Colère des agriculteurs : la politique européenne « est un suicide », fustige Nicolas Dupont-Aignan

Tandis que la grogne des agriculteurs monte en intensité dans tout le pays, les souverainistes sont nombreux à dénoncer la responsabilité de l’Union européenne dans la souffrance du secteur agricole, responsable selon eux, de leur imposer une forme de concurrence déloyale.
Hugo Ruaud

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“L’Union européenne et le gouvernement français ont décidé consciemment de réduire la production européenne”. Pour Nicolas Dupont-Aignan, président du parti Debout la France, l’Union européenne et le gouvernement sont responsables de la crise actuellement traversée par le secteur agricole. L’ancien candidat à la présidentielle dénonce les différents accords de libre-échange passés entre l’Europe et le reste du monde, dont pâtiraient selon lui les agriculteurs. Ces textes, à l’instar de l’accord qui pourrait être passé entre l’Union européenne et le Mercosur, reviennent à “importer moins cher, et à mauvaise qualité environnementale”, fustige Nicolas Dupont-Aignan. “D’un côté on ouvre les frontières à des produits qui ne respectent pas nos normes et de l’autre on organise la décroissance de la production”, s’indigne le député, qui qualifie cette politique agricole de “suicide”.  “Les agriculteurs souffrent depuis des années, dans un silence incroyable”, déplore Nicolas Dupont-Aignan. Depuis plusieurs jours, les actions des agriculteurs se multiplient un peu partout en France.

 

Le Green Deal dans le viseur

 

Plusieurs autoroutes sont bloquées, ou en passe de l’être. Les faibles revenus, l’empilement des normes européennes et la hausse des charges sont autant de griefs que dénoncent deux des principaux syndicats agricoles, les Jeunes agriculteurs et la FNSEA, en partie à l’initiative de la gronde. Les représentants de ces deux syndicats se sont rendus lundi 22 janvier à Matignon afin d’exposer leurs revendications au Premier ministre, Gabriel Attal. Mais aucune “solution concrète” n’est ressortie de cette rencontre. Pour Nicolas Dupont- Aignan, de toute façon, “ce ne sont pas des mesures de court terme dont on a besoin”. Pour le président de Debout la France, le problème est structurel, et vient “de Bruxelles”. “La production agricole de céréales baisse de 10% par rapport aux cinq dernières années”, déplore Nicolas Dupont-Aignan, qui prétend que l’on “interdit à des agriculteurs de cultiver”, quand, “au même moment, on ouvre les vannes des importations : c’est criminel”. Dans le viseur de l’ancien candidat à l’élection présidentielle, le Green Deal, cet ensemble législatif qui vise à rendre l’Union européenne neutre en carbone d’ici à 2050, qui se traduit par une inflation des normes environnementales, notamment dans le secteur agricole.

 

Mettre fin aux traités de libre-échange

 

A quelques mois des élections européennes, l’Union européenne se retrouve d’ailleurs sous pression : les ministres européens de l’agriculture se réunissent mardi pour tenter de désamorcer les tensions. Mais pour Nicolas Dupont-Aignan, la solution est “assez simple”: mettre fin aux accords de libre-échange. Le député plaide pour “le refus d’appliquer le Mercosur, la dénonciation de certains accords comme l’accord avec la Nouvelle-Zélande, l’abandon de la jachère, l’abandon du Green Deal. Parce que derrière la souffrance des agriculteurs, il y a l’autosuffisance alimentaire. A force d’importer des produits du bout du monde. C’est anti écologique, c’est mauvais pour notre santé, pour notre autosuffisance alimentaire, et on continue… A un moment il faut dire stop”. Un discours hostile à l’Europe que l’ancien candidat à l’élection présidentielle aura l’occasion de porter d’ici le 9 juin, date des élections européennes, suffrage auquel Débout la France compte se présenter. “Debout la France a un projet très précis : nous voulons mettre fin à l’Union européenne, nous voulons reconstruire une Europe des nations, nous voulons la fin de la Commission européenne”, clame Nicolas Dupont-Aignan, convaincu que son parti franchira la barre des 5% nécessaires pour obtenir des sièges au Parlement européen, et ce malgré la présence du Rassemblement national et de Reconquête sur le même crédo.

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