Élections européennes : avant son discours de la Sorbonne, l’Élysée se défend de toute entrée en campagne d’Emmanuel Macron
Publié le
Ce 25 avril, tous les eurodéputés français sont invités à la Sorbonne, où Emmanuel Macron prononcera un nouveau discours pour dresser le bilan de l’action européenne de la France et évoquer les perspectives pour les années à venir. Un timing mal choisi, au même moment que les derniers votes au Parlement européen à l’occasion de l’ultime session plénière de la mandature, qui a fait grincer des dents les têtes de liste opposées à la majorité présidentielle.
À l’Élysée, on défend ce choix de calendrier, affirmant que le discours du président de la République s’inscrit dans une temporalité différente de celle de la campagne : l’adoption par les chefs d’États et de gouvernements européens du prochain agenda stratégique de l’UE, dont le vote est prévu les 27 et 28 juin prochains.
Emmanuel Macron entend ainsi « orienter et peser sur cet agenda stratégique », qui déterminera les grandes lignes des politiques européennes jusqu’en 2029. « Il faut un temps de conviction des partenaires, d’infusion des idées, qui ne peut pas se réduire à quelques jours », assure-t-on à l’Élysée pour justifier le choix d’une date précédant le scrutin du 9 juin.
« Le chef de l’État s’exprimera devant une large assemblée, qui n’est pas militante »
Des arguments qui ne semblent pas convaincre les têtes de liste de l’opposition, qui ont massivement décliné l’invitation. « Emmanuel Macron ne peut détourner les moyens de l’État au service de sa candidate », a dénoncé la cheffe de file de La France insoumise Manon Aubry dans un tweet.
Des accusations rejetées en bloc par les conseillers de l’Élysée, pour qui ce discours n’a « rien à voir avec un meeting politique » : « Le chef de l’État s’exprimera devant une large assemblée, qui n’est pas militante, qui engage la responsabilité de la France, c’est très différent d’un discours de campagne ».
Emmanuel Macron n’exclut toutefois pas de s’engager ultérieurement dans la campagne pour la liste de Valérie Hayer. La semaine dernière, dans le cadre d’une conférence de presse en marge du Conseil européen, le chef de l’État est resté évasif sur la forme que prendra sa participation, « dans les moments appropriés, dans le format et le cadre qui convient ».
Pour aller plus loin