Budget : « Nous n’avons, à ce stade, aucune raison de ne pas voter la censure la semaine prochaine », prévient Marine Tondelier

Si elle reconnaît « une ouverture » de la part du gouvernement sur les retraites, la numéro 1 des Ecologistes attend maintenant « des choses concrètes ». « Le gouvernement a la censure entre ses propres mains. Nos propositions sont connues. Elles sont sur la table », soutient Marine Tondelier.
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

C’est à Rennes, que le parti Les Ecologistes (ex-EELV) tient ses journées parlementaires, ces 9 et 10 janvier, au lieu de l’habituel mois de septembre. Entre deux négociations avec les ministres de Bercy, sur le budget 2025, la patronne du parti, Marine Tondelier, s’est rendue dans la préfecture d’Ille-et-Vilaine.

« Tout ce qui est excessif est insignifiant », répond Marine Tondelier à Jean-Luc Mélenchon

« On est dans un moment politique inédit, dans une situation politique et budgétaire préoccupante car la France n’a toujours pas de budget », rappelle la secrétaire nationale d’EELV, interrogée par Public Sénat (voir les images de Rose-Amélie Bécel et de Jonathan Dupriez). Alors que les écologistes, aux côtés du PS et du PCF, ont négocié mercredi soir une nouvelle fois au ministère, dans un format NFP hors LFI, qui refuse toute discussion avec le gouvernement, Marine Tondelier assume. « Nous avons pris nos responsabilités, nous avons fait des propositions fortes, claires, qui ont le mérite de la constance et de la cohérence. Et qui ont le mérite d’être arrivées en tête des élections législatives », soutient la responsable écologiste.

Alors que Jean-Luc Mélenchon n’a pas de mots assez durs pour critiquer le choix des autres partis de gauche d’aller trouver quelques avancées, avec le gouvernement, contre une non-censure, la patronne des écolos souligne qu’« ils étaient pourtant invités ». « Tout ce qui est excessif est insignifiant, surtout dans la période qu’on traverse », lance Marine Tondelier.

« Nous avons besoin de choses concrètes »

Elle rappelle la demande des Ecologistes, comme des autres partis de gauche : « On veut l’abandon de l’application de la réforme des retraites. Il y a plusieurs manières d’y parvenir ». Et si elle constate « de l’ouverture » sur le sujet de la part du gouvernement, « nous, nous avons besoin de choses concrètes. Pour l’instant, nous n’avons rien de concret. Donc nous n’avons, à ce stade, aucune raison de ne pas voter la censure la semaine prochaine », prévient Marine Tondelier, qui tient globalement, depuis le début des discussions, une ligne plus dure que les socialistes.

« On nous pose toute la journée la question de savoir si on vote la censure ou pas. Mais le gouvernement a la censure entre ses propres mains. Nos propositions sont connues. Elles sont sur la table. C’est maintenant à eux que vous devez poser la question. Nous attendons le discours de politique générale et nous jugerons sur pièce. Jusque-là, nous serons disponibles pour discuter », assure la numéro 1 des Ecologistes. En cas de besoin, pour revenir à Bercy, Rennes-Paris, c’est 1h35 de train.

Dans la même thématique

Budget : « Nous n’avons, à ce stade, aucune raison de ne pas voter la censure la semaine prochaine », prévient Marine Tondelier
6min

Politique

Retraites, budget de la transition écologique, fiscalité : les Ecologistes fixent leurs conditions d’une non-censure du gouvernement Bayrou

Réunis à Rennes pour leurs journées parlementaires, députés et sénateurs écologistes dessinent ensemble leurs lignes rouges. Sans abrogation de la réforme des retraites, renforcement du volet environnement du budget et nouvelles mesures de justice fiscale, le nouveau gouvernement risque la censure. Une position qu’ils partagent avec le reste de la gauche, même s’ils reconnaissent des divergences de méthode.

Le

PARIS:  Eric Lombard, ministre de l Economie rencontre Laurent Wauquiez, depute de la Haute-Loire president du groupe la Droite republicaine
6min

Politique

Budget : « J’ai obtenu que soit sanctuarisée la solution trouvée par le Sénat pour protéger l’investissement des collectivités », affirme Mathieu Darnaud

Les LR ont été reçus jeudi à Bercy en vue du budget. Pas de ligne rouge, mais « des exigences fortes » sur le refus des hausses d’impôts et de nouvelles « réductions des dépenses publiques », explique Mathieu Darnaud, à la tête des sénateurs LR, qui a eu gain de cause sur les collectivités. Sur les retraites en revanche, « à ce stade, il n’y a pas de changement acté », soutient le responsable LR.

Le

Budget de la Sécurité sociale : les sénateurs socialistes vont proposer d’autres pistes de recettes
7min

Politique

Budget 2025, le Sénat reprend l'examen de la copie Barnier : « S’il avait fallu repartir d’une feuille blanche, nous n'aurions rien eu avant mai »

L’examen du projet de loi de finances, interrompu par la censure du gouvernement de Michel Barnier en décembre, va finalement reprendre au Sénat à partir du 15 janvier, là où il s’était arrêté. Le nouvel exécutif devrait proposer ses modifications au fil du parcours législatif. Néanmoins, le maintien à l’ordre du jour d’un texte porté par un gouvernement qui a été renversé interroge sur la clarté du message politique ainsi envoyé.

Le