La Commission européenne devrait pouvoir entrer en fonction dès le 1er décembre après l’accord entre les trois principaux partis européens sur le collège des commissaires. Un accord qui illustre la place centrale de la droite européenne, prête à s’allier avec l’extrême droite.
Consultations d’Emmanuel Macron : Les Républicains vont-ils maintenir leur refus d’une coalition de gouvernement ?
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Second round à l’Elysée. Laurent Wauquiez, le président du groupe de la Droite républicaine à l’Assemblée nationale, Bruno Retailleau, le président du groupe LR au Sénat, et Annie Genevard, présidente par intérim du parti Les Républicains, ont rendez-vous mercredi à la mi-journée, pour échanger avec Emmanuel Macron sur la nomination du futur Premier ministre et la formation d’une éventuelle coalition de gouvernement (lire notre article). Une nouvelle rencontre alors que le président de la République a annoncé hier son refus de nommer un Premier ministre et un gouvernement, qui seraient issus uniquement du Nouveau Front populaire. Emmanuel Macron appelle les partis politiques, hors RN et LFI, à faire preuve d’un « esprit de responsabilité » pour que le pays ne soit pas paralysé institutionnellement.
Alors que le blocage politique se poursuit, Les Républicains vont-ils infléchir leur ligne concernant leur participation ou leur soutien à une coalition de gouvernement ? Jusque-là, Laurent Wauquiez se cramponne au refus d’une telle coalition tout en promettant que la quarantaine députés de la Droite républicaine votera les textes du futur gouvernement qui lui conviendront.
Peine perdue pour une coalition centrale de gouvernement ?
« Que les LR participent ou non au futur gouvernement ne change rien au risque de motion de censure », estime Marc-Philippe Daubresse, sénateur LR du Nord. « Marine Le Pen pourra décider quand elle veut de censurer ce gouvernement si elle allie les voix du Rassemblement national à celle du Nouveau Front populaire. « Une telle coalition de gouvernement ne serait que fugace ».
D’autres sénateurs LR sont plus ouverts à une grande coalition centrale. « Je comprends cette position de principe de Laurent Wauquiez de ne pas participer à une coalition avec Emmanuel Macron mais est-ce que cette position sera tenable dans 8 jours ? », s’interroge Roger Karoutchi, sénateur LR des Hauts-de-Seine. « Si on parvient à faire un gouvernement allant des LR à quelques sociaux-démocrates, on peut avancer. »
Un pacte législatif avec le bloc central autour de quelques mesures ?
Sur le fond, les LR voudront-ils trouver des compromis avec les macronistes sur quelques textes législatifs à l’Assemblée nationale ?
Laurent Wauquiez et Bruno Retailleau ont présenté en juillet dernier un pacte législatif autour d’une dizaine de thèmes et notamment du retour de l’autorité et du redressement des finances publiques. Des propositions largement issues du travail de la droite sénatoriale. Reste à savoir si ces propositions peuvent être modifiées dans un processus de compromis avec le bloc central macroniste. « Il faut retenir quelques propositions et essayer de trouver un accord », conseille Roger Karoutchi. « Quel accord pour réduire la dette ? sur le budget 2025 qui approche ? Que fait-on sur la sécurité et l’immigration ? Si on arrive à trouver des zones de compromis, on peut avancer. »
Même son de cloche du côté de Valérie Pécresse, la présidente de la région Ile-de-France, qui a appelé aujourd’hui la Droite républicaine à « voter, en responsabilité, tout ce qui va dans le bon sens » et à se frayer « une voie de passage » pour « déminer » les majorités de blocage.
Un Premier ministre issu des LR pourrait-il changer la donne ?
La personnalité qui sera nommée à Matignon par Emmanuel Macron, et dont l’attente se prolonge (lire notre article), pourrait influer sur le positionnement de la droite.
« Imaginons que le président de la République demande à Xavier Bertrand ou Valérie Pécresse de former un gouvernement, on dit quoi ? Avec un Premier ministre issu des LR, nous ne pourrons pas dire non on n’y va pas… », estime Roger Karoutchi.
Un scénario auquel ne croit pas son collègue du Nord Marc-Philippe Daubresse. « Comme l’a rappelé Bruno Retailleau, toute tentative de débauchage ne fera que crisper les choses. Valérie Pécresse à Matignon ne changerait pas la donne politique et son gouvernement pourrait toujours être censuré à moyen-terme. Et puis si on prend l’exemple de Xavier Bertrand, ils se haïssent personnellement avec Laurent Wauquiez, donc aucun accord ne sera possible. »
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