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Elections européennes : dernier jour pour le dépôt des listes, la campagne entre dans sa dernière ligne droite

Les différents partis politiques ont jusqu’à aujourd’hui, 18 heures, pour déposer leurs listes de 81 noms, équivalant aux 81 sièges à pourvoir pour l’Hexagone, au Parlement européen, avant validation au Journal Officiel, ce samedi. Avant le lancement des hostilités, jusqu’au vote du 9 juin.
Alexis Graillot

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J-23 avant le 9 juin, jour du scrutin, qui enverra les futurs 81 députés français, qui siégeront au Parlement européen pour les 5 prochaines années. A quelques heures seulement de la clôture du délai de dépôt des déclarations de candidatures, Public Sénat fait le point sur les principales questions que vous pourriez vous poser à l’approche de la date fatidique.

  • Quelles sont les principales listes en course ?

Pas de grands bouleversements du côté des principaux partis politiques, qui présentent pour la moitié d’entre eux, les mêmes têtes de listes qu’en 2019. Arrivé en tête du scrutin il y a cinq ans, Jordan Bardella conduira la liste du Rassemblement National (RN). Sont également reconduits têtes de listes, Raphaël Glucksmann (PS-Place Publique), François-Xavier Bellamy (Les Républicains), Manon Aubry (La France Insoumise).

Changement en revanche du côté de la majorité présidentielle, qui propulse la présidente du groupe Renew au Parlement, Valérie Hayer en première position, alors que celle-ci ne figurait qu’en 19e position, il y a cinq ans. L’ancienne tête de liste, Nathalie Loiseau figure en 5e position. Promotion également pour Marie Toussaint du côté d’Europe Ecologie Les Verts (EELV), colistière de Yannick Jadot en 2019, ce dernier ayant été élu au Sénat en septembre dernier.

Créé à l’occasion de la dernière élection présidentielle par le polémiste Éric Zemmour, le parti Reconquête, présente lui aussi sa liste, emmenée par Marion Maréchal.

En dessous de la barre fatidique des 5 %, seuil pour envoyer des élus au Parlement, on retrouve également Léon Deffontaines (PCF), Hélène Thouy (Parti animaliste), ou la liste iconoclaste emmenée par Jean Lassalle (Alliance rurale).

  • Où en sont les sondages ?

La tête de liste du RN, Jordan Bardella, domine très largement les intentions de vote (30-32 %), une avance quasiment deux fois supérieure au score de la majorité présidentielle (15-17 %). Cette dernière est désormais talonnée par Raphaël Glucksmann (12-14.5 %), qui se situe désormais dans la marge d’erreur.

Derrière, la bataille est rude pour la 4e place (mais également pour arriver au-dessus des 5 %). Les listes de LFI, EELV, LR et Reconquête, se tiennent toutes dans un mouchoir de poche (entre 5 et 8 % selon les instituts), sans qu’une ne parvienne à amorcer une dynamique suffisante pour se détacher des autres.

Toutes les autres listes déclarées sont en l’état actuel des choses, loin des 5 %, en tête d’entre elles, la liste communiste (2-2.5 %).

  • Quand débute officiellement la campagne électorale ?

Alors que les candidats ont jusqu’au 23 mai pour remettre leurs affiches officielles et leur bulletin de vote à la commission nationale de propagande pour contrôle de conformité, la campagne officielle démarrera le lundi 27 mai.

A la clé, la mise en place des différents emplacements d’affichage ou encore la diffusion de clips réalisés par les équipes de candidats, qui peuvent être diffusés à tout moment de la journée par les différents médias.

Quant à la commission nationale de propagande, elle dispose jusqu’au 5 juin pour faire parvenir aux électeurs et aux municipalités, l’ensemble des documents électoraux (bulletins et professions de foi).

  • Où et quand auront lieu les principaux débats entre les têtes de listes ?

D’ici le scrutin, plusieurs débats auront lieu entre les principales têtes de listes. Public Sénat, en partenariat avec la presse quotidienne régionale, avait lancé les hostilités, le 14 mars dernier (en l’absence de Jordan Bardella, remplacé par Thierry Mariani). Le 5 mai dernier, c’était au tour de RTL, M6 et Le Figaro, d’organiser un débat entre les 7 principales têtes de listes.

Ces prochains jours, ces débats vont se succéder sur différents médias. LCI inaugurera le sprint final le 21 mai, suivie par BFMTV, le 27 mai, puis CNews (en partenariat avec Europe 1), le 30 mai. A noter toutefois que pour ce dernier, Raphaël Glucksmann (PS-Place Publique) et Marie Toussaint (EELV) ont d’ores et déjà décliné l’invitation, pour marquer leur désaccord avec le positionnement idéologique des deux médias, détenus par Vincent Bolloré.

Un débat entre Gabriel Attal et Jordan Bardella sera également organisé sur France 2, jeudi 23 mai, à partir de 20h15, après le journal télévisé. Des modalités d’échange, très critiquées par Raphaël Glucksmann, ce jeudi sur notre antenne. « Est-ce que c’est le rôle du service public d’organiser un tel débat aussi proche de l’élection ? Le service public, c’est le service du public. Ce n’est pas le service du gouvernement », a-t-il tancé.

  • Jusqu’à quand puis-je faire ma procuration, et selon quelles modalités ?

Si vous ne pouvez pas vous rendre aux urnes le jour du scrutin, vous pouvez toujours demander à un autre électeur de voter à votre place. Depuis décembre 2023, il est désormais possible d’effectuer sa procuration en ligne (lire notre article), sans nécessairement se rendre en commissariat ou en gendarmerie.

S’il n’y a pas de date limite pour effectuer cette démarche, il est cependant conseillé de ne pas s’y prendre au dernier moment, au regard des délais de communication entre les différents services.

  • Le scrutin se déroule-t-il le même jour dans les territoires ultramarins et les autres pays européens ?

Si le scrutin se déroule le 9 juin sur le territoire métropolitain, ainsi que dans 20 autres pays européens, ce n’est pas le cas de six autres pays de l’Union, de même que pour les territoires ultramarins. Les Pays-Bas démarreront le processus, le 6 juin, ces derniers ayant pour coutume d’effectuer les scrutins en milieu de semaine. Le lendemain, ce sera l’Irlande qui votera à son tour.

A noter que ce vendredi 7 juin, 23h59, marquera la fin de la campagne officielle, qui impose un « silence électoral » pour les médias et l’ensemble des candidats. Sont dès lors interdits, en application notamment des articles L. 47, L. 49 et L. 49-1 du code électoral, aussi bien la veille que le jour du scrutin : « toute propagande officielle, notamment audiovisuelle », « toute réunion électorale », « toute distribution de tracts, circulaires et autres documents », « tout envoi au public, par voie électronique, d’un message ayant le caractère de propagande électorale », « tout appel téléphonique en série des électeurs afin de les inciter à voter pour un candidat », « toute publication d’un entretien d’un candidat par un quotidien », et « toute actualisation ou modification d’un site internet d’un candidat ».

En raison des différents décalages horaires, et afin que les résultats soient centralisés, le scrutin démarre samedi 8 juin pour les Français habitant Guadeloupe, en Martinique, en Guyane, à Saint-Barthélemy, à Saint-Martin, à Saint-Pierre-et-Miquelon et en Polynésie française, ainsi que les Français habitant sur le continent américain. Pour ces votants, le silence électoral démarre jeudi 6 juin à 23h59. A l’étranger, le scrutin sera ouvert en République tchèque, en Slovaquie, en Lettonie, ainsi qu’à Malte.

  • Et ensuite ?

Dès le lendemain même du scrutin, les différents chefs de majorité démarrent leurs négociations pour constituer leur groupe au Parlement européen.

Les nouveaux eurodéputés se réuniront pour la première fois en session plénière, le 16 juillet prochain à Strasbourg. Ils siégeront à Strasbourg pour cinq années, jusqu’aux prochaines élections, qui se tiendront en 2029.

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