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Le Sénat a adopté le budget 2025 : revivez les temps forts du vote

Le Sénat a adopté le budget 2025 : revivez les temps forts du vote

Les sénateurs ont voté en faveur du projet de loi de finances pour 2025 par 217 voix pour, 105 voix contre. Le texte sera examiné en commission mixte paritaire le 30 janvier prochain.
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Si le Premier Ministre a fait plusieurs concessions aux socialistes pour éviter la censure après sa déclaration de politique générale, la reprise de ces dispositions dans le texte issu de la commission mixte paritaire, qui aura lieu le 30 janvier, reste incertaine. Le PS avait notamment obtenu du gouvernement qu’il renonce à la suppression de 4000 postes d’enseignants, de 500 postes pour France Travail et de 924 postes pour le ministère de la justice.  

Les sénateurs PS ont annoncé qu’ils voteraient contre le texte au Sénat et tenteront de réintégrer leurs priorités dans le texte à l’occasion de la commission mixte paritaire. Une échéance qui s’annonce cruciale pour le gouvernement qui vise toujours un déficit public à hauteur de 5,4% du PIB pour 2025. Pour tenir cet objectif d’économies, le gouvernement a proposé, en séance, de nombreux amendements de dernière minute pour réduire les budgets de plusieurs ministères. Des “coups de rabot” dénoncés par la gauche avec notamment une réduction de 800 millions d’euros sur l’aide au développement, une baisse d’un milliard pour le logement et l’écologie, de 600 millions sur la recherche et l’enseignement supérieur. Une diminution des crédits alloués au sport a également été proposée par le gouvernement.  

Pour tout comprendre des enjeux de ce budget 2025, consultez notre dossier consacré à ce sujet. 

Le vote solennel et les explications de vote sont à suivre en direct sur nos réseaux sociaux et sur la vidéo ci-dessus. 

16h39

« Nous avons passé une étape, il nous en reste beaucoup d’autres », conclut Amélie de Monchalin

« Nous savons tous ici que le budget est attendu », souligne Amélie de Montchalin après l’adoption par le Sénat du projet de loi de finances. La ministre a rappelé l’instabilité dans laquelle les débats se sont déroulés tout en se réjouissant des compromis trouvés entre le gouvernement et les parlementaires. « Je veux souligner quelques points d’équilibre. D’abord sur les collectivités territoriales, les collectivités territoriales vont participer à l’effort collectif de redressement, mais l’investissement local est bien préservé », se félicite Amélie de Montchalin. Les efforts demandés aux collectivités territoriales sont en effet passés de 5 à 2,2 milliards d’euros.

« Nous avons passé une étape, il nous en reste beaucoup d’autres », prévient néanmoins Amélie de Montchalin alors que les sénateurs et les députés devront s’accorder en commission mixte paritaire à partir du 30 janvier.

16h30

« Ce budget marque le début de la réduction d’une phase de déficit excessif », se félicite le ministre de l’Economie Eric Lombard

« Je reconnais bien volontiers que la séquence ne s’est pas produite comme elle aurait dû exactement se produire », admet le ministre de l’Economie, Eric Lombard, après l’adoption du budget par le Sénat. Il remercie « tous les groupes, ici présents, d’avoir participé à ces réunions à Bercy, afin d’essayer de trouver les voies et moyens pour améliorer le texte ».

Il les « remercie, au lieu de fixer des lignes rouges, […] d’avoir fixé des priorités. Et nous avons essayé de prendre en compte le plus grand nombre de ces priorités, dans le cadre des contraintes et des axes que nous nous sommes choisis ».

« Ce budget marque le début de la réduction d’une phase de déficit excessif », soutient le ministre de l’Economie, qui se félicite de l’actualisation du déficit public pour l’année dernière. « Le chiffre de l’exécution du budget 2024, alors qu’on attendait 6,1 % (de déficit) devrait probablement – et c’est rare qu’on ait de bonnes nouvelles dans le domaine budgétaire ces temps-ci – plutôt être autour de 6 % », avance Eric Lombard, qui maintient et « confirme » auprès de « nos partenaires européens l’objectif d’atteindre 3 % de déficit en 2029 et d’atteindre en 2025 un déficit de 5,4 % ».

« Nous souhaitons privilégier la baisse des dépenses plutôt qu’une augmentation d’impôts. […] Ce n’est pas pour respecter les règles européennes – encore que – mais il en va de l’avenir de notre pays », ajoute le ministre. Pour la suite, Eric Lombard promet de « préparer avec vous ce qui sera la loi de finances 2026, qui va continuer à viser une diminution de nos déficits, pour stabiliser notre dette et donner à notre pays un avenir ».

16h28

« J’ai un peu mal à mon pays » : l’appel à la responsabilité du rapporteur général

« On a l’habitude de dire que le projet de loi de finances c’est un tunnel, on sait que c’est une affaire de 20 jours, là il est interminable », a relevé Jean-François Husson, le rapporteur général du budget (LR).  « Au regard de la gravité de la situation, j’ai un peu mal à mon pays. Je voudrais avoir une France rayonnante, celle qui a impressionné le monde au moment des Jeux olympiques, plutôt que d’avoir à redresser des comptes publics », a déploré l’élu de Meurthe-et-Moselle.

Jean-François Husson a appelé la classe politique à la « responsabilité », espérant que le Sénat et l’Assemblée nationale parviennent à un compromis lors de la commission mixte paritaire (CMP) qui se tiendra le 30 janvier autour de ce budget. Elle s’annonce inédite par son ampleur, l’Assemblée nationale n’ayant pu parvenir à débattre de l’ensemble du texte. « C’est l’avenir de notre pays qui se joue. Avec une France affaiblie, une Allemagne en difficulté, c’est le tandem à l’origine même de la construction européenne qui s’affaiblit », a encore déploré Jean-François Husson.

16h22

« On vit des moments incroyables », ironise Claude Raynal, le président (PS) de la commission des finances.

Après le vote solennel sur le budget au Sénat, le président de la commission des finances, Claude Raynal, est revenu sur le marathon budgétaire qui aura duré 164 heures. « Quand on reverra ça, on se dira qu’on est passé par un truc invraisemblable, un peu épouvantable », juge Claude Raynal en faisant l’inventaire des étapes qui ont mené à l’adoption du budget par le Sénat. « Il faut essayer de voir les choses positives, on a beaucoup appris. On a réappris ce que c’était un gouvernement qui gérait les affaires courantes. On a réappris ce qu’était une loi spéciale », s’amuse le président de la commission des finances. Malgré un ton léger, Claude Raynal n’a pas fait l’économie d’un petit tacle pour le gouvernement démissionnaire, évoquant « des ministres qui ont un peu abusé ».

« On a encore une période sympa devant nous, la commission mixte paritaire entre un Sénat qui aura voté un texte et l’Assemblée nationale qui n‘aura débattu de rien, ça va être chouette ! » conclut Claude Raynal.

16h20

Le Sénat a adopté le budget 2025 par 217 voix pour, contre 105.

A l’issue du scrutin public, sur 322 voix exprimées, 217 sénateurs ont voté pour, 105 contre. Selon les résultats détaillés du scrutin, les groupes LR, Union centriste, RDPI (Renaissance), Les Indépendants ont voté pour. Les groupes de gauche (PS, communiste et écologiste) ont voté contre, tout comme les sénateurs RN. La majorité du groupe RDSE s’est abstenue.

Pour le détail des modifications adoptées par le Sénat, notamment les nombreuses coupes budgétaires, lire notre article qui résume les principaux points à retenir.

15h25

Michel Canevet (centriste) alerte sur la « situation préoccupante » des finances publiques

Le sénateur centriste, Michel Canevet a insisté sur la « situation préoccupante » des finances publiques. « Le niveau des intérêts de la dette ne cesse de croître et risque d’obérer la capacité à agir de l’Etat pour les années à venir ». Il rappelle que son groupe avait plaidé pour plus de recettes sous la forme d’une hausse de 2 points de TVA au lieu d’augmenter de façon exceptionnelle le taux d’impôts sur les sociétés. Parmi les apports de son groupe au projet de loi de finances, il cite les propositions de sa collègue Nathalie Goulet visant à accentuer la lutte contre la fraude. Les centristes ont aussi déposé des amendements de réduction des crédits sur toutes les missions de la partie dépense.

15h19

Le RDSE s’abstiendra sur le vote du budget

« Loin d’être satisfait, mais considérant qu’il est nécessaire que notre pays se dote d’un budget, je m’abstiendrai comme la plupart de mes collègues du groupe RDSE », annonce Christian Bilhac, sénateur RDSE. L’élu de l’Hérault dresse un bilan mitigé des discussions parlementaires, déplorant notamment la seconde délibération organisée au Sénat, en décembre, lors du vote sur la première partie pour revenir sur l’augmentation du taux de certaines mesures fiscales. « Certaines avancées sont bienvenues, comme l’allègement de l’effort demandé aux collectivités qui passe de 5 milliards à 2,2 milliards, le renoncement à la suppression de 4 000 postes dans l’éducation nationale », nuance néanmoins Christian Bilhac.

15h14

Stéphane Fouassin salue « la méthode » du gouvernement

Le sénateur de la Réunion (RDPI à majorité Renaissance) Stéphane Fouassin a qualifié ce budget d’ « historique ». « Nous saluons la méthode de votre gouvernement, pragmatisme, écoute et dialogue et concertation avec l’ensemble des forces politiques et sociales et économiques », a-t-il insisté. Selon lui ce budget permettra « à la France de se doter d’un cadre budgétaire clair. Il contient des mesures, qui je l’espère, permettront de restaurer la confiance ainsi que la capacité d’action et d’initiative de nos entreprises et de nos concitoyens où qu’il se trouve ». L’élu de la Réunion a particulièrement cité les mesures à destination des Outre-mer comme l’exonération de l’augmentation de la taxe sur billets d’avion ou la baisse de la TVA en Guadeloupe, en Martinique et à la Réunion. Son groupe votera logiquement ce budget.

15h06

Christine Lavarde salue les apports de la majorité sénatoriale pour « un budget responsable »

« Le budget que nous allons voter cet après-midi est le plus mauvais budget… à l’exception de tous les autres », a ironisé la sénatrice LR Christine Lavarde à la tribune du Sénat. « Le texte que nous nous apprêtons à voter n’est pas celui de Gabriel Attal, ni celui de Michel Barnier, ni celui de François Bayrou, c’est celui du Sénat et plus précisément celui de la majorité sénatoriale, car c’est un budget responsable », a-t-elle défendu, rappelant que les modifications portées par la droite ont permis de dégager « 3 milliards d’économies supplémentaires » dans ce projet de loi de finances pour 2025.

« Je l’affirme ici avec conviction, les mesures concédées par François Bayrou au PS ne sont pas des mesures socialistes, la majorité d’entre elles avaient déjà été portées par notre groupe avant même l’envoi de la lettre du Premier ministre à Olivier Faure », a voulu épingler l’élue des Hauts-de-Seine sous les huées de la gauche. Plusieurs amendements proposés ces derniers jours par le gouvernement découlent de l’accord de non-censure établi entre l’exécutif et le PS. Pour autant, le groupe socialiste au Sénat a fait savoir qu’il allait rejeter ce budget marqué du sceau de la majorité sénatoriale droite centriste.

14h59

« Au groupe les indépendants nous estimons que la baisse des dépenses publiques est une absolue nécessité »

« Le propre des compromis politiques, c’est justement qu’ils ne sont satisfaisants pour personne », affirme la sénatrice Vanina Paoli-Gagin (Les Indépendants) qui assure que son groupe votera le budget 2025, malgré plusieurs désaccords. Vanina Paoli-Gagin regrette notamment « la dégradation de la fiscalité votée en première partie, à rebours de l’effort réalisé depuis 2017 ». « Au groupe les indépendants nous estimons que la baisse des dépenses publiques est une absolue nécessité », continue la sénatrice de l’Aube qui émet néanmoins quelques réserves concernant les choix faits par le gouvernement durant les débats. « La baisse de l’investissement dans la recherche et l’enseignement supérieur, la baisse des crédits de France 2030 et de l’écologie sont autant de renoncements », regrette Vanina Paoli-Gagin.

14h52

Christopher Szczurek (RN) se félicite que « certaines idées aient infusé », comme sur la « baisse des aides publiques au développement »

« Ce projet de loi de finances est sans doute le plus complexe de l’histoire de la VRépublique », constate le sénateur RN Christopher Szczurek. « Pour tordre les bras des parlementaires, le gouvernement (Barnier) a multiplié les fausses informations allant jusqu’à parler de shutdown à la française », dénonce le sénateur du Pas-de-Calais, alors que le RN avait finalement voté la censure, malgré les concessions faites par Michel Barnier, permettant la chute de son gouvernement.

Si le sénateur appelle à des économies, il ne faut pas les faire « en écrasant fiscalement la France qui travaille ». Dans ce budget, il estime qu’« il n’y a aucune rupture ». Mais le sénateur d’extrême droite se félicite que « certaines idées aient infusé », comme sur la « baisse des aides publiques au développement », à hauteur de 2,8 milliards d’euros. Mais globalement, « le choix de recourir à des coupes budgétaires aveugles montre que les économies sont possibles, et ce gouvernement a refusé de faire de véritables choix politiques ». Le sénateur votera contre le budget.

14h49

 « Ne vous méprenez pas sur notre famille politique », conseille Thierry Cozic (PS)

A la tribune, le sénateur socialiste, Thierry Cozic, qui sera d’ailleurs l’un des membres de la commission mixte paritaire sur le budget, a levé toute ambiguïté sur la position de son groupe. « Nous voterons contre ce budget qui n’est que le décalque du budget Barnier », a-t-il précisé avant de mettre en garde le ministre de l’Economie et des Finances, Éric Lombard. « Votre gouvernement n’a pas l’assise parlementaire suffisante pour se suffire à lui-même […] Il vous faudra en tenir compte sans quoi les mêmes causes produiront les mêmes effets ».

Et si les députés socialistes n’ont pas voté la censure du gouvernement la semaine dernière, « ne vous méprenez pas sur notre famille politique », a-t-il insisté. « Si dans nos territoires nous avons pu sentir ce besoin de stabilité, un autre besoin s’est fait sentir, c’est le besoin d’alternance », a-t-il expliqué, appelant à plus de justice sociale dans le projet de loi de finances.

14h40

Les écologistes fustigent « un budget digne de Frankenstein »

A la tribune, le sénateur écologiste, Thomas Dossus, est revenu sur l’élaboration du projet de loi de finances qualifiant le texte par le Sénat de « budget digne de Frankenstein ». « Les coupes budgétaires n’ont pas touché tous les budgets de manière lisse et homogène. Vous avez passé certains budgets à la tronçonneuse. La copie finale que nous étudions fait donc un choix, celui de sacrifier l’avenir », déplore Thomas Dossus qui regrette les réductions de dépenses sur l’aide au développement, sur le logement ou sur l’écologie. En conséquence son groupe votera contre le budget.

14h34

Les communistes annoncent « un projet de loi d’urgence économique et sociale »

À la tribune, le sénateur communiste Pascal Savoldelli a annoncé le dépôt d’ici le 30 janvier par les parlementaires de sa famille politique « d’un projet de loi d’urgence économique et sociale ». « Une loi pour répondre au chaos que vivent les Français au quotidien, cette loi que nous déposons vient des propositions des communes, des syndicats et des associations », a expliqué l’élu du Val-de-Marne. Elle comptera 20 mesures, « dont l’abrogation de la réforme des retraites et le blocage des prix. »

Le communiste a longuement fustigé le projet de loi de finances 2025, et son parcours parlementaire inédit, notamment interrompu par la censure du gouvernement Barnier en décembre. « Un budget frappé d’un triple sceau : messieurs Attal, Barnier et Bayrou », référence aux trois derniers chefs de gouvernement qui ont travaillé sur son élaboration. « Un triple saut aussi dans l’inconnu : une inconnue démocratique, sociale et fiscale. Voilà pourquoi un nouveau budget aurait été nécessaire », a-t-il déploré.

« La véritable cohérence de ce budget, c’est le refus idéologique du partage des richesses », a encore épinglé Pascal Savoldelli. « Si vous êtes si prompts à couper dans le service public, c’est pour mieux préserver un ordre de priorité : celui des grandes fortunes et des détenteurs de capitaux. »

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