de sa fonction, il faut savoir à quelles causes on veut, en priorité, se dévouer. Les miennes sont connues : la condition des femmes et leurs droits, les violences envers les femmes et les enfants, partout. Ma conception de la politique est, avant tout, de changer le quotidien des familles. Ma désignation est la reconnaissance du travail accompli et de celui que je vais ainsi pouvoir poursuivre. Elle indique également que ces priorités sont celles du Parti socialiste et de la gauche », réagit Laurence Rossignol par communiqué. Et d’ajouter :

 Je suis heureuse et fière de mettre mon engagement au service des élus, des femmes et des hommes du Val de Marne. Mon cœur est celui d’une mère : à chaque nouvel enfant, il grandit. 

Laurence Rossignol, sénatrice PS l'Oise.

Malgré les moments de tension apparues ces dernières semaines autour de son arrivée dans le Val-de-Marne, le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, a soutenu cette solution. « Il l’a dit très clairement en bureau national : “Je défendrai la candidature de Laurence Rossignol pour les combats qu’elle mène, les réseaux qui sont derrière elle, qui ne comprendraient pas qu’elle ne soit pas réinvestie. Je le fais pour le parti, pour son parcours militant et ce qu’elle a impulsé en politique” », rapporte un socialiste. Laurence Rossignol a en effet profité d’une série de soutiens. Après une tribune trans-courants, qui a rassemblé de nombreux élus PS, Laurence Rossignol a bénéficié ensuite d’une tribune signée par une vingtaine d’associations féministes. C’est cette dimension féministe, pour une figure autant connue des plateaux télés qu’active en séance au Sénat, qui « sauve » la sénatrice.

Laurence Rossignol devrait transmettre la place à mi-mandat au troisième de liste, Jonathan Kienzlen

A la troisième place de la liste, on retrouvera un autre socialiste. Il s’agit de Jonathan Kienzlen, premier fédéral du département depuis 8 ans, également à la tête du groupe PS à la région Ile-de-France. Mais il pourrait bien se retrouver d’ici trois ans sénateur. Car pour faciliter l’obtention d’une solution, Laurence Rossignol devrait selon toute vraisemblance transmettre le relais à mi-mandat à Jonathan Kienzlen. Autrement dit, il faudrait qu’elle démissionne de son mandat, ce qui permettrait au troisième de liste de devenir automatiquement sénateur.

Jonathan Kienzlen, qui avait été désigné comme chef de file pour les sénatoriales par les militants, n’était pas le plus fervent partisan de l’arrivée de Laurence Rossignol. Aujourd’hui, il « prend acte de la décision du bureau national. Ce n’est pas ce qui était souhaité par les militants du Val-de-Marne. Néanmoins, ça respecte nos statuts, car c’est à la direction nationale de valider des candidatures d’une élection nationale ». « Maintenant, je souhaite qu’on puisse discuter avec Pascal Savoldelli et Laurence Rossignol pour faire en sorte de rassembler le plus largement possible dans le Val-de-Marne », ajoute le premier fédéral du Val-de-Marne. La température devrait maintenant redescendre d’un cran, petit à petit, prédit un autre socialiste :

 Les négociations électorales, c’est toujours pareil. Vous mettez trois chats dans une pièce, ils font tous le gros dos, ils feulent, et à un moment donné, ça se calme. 

Un élu socialiste.

Liste des écologistes

Tout est bien qui finit bien ? Presque, car les écologistes ne vont pas se satisfaire de la situation. Car l’autre information à l’issue de ce bureau national, c’est l’absence d’accord national avec Europe-Ecologie-Les Verts. Et le Val-de-Marne était dans les points chaud, en discussion avec le PS. Théoriquement, EELV devrait occuper la troisième place, au regard de son poids politique. « Tout ça va aboutir à une liste de Daniel Breuiller, évidemment », lâche un socialiste. Le sénateur EELV sortant du Val-de-Marne avait en effet menacé de lancer sa propre liste, en l’absence d’accord. Et ça se confirme. Le sénateur écolo annonce au Parisien partir en campagne, faute d’accord. En comptant la liste dissidente PS de Akli Mellouli, qui nous avait annoncé vouloir se lancer, la gauche va partir désunie dans le Val-de-Marne. Ce qui pourrait faire les affaires, à la fin, de la liste LR menée par le sortant Christian Cambon.

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