La Commission européenne devrait pouvoir entrer en fonction dès le 1er décembre après l’accord entre les trois principaux partis européens sur le collège des commissaires. Un accord qui illustre la place centrale de la droite européenne, prête à s’allier avec l’extrême droite.
Congrès des maires : David Lisnard veut « dépolitiser le débat » avec l’exécutif
Par Simon Barbarit
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Avec 60 000 participants et 10 019 maires inscrits, David Lisnard avait de quoi pavoiser en arrivant Porte de Versailles, ce mardi, où se tient le 105e Congrès des maires de France. Un Congrès qui devrait le voir reconduit à la tête de la puissante association d’élus locaux. « Le renouvellement des instances n’est pas une préoccupation. Toutes les décisions ont été prises depuis trois ans à l’unanimité. Le Bureau de l’AMF est plus représentatif que jamais avec des élus plus à gauche que moi, ce n’est pas difficile. Des élus plus à droite que moi, ça existe. Mais aussi des élus proches du pouvoir comme Catherine Vautrin », a détaillé le maire de Cannes, lors d’un point presse.
Seule ombre au tableau si l’on peut dire, l’absence, une fois encore, du chef de l’Etat au Congrès, officiellement retenu par un sommet du G20 en visioconférence. Emmanuel Macron devait effectuer, comme en 2022, une visite au salon voisin réunissant les prestataires de services des collectivités et recevra mercredi soir à l’Elysée, une délégation de maires. Dans le journal Le Monde, un conseiller du Palais justifie cette absence : « Lisnard politise le Congrès […] Compte tenu de ses ambitions, ça se comprend ».
« C’est une tendance, quand on n’a pas d’arguments, de dénigrer »
David Lisnard qui a récemment inauguré le siège parisien de son mouvement « Nouvelle Energie », ne cache pas ses ambitions pour la présidentielle de 2027, mais réfute l’argument avancé par le conseiller élyséen. « C’est une tendance, quand on n’a pas d’arguments, de dénigrer. Je me refuse à personnaliser le débat et j’aimerais que la réciproque soit vraie. Ce ne sont pas des positions personnelles, mais les convictions des maires de France… Avec André Laignel (le Premier vice-président de l’AMF), nous mettons tout sur la table, chiffres à l’appui pour dépolitiser le débat », répond David Lisnard. L’AMF évalue à 7 milliards d’euros la perte « de pouvoir d’agir » des maires dans le budget 2024 du fait de la non-compensation de l’inflation.
« Je pourrais écrire le livre noir de l’absurdistan »
« Nous allons proposer de changer de cadre. Trop d’administration tue le service public. Il faut libérer les collectivités territoriales et les communes, en finir avec la recentralisation. Ce n’est pas nous qui avons demandé à être dépendants des dotations, ou que l’effort fiscal soit porté par les propriétaires », indique le maire de Cannes. Depuis plusieurs années, l’AMF ne cesse d’alerter sur les baisses de dotation et l’absence de compensation à « l’euro près » des recettes perdues notamment par la fin de la taxe d’habitation. « La recentralisation concerne aussi les dépenses qui sont fléchées par les dotations. La cause environnementale qui nous est déléguée est symptomatique de ce conformisme techno. La loi Climat et Résilience a été une bombe à fragmentations. Je pourrais écrire le livre noir de l’absurdistan », déplore le président de l’AMF.
Sur le thème « Communes attaquées, République menacée », le Congrès va revenir sur la série d’agressions qui ont marqué l’année 2023, de l’incendie criminel au domicile du maire de Saint-Brevin (Loire-Atlantique) à l’attaque à la voiture-bélier qui a visé celui de son collègue de L’Haÿ-les-Roses (Val-de-Marne) lors des émeutes de l’été. Une enquête Cevipof publiée dimanche et à laquelle près de 8.000 maires ont répondu alerte sur un nombre « exceptionnellement élevé » de démissions d’élus depuis 2020, signe d’une « fatigue républicaine » et d’un sentiment d’ « empêchement » et d’ « impuissance » des élus.
Si le président de la République sera absent, pas moins de 15 ministres sont attendus mais également des personnalités politiques comme François Hollande, Edouard Philippe, Laurent Fabius ou encore Alain Juppé. « C’est ici que ça se passe. C’est un magnifique rassemblement de la France réelle. C’est le Congrès des maires, pas celui de l’Elysée », rappelle David Lisnard.
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