La Commission européenne devrait pouvoir entrer en fonction dès le 1er décembre après l’accord entre les trois principaux partis européens sur le collège des commissaires. Un accord qui illustre la place centrale de la droite européenne, prête à s’allier avec l’extrême droite.
Robert Badinter, « votre nom devra s’inscrire au Panthéon », promet Emmanuel Macron lors de l’hommage national
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C’est un hommage à un « sage » et une « conscience républicaine » qui se déroulera Place Vendôme en fin de matinée, ce mercredi. Figure de la Ve République, père de l’abolition de la peine de mort, Robert Badinter est décédé la semaine dernière à l’âge de 95 ans. Le chef de l’Etat a promis de s’exprimer, dans son discours, sur une éventuelle entrée de l’avocat et ancien garde des Sceaux, au Panthéon, ce temple républicain qui proclame sur son fronton « Aux grands hommes, la patrie reconnaissante ». A peine élu président, Emmanuel Macron avait annoncé en 2017 la panthéonisation de l’ancienne ministre Simone Veil, dans un hommage rendu après son décès.
Ce mercredi, après une interprétation de la 7e symphonie de Beethoven, le chef de l’Etat s’exprimera à 12h20. Suivront une minute de silence et une Marseillaise interprétée par le Chœur de l’armée française. A 13h, Emmanuel Macron s’entretiendra avec la famille de Robert Badinter. La philosophe Élisabeth Badinter, sa veuve, a exprimé le souhait que les élus du Rassemblement national et de La France insoumise ne viennent pas à la cérémonie.
Une consigne que le RN a indiqué vouloir respecter mais pas la France Insoumise. Ancien sénateur comme Robert Badinter, Jean-Luc Mélenchon n’avaient pas tari d’éloges sur l’ancien ministre de la Justice en apprenant son décès.
La cérémonie d’hommage est à suivre sur les antennes de Public Sénat à partir de 11h30.
Robert Badinter au Panthéon : « Une reconnaissance à cet homme pour le travail qu’il a réalisé »
Le président de la Commission des Lois du Sénat salue « les mots justes » du Président de la République et avoir eu « le sentiment de vivre un moment important ». A propos de son entrée au Panthéon, l’ancien avocat trouverait cela « normal » et que cela marquerait « une reconnaissance à cet homme pour le travail qu’il a réalisé »
Patrick Kanner : un « symbole extraordinaire de le voir avec toute la République autour de lui »
Le président du groupe PS au Sénat, et ancien ministre, Patrick Kanner se dit « très fier » d’avoir pu compter dans les rangs de sa famille politique « un homme aussi exceptionnel », un « homme qui a marqué l’histoire de la France ».
Évoquant un « symbole extraordinaire de le voir avec toute la République autour de lui », le sénateur a également salué les « mots justes » choisis par Emmanuel Macron. Satisfait de l’annonce d’une panthéonisation, Patrick Kanner conclut : « Les grands hommes et les grandes femmes se retrouvent ensemble, à nous de savoir être dignes de leurs pas. »
« Votre nom devra s’inscrire au Panthéon », promet Emmanuel Macron
Fin du discours et une promesse, celle d’un hommage qui se prolongera. Le président de la République s’est déclaré favorable à une panthéonisation de l’ancien garde des Sceaux. « S’ouvre le temps de la reconnaissance de la nation. Aussi votre nom devra s’inscrire aux côtés de ceux, qui ont tant fait pour le progrès humain et pour la France, et vous attendent au Panthéon. »
Emmanuel Macron : Robert Badinter, « La République faite homme »
« Il était une âme qui crie et une force qui arrache la vie aux mains de la mort ». Dans une prise de parole d’une quinzaine de minutes, Emmanuel Macron a rendu hommage à Robert Badinter. Le chef de l’Etat a évoqué la carrière de cet avocat, devenu garde des Sceaux en 1981, s’attardant longuement sur son combat pour l’abolition de la peine de mort, en France et dans le monde.
Il a ainsi évoqué le célèbre discours prononcé à la tribune de l’Assemblée nationale le 17 septembre 1981, « plaidoirie inoubliable contre une peine capitale, qui par ces mots est pulvérisée, à son tour exécutée ». « Une majorité vota pour la loi entière, une majorité de la gauche, rejointe par quelques députés de l’opposition conduits par Jacques Chirac. » Emmanuel Macron a également cité quelques-unes des autres grandes réformes judiciaires lancées par Robert Badinter : la dépénalisation de l’homosexualité, l’indemnisation des victimes de la route ou encore la suppression des juridictions d’exception. « Il fallait encore rendre la justice plus humaine et l’humanité plus juste. »
« Il fut pendant cinq ans le ministre le plus attaqué de France, cible d’une haine dont l’écho résonne encore dans cette place Vendôme », a voulu rappeler Emmanuel Macron. Une référence, notamment, aux manifestations conduites dans les années 1980 par l’extrême droite sous les fenêtres du ministre, alors taxé de laxisme.
Devant la famille de Robert Badinter, le président de la République a aussi évoqué le couple qu’il a formé avec l’essayiste Elisabeth Badinter. « Couple dans le siècle uni par l’universel, complicité dans les épreuves et les procès, les bonheurs et les livres, presque six décennies d’une vie mêlés avec leurs trois enfants. »
« Robert Badinter, la République faite homme, la vie contre la mort », a encore résumé Emmanuel Macron, saluant « une vie vouée à défendre la dignité de chacun et l’unité de la République ». « Vous nous quittez au moment ou vos vieux adversaires, l’oubli et la haine, semblent s’avancer à nouveau », a déploré le chef de l’Etat « Je fais le serment d’être fidèle à votre enseignement et à votre engagement. Vous pourrez écouter nos voix couvrir celle des négationnistes et des antisémites. »
Robert Badinter, « un combattant de l’abolition de la peine de mort », salue Emmanuel Macron
Le Président de la République débute son discours d’hommage à Robert Badinter, depuis la place Vendôme.
La 7ème symphonie de Beethoven pour accompagner les photos de la vie de Robert Badinter
Le cercueil arrive place Vendôme
Gérard Larcher : « Robert Badinter, l’homme qui a défini son regard sur le Parlement »
« Comme tous, nous avons le grand souvenir de l’abolition de la peine de mort. Dans des souvenirs personnels, c’est celui qui m’a remis pour les archives du Sénat son discours de l’abolition. Le vrai débat avait lieu au Sénat et il y a eu une écoute, un dialogue assez extraordinaire » ajoutant que « Robert Badinter, c’est l’homme qui a défini son regard sur le Parlement : le Parlement n’est pas là pour exprimer les passions d’opinion mais pour éclairer l’avenir » salue le Président LR du Sénat.
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