Bernard Jomier : « Nos concitoyens souscrivent à l’obligation vaccinale »
Alors que la proposition de loi socialiste sur l’obligation vaccinale est discutée ce mercredi au Sénat, son rapporteur, Bernard Jomier, était invité dans la matinale de Public Sénat. L’objectif de cette proposition de loi est de « tourner la page de la pandémie » en complétant la couverture vaccinale et de sortir progressivement du passe sanitaire. À droite, on doute de l’effectivité du dispositif.
La proposition de loi socialiste sur l’obligation vaccinale va être examinée par le Sénat aujourd’hui [voir notre article]. Bernard Jomier, rapporteur du texte, résume la logique qui est à la base de la démarche du groupe socialiste : « Il faut s’adapter à la situation. Le passe sanitaire a été très efficace pour inciter à la vaccination, mais il ne marche pas très bien pour réduire la circulation du virus. Or garder des millions de personnes non-vaccinées laisse un espace de circulation au virus qui nous expose à une nouvelle vague significative. » Ainsi, Bernard Jomier se veut « pragmatique » : « Ce n’est pas par idéologie que nous sommes favorables à l’obligation vaccinale, mais par pragmatisme. C’est un outil qui pourra nous permettre de gagner les quelques points de vaccination qui permettra aux Français de tourner la page de la pandémie. »
« On survalorise la question de la sanction »
La question qui se pose alors est celle de l’efficacité d’une obligation vaccinale difficilement contrôlable ou sanctionnable. Le sénateur socialiste de Paris, propose en réponse la création d’un « passeport vaccinal pour accéder à certains événements avec des risques particuliers », une sorte de passe sanitaire qui serait « beaucoup plus limité » et ne concernerait pas des « actes de la vie quotidienne, comme aller boire un café. » Mais alors, une obligation sans sanction comment ça marche ?
Bernard Jomier en est convaincu, la sanction n’a pas besoin d’être importante pour faire augmenter le taux de vaccination. Il en veut pour preuve l’exemple néo-calédonien, où l’obligation vaccinale n’est pour le moment assorti d’aucune sanction, mais où le taux de vaccination a doublé depuis l’entrée en vigueur de l’obligation vaccinale. « On survalorise la question de la sanction, nous ne proposons pas de jeter les gens 5 ans en prison les gens parce qu’ils ne sont pas vaccinés. La sanction proposée est modérée, une amende de 135 euros, et elle est différée. Il appartiendra au gouvernement de décider quand la sanction sera appliquée, cela peut être dans plusieurs mois » précise le sénateur socialiste de Paris.
« Il n’y a pas de réticences à avoir »
Pour Bernard Jomier, les réticences à l’égard du dispositif d’obligation vaccinale ne sont pas justifiées au niveau médical et sont « instrumentalisées » politiquement : « La vaccination est redoutablement efficace contre les formes graves. Les vaccins sont très sûrs, tous les médicaments ont des effets secondaires. Il n’y a pas de réticence à avoir. On utilise le débat sur le vaccin pour des contestations sociales, que je peux entendre par ailleurs. Il y a une instrumentalisation du vaccin à des fins politiques de contestation du pouvoir en place, c’est vain et c’est dangereux. » Le sénateur de Paris en veut pour preuve le soutien de 2/3 des Français à l’obligation vaccinale selon un sondage Elabe réalisé pour BFMTV : « Nos concitoyens souscrivent à l’obligation vaccinale. »
Un mois après sa nomination à Matignon, François Bayrou prononcera son discours de politique générale devant l’Assemblée nationale à partir de 15h. L’un des enjeux portera sur la position du Premier ministre vis-à-vis de la réforme des retraites. Après des jours de suspense, François Bayrou a finalement indiqué que la réforme des retraites ne serait ni suspendue, ni abrogée.
A quelques heures du discours de politique générale, le premier ministre a commencé à donner ses arbitrages aux présidents des groupes du socle commun.
Invité de la matinale de Public Sénat, Jean-Philippe Tanguy évoque les enjeux de la déclaration de politique générale de François Bayrou aujourd’hui à 15 heures. Le parti de Marine Le Pen ne compte pas censurer systématiquement le gouvernement, mais rappelle tout de même plusieurs lignes rouges, notamment sur la fiscalité ou la réduction du déficit public.
A quelques heures du discours de politique générale de François Bayrou, le Premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure indique lui avoir fait une proposition de compromis dans la nuit de lundi à mardi. Selon lui, « un accord » est « possible » dans « quelques heures » avec le Premier ministre.