Alors que les députés PS soutiennent l’abrogation de la réforme des retraites portée par La France insoumise, qui efface également le mécanisme mis en place par l’ancienne ministre de la Santé Marisol Touraine sous François Hollande, le sénateur Bernard Jomier (Place publique), appelle les parlementaires de gauche à ne pas aller trop loin face aux enjeux démographiques.
Calais : la gauche a mis les migrants « à l’abri »… des regards
Par Estelle Ndjandjo
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Les mots sont calibrés. On ne parle plus de jungle, mais de lande. On n’évacue pas, on met à l’abri. Pour le linguiste Dominique Maingueneau, la jungle est un lieu hors de la cité qui échappe aux politiques : « Le mot jungle représente un espace hors contrôle. La mise à l’abri elle, ne donne pas de perspective politique claire. Il est évident que mettre à l’abri c’est protéger d’un danger. On se contente de donner une image de bienfaisance ponctuelle». Pour Violaine Carrère, chargée d’études au Gisti (groupe d’information et de soutien des immigrés) le gouvernement reste flou. Elle s’interroge sur ses intentions : « De quoi les migrants sont-ils mis à l’abri ? Dans un premier temps, on pense aux intempéries. Les migrants doivent être au chaud. Mais ils sont aussi mis à l’abri des regards des riverains ».
Trentième évacuation à Stalingrad
Depuis 2014, c’est la trentième évacuation de camps de migrants au nord de Paris. La crise migratoire est désormais visible dans les rues de Paris. Pour gérer cette situation, Anne Hidalgo crée un « camp humanitaire » d’une capacité de 450 places, Porte de la Chapelle. Selon Michel Bettan, communiquant pour Havas Paris, la maire socialiste a trouvé une occasion en or pour se replacer dans l’échiquier politique : « Dans quelques mois, il y a une primaire à gauche. Anne Hidalgo pourrait potentiellement être candidate. Elle veut montrer sa différence avec Manuel Valls. Lui c’est la fermeté, elle l'humanitaire ». Anne Hidalgo chercherait donc à conforter son électorat de gauche, majoritaire dans le nord de Paris.
À l’approche de la présidentielle, le gouvernement souhaite lui aussi rassurer l'électorat socialiste. Une action aussi humanitaire soit-elle, peut donc se transformer rapidement en opération politique.
Retrouvez « Déshabillons-les », samedi 19 novembre à 15h.