« C’est à gerber ! » : les propos d’Emmanuel Macron sur les personnes transgenres ne passent pas auprès de Mélanie Vogel
Par Alexis Graillot
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Les récentes sorties du chef de l’Etat ne passent pas auprès des élus de gauche, alors qu’Emmanuel Macron semble concentrer ses coups sur le Nouveau Front Populaire au cours de cette campagne législative éclair.
Interrogée par Public Sénat, Mélanie Vogel est revenue sur ces différents propos, dénonçant « l’utilisation de l’imaginaire de l’extrême-droite ».
« Il préfère l’extrême-droite, son programme, ses valeurs, ses repères »
Alors que le président de la République a qualifié le programme de l’alliance de gauche comme étant « immigrationniste », la sénatrice écologiste dénonce un vocable emprunté par le RN au cours des dernières campagnes présidentielles de 2017 et de 2022 : « Sur le terme, c’est la manière dont Marine Le Pen avait qualifié le programme de Mélenchon ». Et de continuer ulcérée : « Après les emprunts de décivilisation, d’islamo-gauchisme, le prochain coup, c’est quoi, il va nous dire qu’on va organiser le grand remplacement ? ». De son côté, Mélanie Vogel réfute en bloc ces accusations, affirmant que la loi immigration n’aura « aucun impact sur les flux migratoires, mais seulement sur la précarisation des personnes qui n’ont pas de papiers ».
Une « offensive transphobe »
De la même manière, l’élue des Français de l’étranger s’est montrée atterrée quant à la réaction du chef de l’Etat sur la proposition du NFP de permettre le changement d’état civil des personnes transgenres en mairie, au lieu de se rendre au tribunal. Une proposition que le chef de l’Etat avait qualifiée de « complètement ubuesque », en marge d’un déplacement. « C’est à gerber », s’est émue la sénatrice, pour qui les propos d’Emmanuel Macron sont non seulement « transphobes », mais également « alimentés par un imaginaire de l’offensive transphobe coordonnée par des mouvement réactionnaires qui ont atterri en France il y a quelques années ».
« On ne change pas de sexe à la mairie, mais seulement l’état civil », tempère-t-elle de son côté, ajoutant que cette promesse constituait « un engagement d’Emmanuel Macron lui-même ». Le président de la République avait en effet promis en 2022 de faciliter la transition de genre, comme il l’avait expliqué auprès du magazine Têtu : « Les personnes qui s’engagent dans un processus de transition doivent être respectées dans leur choix et leur vie ne doit pas être rendue plus complexe par des procédures administratives si elles sont inutiles », avait-il alors argué. Pour Mélanie Vogel, il s’agit « simplement de permettre de s’auto-déterminer ».
« Le chiffrage du programme du NFP n’est pas finalisé »
La sénatrice écologiste a également été questionnée sur les détails du programme du NFP, alors même que le chiffrage des différents mesures promises par l’union de la gauche fait polémique au sein même de celle-ci. A cet égard, l’ancienne vice-présidente socialiste de l’Assemblée nationale, Valérie Rabault a estimé que l’application du programme de l’alliance tel qu’exprimé aujourd’hui, pourrait creuser les déficits, à hauteur de 106 milliards d’euros sur la période 2024-2027. Une affirmation que souhaite nuancer Mélanie Vogel : « Le chiffrage est en cours, il n’est pas encore finalisé », explique-t-elle, arguant que « les dépenses seront compensées par de nouvelles recettes ». Néanmoins, la sénatrice reconnaît qu’en cas de victoire, « il faudra arbitrer certaines séquences, certains équilibres, la progressivité de certaines mesures ».
Toutefois, dans cet arbitrage, pas question pour l’élue de sacrifier l’écologie, grande oubliée de cette campagne législative éclair : « On ne parle pas assez de l’écologie alors que c’est un des enjeux du siècle », déplore-t-elle, martelant que « l’investissement écologique sera au cœur du programme » du NFP.
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