Campagne électorale : ce qui change vendredi à minuit

Campagne électorale : ce qui change vendredi à minuit

La campagne officielle se termine ce vendredi soir à minuit. Les candidats n’auront plus le droit de s’exprimer, et les médias ne pourront plus diffuser d’interviews ou de sondages jusqu’à la fermeture des derniers bureaux de vote dimanche soir à 20h.
Louis Mollier-Sabet

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Rideau. Ce vendredi soir à minuit prend fin la période officielle de la campagne électorale en France métropolitaine, alors que dans certains territoires d’Outre-mer, la période de réserve a déjà commencé en raison des décalages horaires. La justification de cette période de réserve se trouve à l’article L. 48-2 du code électoral qui prévoit qu’il est « interdit à tout candidat de porter à la connaissance du public un élément nouveau de polémique électorale à un moment tel que ses adversaires n’aient pas la possibilité d’y répondre avant la fin du scrutin. » Un communiqué datant du 4 avril de la Commission nationale de contrôle de la campagne électorale en vue de l’élection présidentielle (CNCCEP) détaille les obligations que cette interdiction fait peser sur les candidats et leurs équipes.

Silence radio pour les candidats jusqu’à dimanche 20h

Jusqu’à dimanche, 20h, les candidats ne pourront plus diffuser « aucun message ayant un caractère de propagande électorale », même sur leurs réseaux sociaux ou « par voie électronique. » La CNCCEP « demande » même aux candidats de « figer » le contenu de leurs sites internet, en supprimant tout dispositif d’actualisation automatique ou « permettant un échange interactif avec les électeurs. » Ainsi tout tchat bot, FAQ ou même plateforme d’appel téléphonique devront être suspendus ce vendredi soir à minuit.

Les candidats et leurs soutiens ne pourront par ailleurs plus tenir de réunion publique. De même, leurs militants ne pourront pas tracter ou distribuer – en physique ou ligne – quelque document de propagande électorale que ce soit.

Interdiction pour les médias de diffuser des messages des candidats

Les règles sont aussi contraignantes pour les médias. « La presse écrite et audiovisuelle » a l’interdiction de diffuser « une interview des candidats ou de leurs soutiens. » À partir de ce soir, vous ne verrez donc plus d’interviews des candidats dans les matinales de radios et de télévision, ou bien dans la presse écrite ou en ligne, comme cela fut très régulièrement le cas ces dernières semaines.

Vous pourrez les voir aller voter, mais sans que les médias leur donnent la parole. Les émissions enregistrées précédemment ou les articles publiés avant ce soir 20h pourront rester accessibles en ligne ou sur les plateformes de vidéo à la demande, mais aucune nouvelle émission et aucun nouvel article donnant la parole au candidat ou à leurs équipes ne pourront être diffusés après cette date.

La diffusion de sondages, peu importe quand ils ont été réalisés, est interdite

Depuis une loi de 2002, la publication de sondages n’est plus interdite une semaine avant le scrutin, mais seulement « la veille de chaque tour de scrutin ainsi que le jour de celui-ci. » Ainsi, vous ne verrez plus de nouveau sondage publié à partir de ce vendredi minuit. Mais vous ne verrez pas non plus d’anciens sondages être mis en avant par les chaînes télé, la presse écrite ou la presse en ligne, parce « qu’aucun sondage, aucun résultat partiel, aucune estimation des résultats ne peut non plus faire l’objet d’une quelconque diffusion », alors que la campagne officielle est terminée.

À cet égard, la CNCCEP a « obtenu » des principaux instituts de sondage « l’assurance qu’aucun d’entre eux ne réalisera le 10 avril de sondages ‘sortie des urnes’ », afin que le jour du scrutin, d’éventuelles « références » à des prétendus résultats de tels sondages ne soient pas étayées. La CNCCEP appelle aussi à la prudence puisqu’aucune information fiable ne pourra de toute façon être établie avant 19h45 « au plus tôt », étant donné que les premiers bureaux de vote fermeront à 19h.

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