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Avec Sarkozy prêt à se déclarer, le tempo de la primaire va s’accélérer
Par Nadège PULJAK
Publié le
Le tempo de la primaire à droite va s'accélérer avec la déclaration de candidature de Nicolas Sarkozy, désormais imminente, ouvrant la voie à un duel au sommet entre l'ex-chef de l'Etat et l'ancien Premier ministre Alain Juppé.
M. Sarkozy, actuellement en vacances au Cap Nègre (Var), sera de retour lundi à son bureau au siège des Républicains à Paris. Selon les statuts définis par la Haute autorité de la primaire, il doit se déclarer au plus tard le jeudi 25 août, soit quinze jours avant le dépôt des candidatures (9 septembre).
La déclaration pourrait être faite "mercredi (24 août) ou jeudi (25)", selon un sarkozyste, et peut-être se dérouler lors d'une "rencontre" publique et dans un format "le plus surprenant possible", promet-on dans l'entourage du futur candidat.
Le suspens, même si c'est un faux suspens, "est déjà un succès en soi, puisqu'il suscite un intérêt et une attente", affirme un autre.
M. Sarkozy, qui quittera définitivement la présidence des Républicains dès qu'il se sera déclaré, va rejoindre les douze candidats déjà en piste pour cette pré-présidentielle, programmée les 20 et 27 novembre. Ils seront toutefois beaucoup moins à pouvoir effectivement se présenter le 9 septembre, vu le nombre requis de parrainages pour finaliser leur démarche (250 élus dont au moins vingt parlementaires, et 2.500 adhérents).
Outre M. Sarkozy, qui collectionne les soutiens depuis plusieurs semaines, trois autres candidats ont réuni les signatures requises: les anciens Premiers ministres Alain Juppé et François Fillon, ainsi que Bruno le Maire. Jean-François Copé devrait également avoir le compte. Jean-Frédéric Poisson, président du Parti chrétien-démocrate, n'a à ce titre pas besoin des parrainages et est donc assuré de concourir.
Pour les autres candidats -Nathalie Kosciusko-Morizet, Nadine Morano, Hervé Mariton, Jacques Myard, Didier Geoffroy, Henri Guaino, Frédéric Lefebvre- c'est plus problématique. NKM, qui écume depuis le 9 août le littoral atlantique à la recherche des précieux sésames, a reçu dimanche à Hossegor (Landes) le soutien de M. Juppé pour les obtenir.
-"Sarkozy dans l'état d'esprit de 2007"-
Durant l'été, M. Sarkozy a continué de s'entretenir au téléphone avec ses proches et à recevoir certains d'entre eux dans la propriété familiale varoise de son épouse Carla Bruni-Sarkozy. Gérald Darmanin est venu ainsi déjeuner, laissant entrevoir le prochain ralliement du maire de Tourcoing au camp sarkozyste.
Pierre Lellouche, délégué aux Affaires internationales du parti, soutien jusqu'ici de François Fillon, devrait également rejoindre l'ex-chef de l'Etat.
Vendredi, l'équipe administrative des Républicains, emmenée par Frédéric Péchenard (directeur général), est également attendue au Cap Nègre.
Les sarkozystes interrogés par l'AFP apparaissent confiants en l'issue de la compétition, même si les sondages montrent que le maire de Bordeaux continue de devancer le président de LR chez les sympathisants de droite.
Mais "la dynamique est de notre côté. Juppé descend et Sarkozy monte" dans les enquêtes d'opinion, observe un proche. "On a une équipe soudée, des ralliements et de l'argent grâce aux dons faits à l'association +La France pour la vie+. Sarkozy est dans l'état d'esprit de 2007, pas celui de 2012, il y croit, il a la baraka", affirme un autre.
Tous l'assurent, "le match se joue clairement entre Sarkozy et Juppé", d'autant qu'avec les attentats, "l'offre électorale de Sarkozy sur les questions régaliennes de sécurité, d'identité, de lutte contre le terrorisme, répond parfaitement à la demande des électeurs de droite. Sur tous ces sujets, Juppé leur paraît plus décalé", affirme l'un d'entre eux. .
Dés la déclaration de candidature de M. Sarkozy, Laurent Wauquiez, numéro deux du parti, deviendra président par intérim. "Eric Woerth resterait secrétaire général et deviendrait numéro deux", explique le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes, qui compte bien continuer à faire tourner la boutique pendant la campagne présidentielle.
"Pendant la période de la compétition interne, il faut veiller à avoir une parole d'opposition forte. Le parti sera également le lieu du collectif. C'est très important car après la primaire, il faudra se mettre en ordre de la bataille pour la présidentielle", prévient-il.