C’est une forme de ni-ni. Au cours de sa réunion hebdomadaire, le groupe LR du Sénat a réaffirmé « à l’unanimité » ce que doit être « la ligne claire et responsable de la droite française » : conserver une « indépendance » et une « autonomie », « vis à vis du camp macroniste comme du camp lepéniste », a déclaré le groupe ce 11 juin.
Cette décision survient alors que le président du parti, Éric Ciotti, devait s’exprimer au journal de 13 heures de TF1. Un article du Figaro publié ce matin, laissait entendre qu’il envisageait un accord avec le Rassemblement national, provoquant l’opposition de nombreuses figures du parti. Le député des Alpes-Maritimes a confirmé, sur l’antenne de TF1, que LR avait « besoin d’une alliance avec le RN ».
Cette perspective a été accueillie avec consternation ce matin au sein de la droite sénatoriale. Plusieurs élus que nous avons rencontrés étaient choqués par cette information. Certains ont menacé de quitter le parti, d’autres ont appelé Éric Ciotti à démissionner de ses fonctions de président du parti.
Les sénateurs, dans un communiqué, affirment que le projet du RN « n’est pas de nature à redresser la France, loin s’en faut » et que « la démagogie n’a jamais permis de conduire un pays ». Concernant la ligne vis-à-vis de la majorité présidentielle, le groupe LR considère qu’il « est hors de question d’entrer en coalition avec un président de la République qui est le premier responsable de la situation catastrophique dans laquelle la France s’enfonce ».
En opposition totale avec le choix d’Éric Ciotti, Bruno Retailleau, le patron de la droite sénatoriale, va tenir une conférence de presse cet après-midi à 15h30.