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Conflit Israël-Hamas : « Ursula von der Leyen a été pathétique en tant que présidente de la Commission européenne »
Par Henri Clavier
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« Il faut que l’Union européenne pèse beaucoup plus pour éviter la catastrophe », appuie directement l’ancien député européen, Yannick Jadot. Si la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, s’est rendue en Israël dès le 13 octobre, avant la plupart des chefs d’Etat et de gouvernement occidentaux, cette visite a été largement critiquée. « Ursula von der Leyen a été complètement à côté de la plaque », tranche Yannick Jadot selon lequel cette visite n’a pas permis d’avancer dans la résolution du conflit.
« Elle a participé à ce que le Sud global considère que l’Occident est dans le deux poids, deux mesures »
« La façon dont elle a considéré qu’il faut dire nous sommes au côté du peuple israélien mais en justifiant toutes mesures de représailles du gouvernement israélien, c’était la ligne à ne pas franchir », explique Yannick Jadot qui considère que la présidente de la Commission européenne aurait dû prendre le temps d’adopter une position plus mesurée. En se précipitant en Israël, « Ursula von der Leyen a été pathétique en tant que présidente de la Commission européenne ».
Surtout, le sénateur de Paris considère que cet empressement, alors même qu’Ursula von der Leyen n’est pas chargée de la diplomatie européenne, a marginalisé la voix de l’Union européenne en apportant un soutien inconditionnel à Israël. « Elle a participé à ce que le Sud global considère que l’Occident, aujourd’hui, est en permanence dans le deux poids, deux mesures », continue Yannick Jadot, conscient de la polarisation autour du conflit israélo-palestinien. Par ailleurs, la diplomatie européenne n’est pas parvenue à clarifier certaines ambiguïtés de sa position, pointe Yannick Jadot : « L’Union européenne qui défend la solution à deux Etats doit aussi prévoir la reconnaissance de l’Etat de Palestine ». Pour le sénateur de Paris, la clarification de la position européenne pourrait permettre d’aller vers « ce qu’il faut » c’est-à-dire « l’arrêt des bombardements ».
« Son mandat futur dépend des élections européennes »
Comme le précise Yannick Jadot, Ursula von der Leyen « a donné un visage à la Commission européenne », notamment avec la guerre en Ukraine. Une incarnation freinée depuis un an par « un atlantisme un peu bas de front », juge le sénateur de Paris. Si Ursula von der Leyen a cherché un équilibre politique au niveau européen, l’ancien député européen alerte sur le « réalignement avec la droite allemande, elle-même plutôt attirée par l’extrême droite ».
Les raisons de son soutien indéfectible à Israël et d’un alignement croissant sur les Etats-Unis s’expliquent par la volonté d’Ursula von der Leyen de briguer un nouveau mandat, en 2024. « Son mandat futur dépend des élections européennes de 2024, oui, elle donne des gages à la droite », rappelle Yannick Jadot.