Après la chute du gouvernement de Michel Barnier, le chef de l’Etat dispose d’une marge de manœuvre aussi réduite qu’au lendemain des législatives anticipées pour trouver un nouveau Premier ministre, dans la mesure où les équilibres politiques restent les mêmes à l’Assemblée nationale, observe le sondeur Stéphane Zumsteeg, invité de Public Sénat ce mercredi 4 décembre. Toutefois, l’échéance budgétaire de la fin d’année devrait pousser Emmanuel Macron à agir rapidement.
Censure du gouvernement Barnier : à quelle heure aura-t-on les résultats du vote ?
Par Quentin Gérard
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Plus que quelques heures à patienter. Deux jours après le déclenchement de l’article 49.3 par Michel Barnier sur le projet de loi de finances de la Sécurité sociale (PLFSS), l’Assemblée nationale va débattre et voter deux motions de censure ce mercredi 4 décembre. L’une déposée par le Nouveau Front Populaire et l’autre par le Rassemblement national. Celle de la gauche devrait aussi être votée par les troupes de Marine Le Pen. Elle a donc toutes les chances de renverser Michel Barnier.
Pour que ce soit le cas, il faut qu’elle recueille au moins 288 voix. Le seuil de la majorité absolue de 289 sur 577 n’est pas nécessaire car trois législatives partielles sont en cours. Si le gouvernement est bel et bien renversé par une motion de censure, ça serait une première depuis plus de soixante ans. La seule fois où c’est arrivé sous la Ve République est en 1962. Cependant, c’était après le dépôt d’une motion de censure spontanée et non après un 49.3. La situation serait donc inédite.
Plus de 2 h 30 de débat
Concrètement, cet après-midi, les débats devaient débuter à 16 h 00 heures. Cependant, une motion de rejet préalable a été déposée par La France Insoumise sur la lecture des conclusions de la commission mixte paritaire sur le projet de loi de fin de gestion. Un texte examiné juste avant les motions de censure. Avec 75 pour et 284 contre, il n’a pas été adopté par les députés.
Les débats sur les motions de censure vont donc débuter vers 16h50. Les deux motions de censure sont débattues en même temps. Un orateur de chaque groupe parlementaire prendra la parole. Eric Coquerel, pour La France Insoumise, ouvrira le bal pour 10 minutes. Marine Le Pen, pour le Rassemblement national, arrivera ensuite pour 15 minutes. Boris Vallaud, pour les socialistes, suivra pour 10 minutes.
Puis la Droite républicaine, les écologiques et le MoDem pour 15 minutes chacun. Avant 10 minutes pour Horizons, Liot, les communistes et l’Union des droites pour la République. Gabriel Attal pour Ensemble pour la République prendre la parole pour 35 minutes. Les députés non-inscrits termineront la séquence avec 5 minutes. Soit au total plus de 2 heures 30 de débat pour les différents groupes. Ce n’est qu’à l’issue de ces douze interventions que Michel Barnier se présentera au perchoir et prendra à son tour la parole pour un temps illimité.
Un vote vers 19 h 45
C’est donc vers 19 heures 45 que Yaël-Braun Pivet, la présidente de l’Assemblée nationale, invitera les députés à aller voter. A la différence des autres textes, les motions de censure ne sont pas votées dans l’hémicycle, mais dans des salles voisines. Toutefois, le scrutin est bien public. Une liste des députés ayant voté la motion sera publiée sur le site de l’Assemblée nationale après l’annonce des résultats.
Les députés voteront d’abord la motion de censure du Nouveau Front Populaire. La procédure devrait durer 45 minutes. Ensuite, la séance reprendra dans l’hémicycle et Yaël Braun-Pivet annoncera les résultats. On devrait donc savoir si le gouvernement de Michel Barnier est renversé aux alentours de 20 heures 30. Si la première motion de censure n’obtient pas au moins 288 voix, les parlementaires iront voter pour la seconde. Mais celle-ci, portée par le Rassemblement national n’a aucune chance d’être soutenue par les forces de gauche.
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