Un mois après sa nomination à Matignon, François Bayrou prononce son discours de politique générale devant l’Assemblée nationale à partir de 15h. Sur la réforme des retraites, le Premier ministre veut remettre « en chantier le sujet des retraites ».
Cabinets de conseil : la commission d’enquête rendra son rapport mi-mars
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Après avoir mené 26 auditions, la commission d’enquête lancée par le groupe communiste et présidée par Arnaud Bazin (LR) a annoncé qu’elle rendrait son rapport « mi-mars. » Pour évaluer l’influence des cabinets de conseil dans la fabrique des politiques publiques, la commission d’enquête a d’abord auditionné des représentants de l’Etat pour comprendre quelle était la stratégie du gouvernement et des administrations publiques en la matière. Ainsi Thierry Lambert, délégué interministériel à la transformation publique, Claire Landais, secrétaire générale du gouvernement, et Amélie de Montchalin ont été entendus sur la doctrine des pouvoirs publics en la matière. Si Amélie de Montchalin a annoncé un meilleur encadrement du recours à l’expertise externe à l’administration, la question autour de conflits d’intérêts et la pertinence de telles prestations a été posée par la rapporteure communiste Éliane Assassi, avec notamment 496 000 euros facturés à l’Education nationale par McKinsey pour l’organisation d’un séminaire et d’un « benchmarking » destinés à « anticiper les évolutions du métier d’enseignant. » Ainsi, la commission d’enquête a auditionné Didier Migaud, président de la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP), qui a détaillé le travail de la HATVP pour prévenir les conflits d’intérêts quand des hauts fonctionnaires partent dans ces fameux cabinets de conseil.
Pour prendre en compte l’autre versant de cette externalisation de l’expertise publique, la commission d’enquête a donc aussi auditionné les représentants des fameux cabinets de conseil, et notamment le désormais célèbre cabinet McKinsey, le Boston Consulting Group (BCG), ainsi qu’Accenture, JLL France et Citwell Consulting. Les sénatrices et sénateurs ont aussi entendu Frédéric Pierru, politologue au CNRS et spécialiste des questions de politiques sanitaires et hospitalières, qui a mis en évidence un recours « omniprésent » et croissant aux cabinets de conseil dans le domaine de la santé. Des représentants de Santé publique France et de l’ARS d’Île-de-France ont donc été entendus, de même que Martin Hirsch, le directeur général de l’AP-HP. Ce dernier a notamment déclaré – sous serment – qu’un consultant prétendument proche de l’Elysée et de Matignon l’aurait mis en garde contre des « ennuis » s’il ne faisait pas appel à lui.
Olivier Véran auditionné le mercredi 2 février à 18h15
Pour continuer ses travaux, la commission d’enquête a encore prévu d’auditionner trois ministres : Florence Parly le mardi 1er février à 16h30, Cédric O, le mercredi 2 février à 16h30, suivi d’Olivier Véran à 18h15. Les directeurs des écoles du service public (Institution national du service public – l’ex ENA – Polytechnique, Sciences Po Paris et l’Ecole des hautes études en santé publique qui forme les directeurs d’hôpitaux) seront ensuite auditionnés le mercredi 9 février à 16h30, ainsi que des syndicats de fonctionnaires le même jour à 18h. Enfin, quelques grands cabinets de conseil seront encore entendus, avec Ernst & Young (EY), Capgemini, Sopra Steria et Wavestone le mercredi 16 février à 18h. Une fois cette phase d’audition terminée, les commissaires rendront leur rapport autour de la « mi-mars », a annoncé la commission d’enquête.