A quelques jours de l’audience qui devait avoir devant la cour de justice de le République, Noël Le Graët, par la voix de son avocat a annoncé retirer sa plainte pour diffamation contre l’ancienne ministre des Sports. Invitée dans l’émission Sport etc, Amélie Oudéa-Castéra réagit en exclusivité à cette annonce au micro d’Anne-Laure Bonnet.
Elections sénatoriales 2023 : en Moselle, la multiplication des listes pourrait réserver des surprises
Par Matias Arraez
Publié le
Jean-Marc Todeschini (PS) et Jean-Louis Masson (non inscrit) proche du RN, tous deux 22 ans sous la coupole du Palais du Luxembourg, ne soumettront pas leur nom au suffrage des grands électeurs le 24 septembre prochain en Moselle. Implantés dans leur circonscription, le départ des deux hommes devrait réserver une élection ouverte dans ce département historiquement de centre-droit et attaché aux valeurs européennes. Mais avec treize listes déposées en préfecture à Metz – une grande partie ancrée à droite ou au centre droit -, la dispersion pourrait jouer des tours aux trois autres sortants : Catherine Belrhiti (Les Républicains), Jean-Marie Mizzon (UDI) et Christine Herzog (DVD).
Mizzon-Belrhiti, le pari de l’union
Un risque de dispersion des voix, qui a poussé Jean-Marie Mizzon, sénateur UDI, et Catherine Belrhiti, sénatrice LR, tous deux sortants, à partir unis sous l’étiquette majorité sénatoriale. Une stratégie inspirée par des maires explique le premier : « C’est encourageant et c’est motivant, pour nous en tout cas. Et c’est une forme de récompense à nos yeux… du travail effectué, et une reconnaissance qu’ils ont envers ceux qui se sont investis pour les communes. »
Face aux grands électeurs lors d’une réunion publique dans la commune de Guénange, Catherine Belrhiti défend un mariage de raison : « Je fais partie de la majorité sénatoriale, de droite, Jean-Marie est centriste, mais nous travaillons ensemble et bien souvent nous allons dans le même sens quand nous prenons des décisions »
Cette union, les anciens adversaires de 2017 espèrent la voir remporter deux voire même trois sièges. « Pour l’heure, ce choix est bien ressenti. Je pense que c’est le bon choix et nous ferons le maximum de voix, c’est notre objectif », explique Jean-Marie Mizzon. En troisième position, on retrouve le Docteur Khalifé Khalifé, premier adjoint au maire de Metz, l’ancien sénateur, François Grosdidier (LR).
Horizons et les listes de centre droit en embuscade
Mais à droite, d’autres prétendants aimeraient venir jouer les trouble-fêtes. A l’image de la liste menée par l’ancienne candidate aux élections législatives de 2022, Anne Boucher. Anciennement encartée chez les Républicains, elle concourt cette fois sous la bannière Horizons mais sans l’appui de Renaissance et du Modem.
La cheffe d’entreprise sillonne le département. Et si Anne Boucher ne veut pas être réduite au fait de ne pas être élue locale, elle revendique un projet plus large de conquête du pouvoir derrière Edouard Philippe : « Le parti Horizons ce n’est pas un parti comme les autres. C’est un parti dont l’échelon de base est la commune. A travers ce parti, Edouard Philippe cherche à redonner une place centrale aux maires. Redonner du pouvoir d’agir aux maires et remettre les maires au cœur du débat public. »
Au total, une dizaine de listes étiquetées à droite ou au centre droit batailleront sur les mêmes terres
Autre sénatrice sortante remettant son mandat en jeu, Christine Herzog, aimerait rempiler au Palais du Luxembourg. Il y a six ans, numéro 2 derrière Jean-Louis Masson, l’ancienne maire d’Hertzing obtenait un siège à la surprise générale. Toutefois peu de temps après son élection, l’élue qui découvrait alors la vie de parlementaire se sépare de son colistier. « Jean-Louis Masson fait sa politique, moi je fais la mienne, souligne Christine Herzog. « Pour moi c’était très important que je reste indépendante, sans étiquette, puisque Jean-Louis (Masson) a rejoint le Rassemblement National depuis les Régionales. Donc je me suis détachée de lui mais on est restés en bons termes. Mais politiquement c’était important pour moi que je me détache et que j’explique tout cela aux élus de Moselle. Beaucoup se posaient la question. » Une précision qui compte pour la sénatrice rattachée au groupe centriste et qui revendique un soutien de son président, Hervé Marseille.
A l’extrême droite, Jean-Louis Masson ne se représentant pas, le Rassemblement National y voit une aubaine de faire un siège. Le parti de Marine Le Pen lance donc un candidat à la chambre haute dans un département qui compte trois députés bleu marine. Michel Rambour, maire de Vannecourt, une commune de 76 habitants, dit vouloir se battre pour la ruralité : « C’est l’âme de la France. C’est dans la ruralité qu’on fait le blé, l’élevage, ce sont les deux mamelles de la France, labourage et pâturage. De plus en plus, les ruralités sont oubliées… au niveau gouvernemental vis-à-vis, en privilégiant systématiquement les grandes métropoles. C’est contre ça que je veux m’élever. »
Trois listes et un imbroglio à gauche
Pour les socialistes, le candidat désigné et adoubé, par le sortant Jean-Marc Todeschini, s’appelle Michaël Weber et est maire de Wœlfling-lès-Sarreguemines. Également premier fédéral de son parti en Moselle, le prétendant au siège a réussi l’union avec le PCF, mais pas avec les Verts qui ne constitueront toutefois pas de liste pour « ne pas ajouter de la division à la division ».
« Aujourd’hui ça nous semblait important face à cette union de la droite mais aussi dans un département qui a plutôt tendance à être de droite, d’avoir cette liste d’union pour qu’un, a minima, peut-être deux sénateurs soient de gauche », détaille Michaël Weber. « Aujourd’hui, il me semble que ce qui est engagé c’est clairement la bataille pour obtenir deux sièges à l’occasion de cette élection sénatoriale et pour y parvenir il nous faut cette union. »
Une alliance décriée et qui n’empêchera une liste communiste dissidente, ralliée aux radicaux de gauche, mais aussi une liste de la France Insoumise, portée par Jean-François Secondé.
Avec la dispersion des listes, les jeux sont loin d’être faits en Moselle. Réponse le 24 septembre prochain.
Listes en Moselle pour les élections sénatoriales 2023
-ANNE BOUCHER, LA MOSELLE AVEC EDOUARD PHILIPPE (Horizons) Conduite par Mme BOUCHER Anne
-AU SERVICE DE LA MOSELLE (Union de la gauche) Conduite par M. WEBER Michaël
-AU SERVICE DES COMMUNES POUR DÉFENDRE LA MOSELLE (RN) Conduite par M. RAMBOUR Michel
-ENGAGÉS POUR LA MOSELLE (DVD) Conduite par M. MULLER Laurent
-LA RÉPUBLIQUE DES TERRITOIRES, LISTE RÉPUBLICAINE SOCIALE ET ÉCOLOGISTE (Union de la gauche) Conduite par M. GASPARELLA Philippe
-LIBRES ET INDÉPENDANTS, RÉSOLUMENT MOSELLANS (DVC) Conduite par M. COSCARELLA Salvatore
-LUCIE LAUX, LIBRES ET INDÉPENDANTS (DIV) Conduite par Mme LAUX Lucie
-MAJORITÉ SÉNATORIALE (LR) Conduite par M. MIZZON Jean-Marie
-MOSELLE CAP SÉNAT (DVG) Conduite par M. LEVÉE Frédéric
-MOSELLE UNION POPULAIRE ÉCOLOGIQUE ET SOCIALE (LFI) Conduite par M. SECONDÉ Jean-François
-PRENONS LE PARTI DE LA MOSELLE ! (DVD) Conduite par Mme HERZOG Christine
-UNE NOUVELLE ÉNERGIE POUR LA MOSELLE (DVD) Conduite par M. ALDRIN Jérémy
-UNE VALEUR SURE ET AUTHENTIQUE, “LA TERRE” (DIV) Conduite par M. BREME Jean-Marc
Pour aller plus loin