« Je m’oppose radicalement, avec tout le monde du travail », assure Alexis Corbière qui réagit aux annonces du Premier ministre. Parmi les mesures, le gouvernement souhaite durcir les conditions d’affiliation. Ainsi, il faudra compter huit mois de travail sur les vingt derniers mois pour pouvoir ouvrir des droits à une indemnisation. La durée d’indemnisation devrait baisser passant de 18 à 15 mois. Pour l’exécutif, qui doit publier les nouvelles mesures par décret, la réforme de l’assurance chômage doit permettre d’économiser 3,6 milliards d’euros pour l’Unédic (chargé de gérer l’assurance chômage) et de créer 90 000 emplois.
« On est dans une situation où 38 % des chômeurs touchent une indemnité, on va tomber à 30 % »
Pour Alexis Corbière, « ce que nous dit Gabriel Attal est une régression inacceptable qui n’a aucun effet sur l’emploi ». L’Unédic a récemment publié les projections de ses dépenses et de ses recettes et table sur un résultat excédentaire dès 2024. « On est dans une situation où 38 % des chômeurs touchent une indemnité, on va tomber à 30 % », alerte le député de Seine-Saint-Denis. Alors qu’Emmanuel Macron estimait, dans un entretien à L’Express, que « La France indemnise trop rapidement, trop longtemps, ce qui n’incite pas à la reprise d’activité », Alexis Corbière s’inquiète de la précarisation des bénéficiaires de l’assurance-chômage. Le député insoumis rappelle que « l’indemnité moyenne est de 1 033 euros » et que 45 % des allocataires sont en train de passer sous le seuil de pauvreté. L’élu appelle donc à dépasser les idées reçues sur le chômage et se concentrer réellement sur la création d’emplois. « Cette idée que les Français seraient installés dans le confort et qu’il faudrait un coup de pied aux fesses pour les faire chercher un boulot est une vision réactionnaire et totalement fausse », s’agace Alexis Corbière.
Le risque de « créer une pression sur l’ensemble des salaires »
Alors que les syndicats fustigent une réforme dangereuse pour tous les travailleurs, Alexis Corbière affirme que le gouvernement cherche à « créer une pression sur l’ensemble des salaires ». En restreignant les conditions d’accès à l’assurance chômage, cela pourrait notamment avoir un effet sur les salaires, les candidats étant prêts à accepter des salaires plus faibles. Au-delà de l’opportunité de la réforme, vivement contestée, le député insoumis assure que cela ne va pas permettre de créer de l’emploi. « Cela va créer l’inverse de ce que le gouvernement souhaite », déplore l’élu de Seine-Saint-Denis. Ce dernier évoque aussi l’impact sur l’emploi des seniors qui va aggraver les mesures issues de la réforme des retraites.