Budget de la justice : « Il y a un engagement de réajustement à la hausse, c’est une bonne chose », salue Didier Migaud

Interrogé par le sénateur socialiste Christophe Chaillou, le ministre de la Justice s’est dit rassuré concernant le budget de son ministère. À l’origine, celui-ci devait être amputé de 500 millions d’euros par rapport à la loi de programmation de la justice. « Nous n’en sommes plus là », assure Didier Migaud.
Rose Amélie Becel

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Ce 14 octobre, au micro de RTL, Didier Migaud mettait la pression sur Michel Barnier, menaçant de quitter son poste si le budget du ministère de la Justice pour 2025 n’était pas revu à la hausse. « Vous engagez vous à ce que le budget soit rétabli, ou avez-vous d’ores et déjà rédigé votre lettre à l’intention du Premier ministre ? », l’a interrogé le sénateur socialiste Christophe Chaillou, à l’occasion des questions d’actualité au gouvernement.

En effet, la loi de programmation de la justice prévoit une hausse constante des crédits jusqu’en 2027. Les lettres plafonds fixant les budgets alloués aux ministères annoncent pourtant une diminution de 500 millions d’euros de crédits pour l’année 2025. « Le coup d’arrêt à la programmation des crédits que porte le budget, c’est concrètement trois fois moins de postes de magistrats, de greffiers, d’agents pénitentiaires, que la trajectoire initialement prévue pour 2025 », a dénoncé Christophe Chaillou.

La justice « n’est pas encore réparée »

De son côté, Didier Migaud s’est voulu rassurant sur l’état du budget de son ministère, affirmant que des discussions étaient en cours avec le Premier ministre pour le revoir à la hausse. « J’ai dit que si nous en restions à la lettre plafond, ça me posait effectivement un problème. Mais nous n’en sommes plus là, il y a un engagement de réajustement à la hausse et c’est une bonne chose », a-t-il indiqué.

Dans sa réponse au sénateur, le ministre a toutefois souligné la situation alarmante dans laquelle se trouve aujourd’hui la justice en France, en raison notamment de sous investissements. « Nous consacrons 2 % des dépenses de l’Etat à la justice, nous sommes en deçà de tous les pays qui nous sont comparables dans l’effort que nous faisons en direction de la justice », a-t-il dénoncé, affirmant que la justice « n’est pas encore réparée ».

Dans le cadre des discussions budgétaires, le gouvernement devrait déposer plusieurs amendements pour rehausser certains budgets et proposer de nouvelles pistes d’économies dans certains secteurs. « Nous sommes en discussion avec le Premier ministre, pour que cet ajustement nous permette de respecter les engagements qui ont été pris en termes d’effectifs et de moyens pour la justice », a souligné Didier Migaud.

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